Une compilation à l'usage des non juifs qui veulent mieux comprendre ce qu'est le judaïsme.
par Gilbert Natan [2]
On parle souvent des juifs ou des israélites, ce qui revient au même. Quel non juif n'a pas déjà fréquenté un juif? Le judaïsme est à l'origine des deux grandes religions monothéistes : chrétienne et musulmane. Qu'ont-ils en commun? La religion juive apparaît à beaucoup comme complexe et surannée. Peut-on la comprendre? Elle est aussi loin d'être homogène, ce dont on ne se rend souvent pas compte. Mon but dans cette page est de faire comprendre ce que sont le juif et sa religion.
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Le Judaïsme n'est pas une religion mais un état, une confession. On naît juif si l'on est de mère juive. Le fait d'être juif est indépendant de toute pratique religieuse. On ne peut devenir juif que très difficilement (voir plus loin).
Il y a environ 13 millions de Juifs dispersés dans le monde. Les États-Unis en accueillent près de la moitié, soit 5 728 000. Israël compte 3 350 000 Juifs. En ex-URSS, il y en a 1 811 000. Les autres sont dispersés dans le monde entier. En France, on en compte 650 000, en Grande-Bretagne 450 000, en Argentine 500 000, au Canada, 296 000. En Belgique, quelques dizaines de milliers de Juifs sont de nationalité belge, parfois établis depuis le siècle dernier.
Quelle est la différence entre Sémites, Israéliens, Israélites, Juifs, Hébreux?
Sémite : (Sem, fils de Noé) c'est quelqu'un appartenant à un ensemble de peuples du Proche-Orient, (Akkadiens, (Assyro-Babyloniens), Amorrites, Araméens, Phéniciens, Arabes, Éthiopiens, Hébreux), parlant ou ayant parlé, dans l'Antiquité, des langues sémitiques.
Israélien : provenant de l'État moderne d'Israël.
Israélite : relatif à l'Israël biblique ou = Juif.
Juif : personne appartenant à la communauté israélite, au peuple juif.
Hébreu :
a) Peuple sémitique de l'Orient Ancien, dont la Bible retrace l'histoire à partir de 2000 - 1770 av. J.-C., avec les tribulations d'Abraham, le patriarche, venant l'Ur et amenant sa tribu vers la Terre Promise. Une des grandes étapes fut la sortie d'Égypte sous la conduite de Moïse qui, dans le désert du Sinaï, reçut de Dieu (Yahvé) les tables de la Loi. C'est le début de la confession juive.
b) Langue sémitique parlée autrefois par les Hébreux et qui est aujourd'hui la langue officielle de l'État d'Israël.
Qui est juif?
Une mère juive et un père (juif ou non) donnent automatiquement un enfant juif. En effet, c'est la mère qui détermine la confession. C'est elle aussi qui se chargera principalement de l'éducation religieuse.
Toute personne peut devenir juive, la chose est cependant difficile car la personne candidate doit prouver son désir profond de vivre une vie juive. À cet effet :
1º Elle doit suivre l'instruction religieuse et lire l'hébreu.
2º Elle doit passer les tests auprès du Consistoire Central des Juifs de Belgique.
3º Puis, elle passera des examens en Israël et sera jugée par le Haut Rabbinat.
4º Si elle a réussi toutes ces étapes, elle poursuivra de longues études en étudiant la Thora, le Talmud, ...
5º Si c'est un homme, il doit être circoncis.
5. Aspect. Un Juif n'est pas nécessairement quelqu'un avec des papillotes et un grand chapeau, comme on en voit à Anvers ou au mur des lamentations. L'aspect, le type, les coutumes des juifs varient fortement d'après leurs origines et traditions.
6. Il y a deux grandes communautés juives :
a. les Ashkénazes, originaires des nombreuses communautés qui vivaient au nord et à l'est de l'Europe. Ils s'exprimaient entre eux en Yiddish, langue judéo-germanique. (Ashkénaze signifie « allemand » en hébreu).
b. les Sépharades, originaires du sud de l'Europe et de l'Afrique du nord. (Sépharade désignait à l'origine, en hébreu, la péninsule ibérique.) Les juifs d'Espagne et du Portugal s'exprimaient en Ladino, langue judéo-espagnole.
c. À l'intérieur de ces deux grands groupes, il y a diverses communautés distinctes par la rigueur de leurs pratiques religieuses. Du point de vue des pratiques religieuses, on distingue à une extrémité, les Juifs ultra orthodoxes, à l'autre, les Juifs libéraux. Entre les deux, divers degrés existent. En Belgique, on trouve des orthodoxes en nombre à Anvers. Ils sont reconnaissables à leurs vêtements noirs typiques. Les juifs libéraux habitent surtout dans les pays anglo-saxons, leurs mœurs religieuses sont beaucoup plus libres au point que certaines femmes peuvent devenir rabbin, mais elles ne sont pas reconnues par le grand rabbinat d'Israël.
7. Il existe aussi divers mouvements issus du Judaïsme. Le plus important actuellement est celui des Hassidim. C'est en 1740 que le Rabbin Israël Ben Elieser fonda en Pologne l'école hassidique. Cette communauté prit une extension considérable en Russie et en Roumanie. Ceux-ci ont immigré depuis en Israël et aux États-Unis. Les tenants de l'hassidisme prônent un judaïsme joyeux où la danse tient une grande place de même que le contact avec la nature. C'est un mouvement d'origine populaire, où les récits symboliques et les paraboles rencontrent la faveur des croyants. L'hassidisme constitue un des mouvements religieux actuels des plus profond et des plus curieux. Ses adeptes sont reconnaissables à leurs habitudes vestimentaires et à leur aspect physique marginal. Les hassidim sont généralement très pieux.
1. D'abord, il faut vous dire que le calendrier juif remonte 3 754 ans av. J.-C., qu'il croit être la date de création du Monde, c'est à dire la venue sur terre de l'homme accompli et pensant. Le calendrier juif est basé sur les cycles de la lune, l'année juive comporte donc 13 mois de 28 jours.
2. Quelques dates clés de l'histoire du Judaïsme (avant et après J.-C.) :
-1850 : Abraham s'installe en Canaan et épouse Sara. Malheureusement celle-ci est stérile. Abraham aura alors un premier fils de sa servante Agar : c'est Ismaël. Ismaël et sa mère seront écartés de la tribu. Ils formeront la branche des Hébreux Ismaélites, d'où naîtra Mahomet, prophète de l'Islam. À l'age de 100 ans, Abraham aura un fils de Sara : Isaac, patriarche de la branche des Israélites.
-1300 : Les Hébreux sont réduits en esclavage en Égypte.
-1240 (?) : Les Hébreux s'enfuient d'Égypte vers le Sinaï.
-1230 : Moïse reçoit la Thora sur le mont Sinaï.
-1010 à -970 : Règne de David.
-1000 : Conquête de Jérusalem par les Juifs.
-973 à -931 : Construction du premier Temple par Salomon, roi d'Israël.
-931 : Deux royaumes : Israël et Juda.
-587 : Destruction du Temple par Nabuchodonosor, roi de Babylone et déportation des juifs en Babylonie (exil).
- 537 à - 515 : Retour en Palestine et construction du second Temple.
-63 : Pompée conquiert Jérusalem.
70 : Prise de Jérusalem par les Romains + destruction du Temple + DIASPORA.
132 à 1948 : PÉRIODE DE LA GRANDE DIASPORA.
312 : L'empereur romain Constantin se convertit au catholicisme. À partir de ce moment, le judaïsme sera de moins en moins toléré dans l'empire.
1492 : L'Inquisition pousse les « rois catholiques » à chasser les juifs d'Espagne, où ils vivaient très nombreux. Les musulmans sont aussi chassés. De là les juifs migreront essentiellement dans tous les pays méditerranéens. D'autres rejoindront les communautés d'Angleterre et des Pays-Bas.
1555 : Le pape Paul IV oblige les juifs à résider dans des quartiers spéciaux qui reçoivent en Italie le nom de Ghetto.
Depuis, dans divers pays d'Europe et du Moyen-Orient, l'histoire du peuple juif a été ponctuée à intervalles réguliers par des pogromes (mot russe = émeute), accompagnés de pillages et de meurtres, dirigés contre une communauté juive. Souvent ils sont relégués dans des ghettos.
Les Juifs, aussi pendant le Moyen Âge, ne pouvaient pas cultiver la terre. Ils sont donc devenus des marchands et des banquiers. On les a accusés d'être des usuriers.
1933 : Les persécutions des juifs ont culminé en 1933. Hitler et ses « sbires » ont pris le pouvoir en Allemagne nazie et les mesures anti-juives ont commencé.
Pendant 12 ans, jusqu'en 1945, Hitler et sa clique ont systématiquement, scientifiquement, exterminé six millions de Juifs ainsi d'ailleurs que des milliers de Tziganes. C'est la SHOAH, l'holocauste.
1948 : Le 14 mai, création de l'État d'Israël.
1. Généralités :
C'est à tort que l'on parle de religion, pour le Judaïsme, il faut parler de confession. La particularité du Judaïsme est le monothéisme dans un monde ancien où les religions étaient animistes ou polythéistes. Le judaïsme est très marqué par son Alliance privilégiée avec Dieu. Toutefois, il reconnaît que si un non juif pratique les Commandements il sera reconnu « juste parmi les nations » et aura droit au Monde Futur. C'est pourquoi le judaïsme ne cherche pas à convertir. Dans la vision judaïque, la cause de nos malheurs est à rechercher en nous-même et non uniquement dans les éléments extérieurs. Cette « culpabilité » de l'homme se retrouve ainsi dans le christianisme.
Il y a plusieurs manières de pratiquer le Judaïsme. Depuis les Juifs Orthodoxes de stricte observance et les sectes issues du Judaïsme en passant par les Juifs Libéraux jusqu'aux Juifs athées.
L'influence du Judaïsme est grande, encore que la plupart des Israéliens se disent non religieux. Ils observent les traditions juives, sans pour autant partager la foi de leurs ancêtres.
Dans la confession israélite, il n'y a pas de sacrements mais des rites.
2. Les principaux ouvrages de base du Judaïsme :
a. L'essentiel du Judaïsme repose sur les écrits sacrés. Le « Peuple du Livre » se réfère, bien entendu, à la Bible qui relate l'histoire des Hébreux durant les deux millénaires avant le Christ.
b. La Thora : c'est la loi fondamentale. Elle comprend cinq livres écrits, selon de nombreux historiens, par Moïse lui-même et formant le Pentateuque. La Thora fait apparaître un Dieu personnalisé, qui régit le monde. Le monothéisme juif, qui donnera naissance au christianisme et à l'Islam, nous présente un Dieu volontaire, maître du monde, coléreux et paternel.
Ses rapports avec le peuple élu sont ceux du créateur avec ses créatures. Dieu ordonne ou punit selon son bon vouloir. Dieu conclut des alliances avec les ancêtres des Juifs. La première avec Noé, la deuxième avec Abraham, la troisième avec Jacob. Le signe de l'Alliance, c'est la circoncision pratiquée depuis Abraham.
La Thora, c'est le livre d'histoire du peuple juif. Par les Dix Commandements remis à Moïse sur le mont Sinaï, c'est aussi un code religieux, moral social et familial. La Thora donne la totalité des prescriptions de la religion juive : ce sont les Lois de Moïse.
Les Prophètes (les Nebiim) Samuel, Élie, Élisée, Deborah, Isaïe, Ézéchiel, Jérémie, Daniel, tels sont les noms des grands prophètes d'Israël. Les prophètes exercent une importante activité politique et sociale. Ils sont les « sages » inspirés par Dieu. Agissant d'égal à égal avec les rois et les princes, les prophètes ne sont pas seulement des voyants. Ils jugent leur époque, la critiquent et la commentent. Ils sont des éléments de stabilité alors que les Rois s'entre-déchirent. Ils croient à la marche vers la lumière. L'idée de progrès est leur leitmotiv, ainsi que l'idée de justice dans le monde.
c. La Mishna, ou doctrine des Pères, transmise uniquement par voie orale jusqu'en 30 av. J.-C.
d. Le Midrash, ensemble des commentaires de rabbins sur la Thora. Écrits de 200 à 1550 après J.-C.
e. Le Talmud : Le Talmud renferme toutes les interprétations et toutes les commentaires de la Bible. Écrit du Ve siècle avant J.-C. au XVe siècle de notre ère, c'est un ouvrage d'adaptation de la Thora au judaïsme vécu, quotidien. Écrit tantôt en hébreu, tantôt en araméen, c'est un ouvrage fait à la fois de transcription de la tradition orale, de commentaires et de discussions de tous genres.
Le Talmud envisage tous les aspects de la vie pratique sous l'angle du judaïsme. Un même texte de la Thora peut y être commenté jusqu'à cinq ou six fois par des rabbins différents.
Son principe fondamental est que chaque texte de la Thora renferme un message. Le but du Talmud est de découvrir et d'expliquer ce message. Ceci n'est pas toujours facile. En hébreu, en effet, seules les consonnes sont écrites. Les voyelles sont sous-entendues. Le même mot, selon les voyelles que l'on y adapte, peut donc avoir des significations totalement différentes, voire opposées.
f. La Cabale (de l'hébreu Kabbalah, la tradition) est le résultat d'une réflexion profonde, assez ésotérique concernant l'origine du monde, la connaissance et la contemplation du Divin.
Ce que le christianisme appelle L'Ancien Testament se compose de trois sortes d'Écrits : la Thora, les Prophètes et les Écrits des Sages : Ketubim.
4. Quelques prescriptions religieuses
1. Les prescriptions de base sont la prière et la bienfaisance (mitsvah).
2. Pour la prière en commun, il faut être dix hommes (= minyane).
3. Le lieu de prédilection pour les prières communes est la synagogue. La synagogue est orientée vers Jérusalem. Son architecture est généralement influencée par celle des édifices religieux du pays où elle se trouve. L'intérieur de ce lieu de culte (aussi appelé temple) est dénué de toute représentation humaine, afin d'éviter les tentations idolâtres. Ce qui tient lieu d'autel est la « teba » où sont tenus les rouleaux des écrits religieux. L'officiant est le rabbin, mais il peut être remplacé par un homme initié à la religion et ses rites. À l'intérieur du temple, la tête des assistants doit rester couverte, par marque de respect, contrairement aux églises, où les hommes doivent se découvrir. Les femmes sont séparées des hommes.
4. Les prescriptions alimentaires :
Comme les Juifs ont été choisis par Dieu pour être des modèles d'humanité, ils doivent préserver leur dignité et respecter scrupuleusement les règles alimentaires prescrites. Elles se résument en une phrase : « Il faut manger des choses pures » (kasher en hébreu). Beaucoup de ces prescriptions sont partagées par les musulmans. Elles correspondent d'ailleurs à des règles d'hygiène de l'époque.
a. Pas de porc : les porcs dans les pays chauds et dans les pays d'hygiène élémentaire, transmettaient des parasites et en particulier le ténia (ver solitaire). Plus largement, peut être mangé tout animal ruminant au sabot fendu de part en part. Donc bien la vache, bien le mouton, la volaille, mais pas le porc, pas le cheval, pas le chameau, pas de lapin ...
b. Les poissons doivent avoir des écailles et des nageoires (pas d'anguilles, pas de crustacés).
c. Pas de rapaces car ils se nourrissent de cadavres.
d. Pas d'insectes, pas de reptiles.
e. Les bêtes doivent avoir été abattues rituellement (ce qui évite de faire souffrir les animaux), et leur viande doit avoir été saignée. Le sang n'est pas consommable. Pas d'animal malade ou mort avant abattage.
f. Pas de mélange entre produits carnés et laitiers.
Il y a toute une masse d'autres prescriptions mais ceci est l'essentiel. Il y a des restaurants « kasher » à Bruxelles et dans toutes les grandes villes où vivent suffisamment de juifs. Aussi des traiteurs, par exemple : Benisti et Sarfati à Bruxelles. Anvers est riche en restaurants, pâtisseries dont la qualité et la « kashruth » est reconnue. À Paris, il y en a de très célèbres, en particulier situés en plein quartier juif rue des Rosiers. On peut y déguster de la soupe aux choux, du bortsch, de délicieux desserts, des cous d'oies farcis aux poivrons. Citons aussi à Paris le restaurant des diamantaires (cuisine sépharade).
5. Les principales fêtes juives
1. LE JOUR DE SABBAT (du vendredi soir au samedi soir) Le jour du Sabbat est un jour de repos. Sabbat signifie « cesser » : cesser de travailler, d'utiliser des objets. Il est donc un jour de repos, mais aussi de prière. Pour un Juif pieux et de stricte observance, il convient de ne pas fumer, allumer de feu, rouler en voiture, de ne pas cuisiner et de ne pas toucher de l'argent. En Israël, ni les bus, ni les trains ne roulent le samedi. Les bateaux nationaux n'accostent pas à Haïfa ce jour-là. Les avions israéliens restent à l'aérodrome pour la même raison.
2. ROCH HACHANA (entre le 15 sept. et le 15 oct.). C'est la fête du nouvel an. Elle rappelle aussi la libération d'Égypte et la révélation du Seigneur à Moïse.
3. YOM KIPOUR (8 jours après Roch Hachana). Jour du Grand Pardon, consacré uniquement à la prière. Jeûne complet du lever au coucher du soleil.
4. SOUCCOTH (5 jours après Yom Kippour). Dure 7 jours, dont les deux premiers fériés. On prend ses repas à l'air libre – si possible –. Souvenir des 40 ans d'errance des Hébreux dans le désert du Sinaï. C'est aussi une fête de la récolte.
5. HANOUCCAH (8 jours, non fériés, en décembre). Commémore la victoire de Juda Macabi en -167 av. J.-C. contre les Syriens. On y allume chaque jour un des 8 cierges du chandelier à 8 branches. La petite flamme d'un cierge signifie que la très petite lumière que chacun allume suffit à lever les ténèbres (de l'ignorance, du mal).
6. POURIM (un jour en fév./mars). Rappelle que la reine Esther sauva son peuple Israël de l'extermination par AMAN, roi de Perse, au Ve siècle av. J.-C.
7. PESSAH (8 jours, dont les deux premiers et les deux derniers sont fériés en mars/avril). Rappelle le passage du Seigneur par dessus les maisons des enfants d'Israël pour les préserver de la dixième plaie d'Égypte : tous ceux qui avaient enduit la porte d'entrée du sang d'un agneau virent préserver leur enfant aîné. De là la coutume de consommer l'agneau pascal. La fameuse cène du repas de Jésus et des apôtres se passait au repas de Pâques. Les repas du soir des deux premiers jours de la Pâque juive ont une ordonnance traditionnelle et s'appelle « Seder ». Durant la période de la Pâque juive on consomme du pain sans levain : Matsoth.
8. CHAVOUOTH (2 jours, 7 semaines après Pessah). Rappelle la révélation de la Thora au mont Sinaï. Comme elle tombe au début de l'été, en Israël on y remerciait aussi le Seigneur pour la récolte. C'est à Chavouoth que l'Esprit Saint descendit sur les apôtres (Pentecôte)
6. Quelques personnalités juives
Le peuple juif a généré une quantité impressionnante de savants, musiciens, artistes, philosophes et interprètes. En voici quelques exemples :
Maïmonide
Mendelssohn-Bartholdy
Isaac Horowitz
Yehudi Menuhin
Léonard Bernstein
Jean-Jacques Goldman
Leon Trotsky/Lev Davidovitch Bronstein
Steven Spielberg
Joseph Kessel
Franz Kafka
Marc Chagall
Neil Diamond
et bien sûr... Jésus-Christ (Yesuah Ben Yussef )
7. Histoire de l'écriture hébraïque
L'alphabet ici reproduit donne une valeur numérique pour chaque lettre. Les cabalistes utilisent beaucoup ces valeurs pour leurs interprétations des messages bibliques. De plus, en comparant chaque lettre avec celles de l'alphabet latin, on peut constater la différence ou le rapprochement calligraphique de cet alphabet qui contient en tout 27 caractères.
L'hébreu écrit, pour ceux qui ne le connaissent pas, paraît impénétrable, au même titre que l'arabe. Et pourtant, notre alphabet a les mêmes origines que lui! Voilà ce que je compte vous faire découvrir à travers quelques étapes historiques :
-1850 Les Hébreux arrivent au pays de Canaan (entre le Jourdain et la Méditerranée) et découvrent là bas un art de l'écriture basée sur les sons et non les signes ou les idéogrammes.
-1500 L'alphabet Phénicien « moderne », s'il n'est pas le premier basé sur une représentation des sons est celui d'où vont dériver tous les systèmes alphabétiques du monde! Il est basé sur des consonnes et s'écrit de gauche à droite.
-950 De cette date remontent les premières traces trouvées en Syrie. Les Hébreux adoptent ce système, nommé actuellement « protohébraïque » (Tablette de Gerer, -950, époque du roi Salomon ; stèle du roi de Moab, -850 ; stèle « de la maison de David » de -800.)
-800 L'écriture des Hébreux a évolué. Ils adoptent désormais ce qu'on nomme « l'hébreu carré ». Il a 22 consonnes. Chacune a un nom et une valeur chiffrée.
-500 L'Araméen devient la langue et l'écriture officielle de l'empire Perse. À ce titre, il se répand dans tout le monde du moyen orient.
-200 À cette date, on constate que l'alphabet araméen, dérivé du Phénicien, a donné naissance à 3 types fondamentaux d'écritures :
consonantique : hébreu carré, syriaque, arabe ;
vocalique : grec, latin (ici les grecs adoptent le sens gauche – droite) ;
syllabique : Asie centrale, Inde.
135 Après la dernière révolte de juifs contre les romains, ceux-ci chassent définitivement les juifs de Palestine.
200 L'hébreu devient, dans la diaspora juive, une langue et une écriture uniquement religieuse et savante. Le latin subira le même sort à la chute de l'Empire Romain. Les juifs adoptent la langue de leur pays d'adoption.
1500 Les juifs des pays de l'est de l'Europe (juifs Ashkénazes) parlèrent une langue qui mélangea successivement de l'hébreu, de l'allemand, du slave, et du polonais lors de leur expansion en Pologne vers 1500 : c'est le « Yddish » (voir A 6). C'est vers 1500 que les juifs adoptent l'alphabet hébreu pour écrire cette langue.
1891 De nombreux juifs se sont établis en Palestine, alors sous mandat britannique. Un de ces juifs, Eliézer Ben Yehouda, rassemble l'ensemble des connaissances relatives à l'hébreu et sous son impulsion, un « Comité de la langue » est créé. Cette date est retenue comme étant celle de la résurrection de la langue hébraïque.
1922 Eliezer Ben Yehouda parvient au bout de multiples efforts à faire en sorte que l'Angleterre accepte que l'hébreu devienne une des trois langues officielles de la Palestine, aux côtés de l'arabe et de l'anglais.
1948 L'hébreu devient la langue officielle de l'État juif.
Et depuis, son écriture évolue pour en faciliter l'usage. De même, la langue s'enrichit de tout un vocabulaire propre au XXe siècle. C'est l'hébreu moderne. Mais l'ancienne écriture reste toujours enseignée.
[1] Références :
BENIZRI Chalom, Grand Rabbin : Enseignements pour les Offices.
GUIGUI Albert., grand Rabbin : Les Fêtes Juives.
LAURENTIN René : L'église et les juifs à Vatican II , Casterman, 1967.
NATAN Daniel : Interviews.
RASKIN Isabelle et JEANMART Adeline : Le Judaïsme.
RIFFLET Jacques : Les Mondes du Sacré.
www.jewishvirtuallibrary.org
(Site de l'American-Israeli Cooperative Enterprise.)
Dernière
révision : 20 mai 2008, tous droits réservés.
[2] Gilbert Natan anime le site http://users.skynet.be/g.natan/.