L'essence humaine, c'est l'ensemble des rapports sociaux. La substance de toute réalité, c'est la matière en mouvement. Il faut partir du réel et non des idées abstraites pour comprendre le monde réel. Le rapport dynamique entre l'objet et le sujet détermine sa subjectivité, et non l'inverse ; le mouvement de la matière détermine celui de la conscience, et non l'inverse.
Les philosophes n'ont fait qu'interpréter diversement le monde, ce qui importe, c'est de le transformer par la révolution. Ce n'est pas la conscience des hommes qui détermine leur existence, mais leur existence sociale qui détermine leur conscience. La conscience est, en quelque sorte, un produit social.
Notre manière de penser et nos opinions ne sont en fait que le résultat d'un
déterminisme issu de la structure sociale et des conditions de production ambiantes. Ce qui est primordial, c'est la
praxis : unité nécessaire de la pensée et de la pratique. L'être humain s'exprime par le travail qui doit être l'activité libre et consciente qui unit l'homme à la nature et aux autres hommes. En plus de répondre à la satisfaction de ses besoins propres, l'homme se créé lui-même par le travail productif. En régime capitaliste, l'ouvrier est dépossédé de son travail qui appartient à un autre ; tout comme les machines qu'il utilise pour le produire appartiennent à un autre. La division du travail fait qu'il est un simple accessoire de la machine. Déshumanisé par le travail, il devient étranger à lui-même,
aliéné, il a vendu sa vie. Dans son travail, l'ouvrier ne s'affirme pas, mais se nie. C'est pourquoi il n'a le sentiment d'être soi qu'en dehors du travail. Son
travail forcé ne satisfait pas un besoin, mais il est seulement un moyen de satisfaire des besoins en dehors du travail. Le rapport de l'ouvrier aux objets qu'il fabrique est un rapport
aliéné dans le sens où ces objets, situés en face de lui, contiennent sa force de travail dont il a été dépouillé, et qu'en plus, ces objets ne lui appartiennent pas en propre. La
plus-value est carrément du travail non payé à l'ouvrier. Le profit se fait sur le dos du travailleur qui est littéralement volé par son patron.
L'histoire de toute société jusqu'à nos jours est l'histoire de
la lutte des classes : la classe bourgeoise (les oppresseurs) contre la classe prolétaire (les opprimés). Le
matérialisme historique est passé
1. de commune primitive
2. au régime esclavagiste
3. au régime féodal
4. au capitalisme et
5. doit se terminer par
le socialisme où la propriété collective des moyens de production mettra fin à la lutte des classes, à l'exploitation et à l'aliénation.
La religion, c'est l'opium du peuple, qui permet, en créant l'illusion d'un bonheur futur, de supporter l'aliénation. La révolution communiste (eschatologique), dont le stade ultime devrait être l'abolition de l'État, apportera le bonheur et la liberté (promise au paradis par la religion) dans le monde réel sur terre.
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