Notre devoir éthique doit s'appliquer à toutes les espèces et non se limiter aux animaux familiers (chiens,
chats, etc.). On ne peut prétendre aimer les animaux en flattant son chien d'une main et en mangeant un sandwich
au jambon de l'autre.
En vertu des intérêts propres à son espèce, chaque animal doit pouvoir jouir d'une égale considération.
La sensibilité est la jauge qui témoigne et mesure l'intérêt de l'animal, et non l'intelligence
ou la maîtrise du langage.
L'antispécisme est le principe d'égale considération de tous les animaux. Le rapport de l'animal humain
aux animaux non-humains ne peut se réduire à l'usage d'utilité comme il en est des objets parce que, à
la différence de ceux-ci, l'animal non-humain est susceptible de souffrir en vertu de sa constitution sensorielle. La douleur
régit les conditions d'existences auxquelles il ne peut échapper. Notre rapport aux animaux doit
donc tenir compte de leurs intérêts biologiques.
Chaque espèce est constituée pour se développer et se reproduire selon des intérêts qui lui sont propres.
L'animal n'est pas une machine indifférente à l'environnement.
En traitant les animaux produits par les industries alimentaires et scientifiques comme des machines au service
de l'humain, nous leur infligeons cinq souffrances immorales : la privation de leur cadre naturel, l'immobilité
(confinement),
des conditions d'hygiène déplorables, une socialisation déficiente soit par l'isolement (ennui) ou la surpopulation
(agressivité) et d'atroces douleurs rarement justifiées.
Sauf dans des cas peu fréquents, l'usage des animaux — que ce soit pour l'alimentation, le vêtement, les expériences
de recherche ou le divertissement — peut être évité de manière rentable. En supprimant l'animal de la
chaîne alimentaire, les ressources sont décuplées puisqu'il en coûte en moyenne jusqu'à dix kilos de protéine végétale
pour produire un seul kilo de protéine animale (viande). D'autre part, la majorité des expériences scientifiques
n'apportent aucune connaissance nouvelle et les résultats s'appliquent rarement à l'humain. De plus, la confiscation
du territoire naturel contribue au désastre écologique nuisible non seulement aux animaux, mais aussi à
l'homme.
|