Criticisme : Qu'est-ce que la philosophie ?
Le but de la philosophie n'est pas d'étendre nos connaissances du monde, mais d'approfondir notre
connaissance de l'homme. Le terme « critique » signifie que la pensée se met elle-même en question afin de
connaître et d'évaluer sa propre portée. Elle comporte trois phases :
-
Critique de la raison pure
Que puis-je connaître ?
Tout ce qui relève du phénomène. (cause/effet)
Est a priori ce qui se trouve dans l'esprit avant toute expérience ; est
a posteriori ce qui provient de l'expérience. La science est faite de jugements qui doivent être
nécessaires et universels, et qui sont donc a priori.
Nous ne voyons pas le monde tel qu'il
se présente à nous, mais selon la configuration de nos sens et notre
disposition intérieure. Dans l'expérience, nous rencontrons
toujours des phénomènes, jamais les noumènes, jamais les choses
en soi (le cheval vs la « chevalité »).
Rationnellement, nous sommes incapables de prouver ni de réfuter l'existence de Dieu.
« Il me faut limiter le savoir pour faire place à la foi. »
(La foi est un acte libre, la science comporte des évidences contraignantes.)
L'homme est le but final de la Création en tant qu'être moral ; l'existence de Dieu est donc une nécessité morale.
-
Critique de la raison pratique
Que dois-je faire ? Mon devoir. Et là seulement réside ma liberté.
La valeur morale est vécue comme étant
a priori, elle vaut en soi.
Obéir au devoir, c'est la liberté elle-même.
La forme de la moralité c'est la loi ; la matière de la moralité, ce sont les résultats.
« Agis de sorte que la maxime de ta volonté puisse aussi servir en tout temps de principe pour une législation
universelle. »
-
Critique du jugement
Que puis-je espérer? Ma liberté, l'immortalité de l'âme, l'existence de Dieu et un sens
(à ma vie) par la foi.
Un jugement, c'est-à-dire n'importe quel énoncé verbal,
implique une finalité, il poursuit un but. Lorsque nous formulons un principe moral ou une loi scientifique, nous énonçons
des jugements afin qu'ils aient un sens. Notre capacité de juger est
finalité. Le langage est une réalité extraordinaire ;
c'est un système de représentation qui n'existe que par le sens. La raison cohérente indique la finalité du sens.
Dieu improuvable
Les preuves ontologiques de l'existence de Dieu formulées par
,
et tous les philosophes qui s'y sont acharnés ne sont basées
que sur de pitoyables tautologies. Elles ne répondent pas aux critères rigoureux de la raison.
« Je devais donc abolir la science pour faire place à la foi. »
L'existence de Dieu ne se prouve que par le besoin humain de concevoir, par la foi, un Être suprême garant de l'ordre moral de la nation.
Trois postulats de l'éthique
Trois postulats fondent l'éthique :
1.
La liberté ;
2.
L'immortalité de l'âme ;
3.
Dieu.
Penser par soi-même
consiste à s'émanciper de la raison passive au moyen du
.
C'est le projet par lequel l'individu devient libre, majeur, adulte et responsable par l'exercice volontaire de sa propre raison.
L'exercice libre de la raison fonde l'humanité du sujet. L'homme ne serait pas différent de l'animal s'il se contentait de
satisfaire ses pulsions primaires.
Art et Science
L'art et la science se distinguent radicalement.
L'oeuvre de l'artiste n'est pas un travail, mais une activité libre et gratuite.
L'art est subjectif ; il appartient au goût personnel ; c'est l'expression d'un sentiment intime.
La beauté est une appréciation (Privée) qui ne se discute pas.
La science est le résultat de la connaissance objective (Publique).
Elle naît de l'observation, de descriptions et de débats qui en déterminent la validité.
L'artisan est un travailleur salarié qui maîtrise la technique de la reproduction.
L'artiste crée ; l'artisan imite.
|