par François Brooks
L'égalité, je crois, n'est pas une cause féministe mais une cause universelle. Bien entendu, lorsque j'entends dire qu'en fournissant un travail identique à celui d'un homme, une femme touche un salaire moindre, je m'indigne aussi et je m'empresse de dénoncer ce manque d'équité. Mais les propos féministes de madame Payette me semblent vouloir passer par bien des outrages aux hommes pour atteindre ce légitime but.
Lorsque madame Payette dit : « Les femmes du monde entier sont en marche » ou « La démarche des femmes est généreuse » ou encore « Les femmes veulent tout sauvegarder, ne rien perdre », je lui demande si elle réalise bien l'immense variété d'individus que peut représenter le genre féminin et je me demande combien d'entre elles endossent sa ‘cause' ou même combien sont seulement en mesure de le faire.[2]
De même, lorsque madame Payette affirme « Les hommes ont toujours préféré les femmes soumises... » ou « Les hommes ont toujours eu peur des féministes. » ou encore « Les hommes nous ont ‘tassés' à notre place », je lui demande encore si elle réalise bien l'immense variété d'individus que peut représenter le genre masculin. En tout cas, je peux vous affirmer ici qu'il y en a au moins un qui ne préfère pas une femme soumise, qui n'a pas peur des féministes, bien au contraire, et qui s'est lui-même fait ‘tasser' par la discrimination « positive » qui m'a empêché d'être embauché à Hydro-Québec en 1990. (À l'époque, ce sont des femmes qui ont obtenu les postes pour lesquels j'étais pleinement qualifié.)[3]
Par les temps qui courent, au Québec, même une féministe aguerrie comme madame Denise Bombardier avait cru nécessaire de poser la question « Sommes-nous allés trop loin? » dans une conférence des deuxièmes Rencontres philosophiques de l'UNESCO en mars 1996.[4] Elle citait courageusement la triste statistique qui déclare que « c'est au Québec que le taux de suicide chez les jeunes garçons de quinze à vingt- cinq ans est le plus élevé au monde ». Avec non moins de courage, elle affirmait qu'à son avis, « le Québec est une société matriarcale, c'est un matriarcat psychologique.[5] » Elle poursuit encore ainsi :
« Le problème identitaire se pose différemment pour les garçons et les filles. Cela s'explique en partie parce que les femmes étaient plus instruites que les hommes dans le passé ».
« Il existe donc un problème d'identité entre les garçons et les filles, et il est évident que le désarroi est plus présent chez le garçon, d'autant plus que, dans notre société, le mouvement féministe a été très fort. Les petites filles sont particulièrement valorisées dans le système scolaire. Que leur dit-on? : « Tu peux faire tout ce que ta mère a fait, et tu peux faire tout ce que ton père a fait. » Et que dit-on aux petits garçons? : « Il ne faut surtout pas que tu fasses comme ton père. [...] »
Il me semble, madame Payette, que même certaines femmes commencent à comprendre que le féminisme que vous défendez s'est éloigné du ‘chemin de l'égalité'.
Vous parlez en page 16 de Jean-Paul II et de l'Église qui rejette systématiquement les femmes en tant qu'officiantes. Je reconnais que cette attitude est une erreur, à mon sens, et je pense que cela doit changer. Cependant, je vous demande, après toutes les velléités que vous avez manifestées contre cette institution, si vous voudriez vraiment devenir officiante dans l'Église catholique? Je vous perçois si hostile aux valeurs supposées ‘masculines' qu'elle véhicule, que je me demande si vous ne seriez pas tentée de créer votre propre Église laquelle pourrait, à votre convenance, véhiculer vos valeurs féministes. Puis-je vous faire remarquer que ce problème n'en est plus un pour l'Église Protestante où les femmes peuvent être pasteur aussi bien que les hommes. Vous me direz sans doute que cette Église a commis l'outrage aux femmes d'évacuer le culte à la Sainte Vierge. Mais, c'est bien peu connaître la spiritualité Protestante que de l'analyser à partir de l'enjeu de la lutte des sexes.
Vous dites, en page 17, en parlant de l'Église Catholique et de l'Islam : « Les hommes sont tous au sommet et les femmes toutes en bas, à genoux autant que possible ». Laissez-moi vous dire d'abord qu'en ce qui concerne le fait d'être à genoux, voyez les hommes dans les mosquées, vous réviserez votre position. Quant aux figures d'élite, dois-je vous rappeler toutes les saintes de l'Église Catholique et la Vierge Marie, tout en haut de l'échelle?
Le problème que vous soulevez m'intéresse parce qu'il est insoluble. Pour y voir clair, il faudrait pouvoir s'objectiver sans prendre parti. Mais, du fait que l'on naît homme ou femme, je pense que l'autre sexe est inconnaissable, d'où mon attitude de respect. Bien entendu, lorsque je regarde la liste des lauréats du prix Nobel ou celle des philosophes, politiciens, prophètes et autres personnes reconnues comme étant remarquables, je me demande quelle serait ma réaction si j'étais une femme en constatant que la grande majorité sont des hommes. Mais vous demandez-vous quelle est ma réaction en constatant que l'humanité toute entière a été enfantée que dans le ventre des femmes? Que l'homme ait toujours eu plus de temps à consacrer aux choses de l'esprit ne lui procure une prérogative sur la femme que si on attribue davantage de valeur à la pensée qu'au corps. Les nécessités corporelles dont les femmes avaient coutume de s'occuper davantage (enfantement, soin des petits, repas, hygiène et propreté de la maison) avaient-elles moins d'importance que celles de l'esprit? Les féministes ont tenté de nous le faire croire. À voir l'affliction des femmes dans la quarantaine qui n'ont pas eu encore de bébé et qui se meurent d'en avoir, j'en doute. À ma connaissance, nombreuses sont celles qui voudraient bien ne pas avoir été séduites par le mirage féministe. Les études et l'emploi qui ont pris toute la place dans leur vie jusqu'à tard dans la trentaine les menacent, l'horloge biologique avançant, de ne jamais se réaliser complètement en tant que femmes. Oui je sais, heureusement pour lui, l'homme n'a pas ce problème : il peut devenir père beaucoup plus tard. Est-ce un tort?
Bien entendu, les développements technologiques des quarante dernières années, le contrôle des naissances et les changements de mentalité, ont fait que de nouveaux domaines, étant autrefois la presque exclusivité des hommes sont maintenant ouverts à la gente féminine. Bienvenue mesdames! Veillez prendre place, distinguez-vous parmi les génies et cessez de cracher sur les hommes en regrettant le fait qu'à d'autres époques, vos principales occupations vous éloignaient de la course à l'élitisme. D'ailleurs, ces préoccupations n'étaient-elles pas tout aussi valables?
En page 9, vous semblez réagir fortement aux conseils donnés aux femmes « libérées » par la revue Cosmopolitain (février 1996, page 108).
« Nice Things to Do for a Man »
Riez à ses blagues. Demandez-lui de les répéter devant vos amis. Regardez une partie de football en sa compagnie, mais sans dire un mot. Achetez-vous une robe de nuit en satin. Portez ses cravates chez le nettoyeur. Achetez un cadeau pour l'anniversaire de sa mère. Faites l'amour même si vous avez mal à la tête. Dites-lui que vous l'admirez, c'est le compliment suprême. Achetez-lui un poster sexy. Et faites semblant de jouir de temps en temps.
Vous semblez sidérée qu'en 1996 on puisse donner encore de tels conseils à des femmes « prétendument libérées ». Je vous accorde d'emblée que ces conseils peuvent sembler, à première vue, discutables mais ne vous est-il jamais arrivé de penser que la vie de couple est parfois difficile, autant pour l'un que pour l'autre et que de faire des ‘Nice things for a man' peut parfois apporter quelques soulagements à ces difficultés. Bien sûr, il serait normal que la réciproque soit aussi rendue à la femme mais, doit-on s'étonner que ces conseils s'adressent spécifiquement aux femmes puisque cette revue leur est destinée? J'ai récemment vu, dans une revue s'adressant à la gente masculine, des conseils semblables pour les hommes. Si ça se trouve, madame Payette, je serais en amour avec vous que je ferais spontanément quelques ‘Nice things to do for a woman' pour vous le démontrer de temps en temps. Vous en seriez probablement charmée ; devrais-je m'en sentir diminuée pour autant? Il faudrait bien trouver à exorciser de temps en temps nos côtés mesquins et se démontrer notre affection, aussi stupide que puisse prendre la forme du geste. Faut-il, au nom du féminisme, transformer nos relations conjugales en permanent champ de bataille? Quelle place faites-vous à l'amour, (sauf pour la rancœur et la méfiance que vous inspire le probable fait de ne pas en avoir reçu suffisamment) pour vous refuser de penser que les autres femmes sont capables et désirantes d'aimer leur homme? Voici ce que votre mouvement a introduit dans les couples : déchirements, haine, égoïsme et rancœur. Et vous voudriez que ça continue? Ce que vous réclamez au nom de l'égalité me fait penser à la guerre, notre guerre[6], celle qui n'a fait que détruire les familles québécoises depuis trente ans.
Votre apostolat me semble mener nulle part. Expliquez-moi. À moins d'être une personne immonde, je me plais à penser que vos revendications doivent avoir pour but un monde meilleur. Comment voyez-vous ce monde après que vous aurez obtenu ce que vous cherchez? Les rancœurs que vous attisez depuis plus d'un quart de siècle seront-elles réparables? Comment envisagez-vous la réconciliation du couple après de tels déchirements?
La cause que vous nourrissez me semble avoir vieilli. N'est-il pas significatif que le seul exemple que vous ayez pu trouver pour la rajeunir soit celui de votre petite Flavie qui a essuyé la désobligeante remarque que son sexe pourrait l'empêcher de couper du bois. Vous faut-il maintenant vous alimenter dans les clichés de Lou, un petit éduqué par des parents Français, pour que votre cause brûle toujours? L'embêtant, de mon point de vue, c'est que le père ait accordé suffisamment d'importance à cette ineptie pour sentir le besoin de faire à sa fille une démonstration bidon avec une hache en caoutchouc. J'imagine un peu le drame qui se produira chez-vous lorsque votre petite Flavie vous dira qu'elle veut devenir prêtre Catholique...(attendez voir, son adolescence vous réserve peut-être des surprises) Ma jeune fille de 21 ans, a développé le problème semblable ; son choix est si vaste et sa liberté si grande, qu'elle ne sait plus se décider ; elle touche à tout mais ne finit rien. Quant à mon garçon de 25 ans, il a décroché de l'école sans avoir terminé son CEGEP, il redoute les femmes et fait des emplois de survie. Il n'a aucune ambition. Elle est bien belle la nouvelle génération de mâles à combattre que vous nous avez fabriqués avec votre idéologie cul-de-sac.
Madame Francine Descarries, professeure et directrice des études de cycles supérieurs en sociologie à l'UQAM, déclarait récemment[7], en s'en tapant les bretelles, que « plus de 60% des étudiants de l'UQAM sont ... des étudiantes! ». Elle y voit « un des effets heureux des luttes menées par le mouvement des femmes du Québec ». Elle ajoute que le mouvement des femmes doit, bien sûr, continuer à faire la promotion de l'éducation auprès des filles, de manière à maintenir les acquis. J'ai peine à croire qu'avec de tels propos, cette femme puisse encore prétendre faire partie de la communauté scientifique.
Bien sûr, maintenant que vous avez fini d'écraser les hommes d'ici, vous partez à la conquête du monde avec vos idées féministes. Vous avez maintenant besoin des injustices d'ailleurs pour continuer à râler contre les hommes d'ici. Vous auriez peut-être un peu moins de succès dans votre entreprise si vous vous expatrieriez pour faire valoir vos revendications sur place ; les hommes des autres pays n'ont peut-être pas coutume, comme au Québec, de ramper si facilement devant leur marâtres. À part l'équité salariale que vous devriez obtenir, le clou sur lequel vous frappez, madame, est enfoncé, ici au Québec. D'ailleurs, on le sent bien dans votre discours lorsque vous nous présentez la cause féministe en l'illustrant des sévices que certaines femmes subissent dans d'autres pays. Vous portez l'odieux jusqu'à citer le cas de femmes violées en temps de guerre. Ceci n'est pas une cause féministe, madame, c'est une cause universelle : tout homme sensé s'oppose derechef à de telles ignominies. C'est pareil en cas de clitoridectomie de circoncision ou de toute autre mutilation pratiquée sur les enfants ; le monde entier doit s'en préoccuper, autant hommes que femmes.
Parlons sport, c'est plus rigolo. En page 21, vous citez Marie-Josée Turcotte, une camarade féministe qui, chaque fois qu'on la voit à la télévision, n'en manque pas une. Il faut l'entendre, surtout lors des jeux olympiques dans ses remarques de commentatrice sportive, souligner au ‘crayon rouge' chaque fois qu'une femme vient d'accomplir tel ou tel exploit, comme si c'était toujours extraordinaire qu'une ‘femme' accomplisse un exploit. Je serais féministe que je la ferais taire ; il me semble qu'elle dessert votre cause[8].
Vous citez en page 22, une recherche menée par l'armée américaine qui affirme qu'une femme bien entraînée peut avoir des capacités physiques comparables à celle des hommes. Rien de neuf sous le soleil, madame Payette. Il est reconnu depuis belle lurette que les femmes ont une endurance physique remarquable. Si vous aviez vu les femmes des fermes où j'ai travaillé dans ma jeunesse, vous auriez trouvé cette étude banale. Et il ne s'agirait sans doute que d'une légère modification à l'ADN pour que les femmes deviennent, dans l'ensemble, plus fortes que les hommes. Mais, débattre sur ce terrain, n'est-ce pas se laisser piéger à savoir qui est le plus fort, le plus riche, le plus intelligent, le plus « toute »? Ce jeu enfantin est vite résolu lorsque le plus malin prend un fusil pour tuer le plus fort. Votre enjeu du ‘plus' ne mène nulle part sinon à une compétition abjecte. Il ne mène surtout pas à développer les qualités du cœur si utiles à tout être humain. Je suis un homme mesurant six pieds et un pouce, fort et musclé. À vous entendre, je devrais peut-être avoir peur parce qu'un jour votre « gang » pourrait bien être capable de venir me casser la gueule? Madame Payette, vous n'êtes pas sérieuse j'espère, en tenant de tels propos? Devrais-je au contraire en avoir honte, honte d'être plus fort que la moyenne des femmes de mon gabarit? Pourrais-je être fautif d'être né ainsi? Vous voyez bien, même en regardant de l'autre bout de la lorgnette, j'espère que vous en conviendrez, ce débat est stérile.
J'aimerais souligner le fait que tous ces hommes que vous conspuez ont été mis au monde par des femmes qui les ont, dans la plupart des cas, aimés. Ces femmes auraient-elles donc toutes eu tort de se réjouir en constatant que leurs fils devenaient, en grandissant, un beau grand homme fort et en santé? Faut-il vous rappeler, madame Payette, qu'au moment de la colonisation de notre pays, cette force masculine que vous semblez nous jalouser, fut mise au service des femmes et des familles de nos ancêtres? Il ne me semble pas dans votre discours que les objectifs que vous visez à vouloir posséder la force physique sont de l'utiliser pour le mieux-être de l'humanité. Cet objectif me semble plutôt celui de vous soulager d'une quelconque injustice dont vous aurait affligée mère-nature. Vous me semblez davantage en quête de pouvoir qu'en quête d'aimer.
En page 27, d'ailleurs, votre réel leitmotiv apparaît : vous vous réjouissez qu'en Scandinavie les enfants demandent parfois si un homme pourrait être premier ministre. Ce qui vous préoccupe, ce n'est pas de savoir si la personne qui gouverne est un bon gouvernant, non, c'est si la représentativité de son sexe est au moins égale, et si possible, davantage de femmes au pouvoir que d'hommes ; parce que dans vos propos, il est entendu qu'une femme serait sûrement une meilleure gouvernante qu'un homme. Cette situation, du point de vue de ‘l'égalité' pour laquelle vous prétendez combattre, n'est-elle pas tout aussi déplorable? Il me semble alors que « LE POUVOIR AUX FEMMES! » aurait été un titre plus approprié pour votre conférence. Et si c'était le cas, si vous l'aviez, le pouvoir, l'humanité ne vivrait-elle pas les mêmes problèmes inversés : ce serait des ‘humaineries' des femmes dont il faudrait se méfier? Ce n'est pas l'égalité ça! Les hommes devraient aussi, dans une démocratie, pouvoir être consultés et représentés équitablement, n'est-ce pas? Je me demande un peu d'ailleurs d'où vous vient une telle soif de pouvoir? N'avez-vous pas été en politique suffisamment longtemps pour apprendre que ceux qui ont le pouvoir doivent servir, et non soumettre? Si vous ne voulez plus servir, à quoi pourrait bien vous servir le pouvoir? Peut-être caressez-vous l'espoir de dominer?
Vous me permettrez, en conclusion, de m'objecter à votre credo féministe de la page 29. J'estime au contraire que celui-ci a fait assez de ravages comme ça et qu'il est grand temps de s'unir et de recommencer à construire ensemble si nous voulons véritablement être au service de l'équité. Je dis bien équité parce que l'égalité me fait trop penser aux chicanes qui éclataient entre mes deux frères et moi lorsque, petits, on commettait le ‘malheur' de ne pas remplir également nos trois verres de lait. Cette obsession de l'égalité qui nous vient de la Révolution Française (les féministes n'ont rien inventé [ni moi non plus d'ailleurs]) nous réduit à des enfantillages égoïstes qui nous portent à tout nous approprier de peur d'en manquer, de peur d'être moins aimé que l'autre, de peur d'être moins ‘égal' que l'autre.
Je retiens toutefois dans votre conférence votre besoin de considération en tant que femme mais, je ne vous l'accorderai qu'à un seul titre : l'estime et le respect que je porte à votre intelligence en tant qu'être humain qui me donne l'occasion de me dépasser. Mon estime féminine est réservée tout entière à la merveilleuse femme qui partage ma vie, et à elle seule.
[1] En réponse au texte de la conférence de madame Lise Payette du 8 mars 1996 : Le chemin de l'égalité - Fides
[2] Lire le texte « 980126 Les gens suspects »
[3] Lire le texte « 971023 Raciste, ethnocentrique, xénophobe et féministe »
[4] Qui sommes-nous? – Les rencontres philosophiques de L'UNESCO – #307 / Découvertes Gallimard p. 80-81
[5] Lire le texte « 980604 Féminisme et hommes roses »
[6] Lire le texte « 970926 Notre guerre »
[7] Dans le journal L'UQAM vol. XXIV no.15, 4 mai 1998 (voir reproduction du texte : « 980504 À l'UQAM, plus de 60 % des étudiants sont des étudiantes »)
[8] Lire le texte « 960821 Les petites féministes »