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4 mai 2012 |
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Une injonction judiciaire, c'est plus que du papier de toilette ! |
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La Coalition large de l'Association pour une solidarité syndicale étudiante (CLASSE) avance une série de solutions visant d'une part à mettre un terme à la grève étudiante en cours depuis la mi-février et d'autre part à atteindre la gratuité scolaire d'ici 2016. Les idéologues de la CLASSE sont vraiment de dangereux idiots dont les élucubrations gauchistes, si elles étaient acceptées par le gouvernement, compromettraient l'avenir du Québec. Ces barjots voudraient qu'on prenne l'argent consacré à la recherche pour assurer la gratuité de l'enseignement universitaire. Peut-on imaginer une revendication plus absurde ? Une université se définit d'abord comme un centre de recherche. Le progrès économique et le développement du Québec dépendent des découvertes scientifiques et technologiques des universités. Ces connaissances essaiment ensuite vers les entreprises privées où elles créent des emplois bien rémunérés. Dans l'esprit tordu de ces jeunes nostalgiques de Staline et de Mao, le financement de la recherche universitaire par l'entreprise privée constitue une compromission de classe. Comment peut-on encore propager de telles insanités ? Mais il faut comprendre que la plupart des dirigeants de la CLASSE sont issus de départements de « sciences molles » (socio, psy, philo, etc.) où les idéologies à la mode en France et aux États-Unis se substituent aux faits. Oui bien sûr, je regarde dans la direction de l'UQÀM. Autre aspect troublant de cette crise des frais de scolarité. Elle permet de confirmer une réalité qu'on aime mieux généralement ne pas évoquer : le droit dans la société ne s'applique que dans les temps calmes. Dès qu'il y a contestation sérieuse, par des groupes suffisamment bien organisés, le droit est mis de côté, l'illégalité prend le dessus. Ceux qui contestent l'ordre établi sont les premiers à aller vers l'illégalité, mais l'État suit généralement rapidement. En bafouant les règles de droit ou en créant de nouvelles règles antidémocratiques et liberticides. C'est ce que nous avons vécu durant la crise d'octobre. C'est ce que nous vivons, dans une moindre mesure, aujourd'hui. Une minorité d'étudiants (peut-être 25-30%) boycotte les cours pour s'opposer à une décision contestée. Quand le gouvernement ne cède pas, ils décident d'avoir recours aux tactiques syndicales courantes d'épreuve de force : violence contre les personnes, intimidation, destruction de biens publics et privés. Les tribunaux interviennent finalement. Des injonctions sont émises ordonnant la reprise des cours, mais le gouvernement et la police refusent d'appliquer les ordonnances des juges. Dans une sortie publique incroyable, le juge en chef de la Cour supérieure du Québec, François Rolland, fustige l'État qui a renoncé à faire appliquer ses propres lois. C'est vraiment le summum de la poltronnie. Bon, de la part des libéraux, rien ne me surprend. Ce qui m'afflige terriblement, c'est de voir Pauline Marois, la chef de l'opposition officielle, se ranger du côté de Charest. Marois laisse entendre, sans le dire ouvertement, que les étudiants peuvent ignorer les injonctions parce qu'ils ont raison contre le gouvernement. Son attitude est inacceptable et même proprement scandaleuse. On ne peut pas traiter des injonctions émises par les tribunaux comme du papier de toilette. Au début des années 80, il aurait donc été légitime pour les syndicats de la fonction publique en conflit avec le gouvernement péquiste de défier les tribunaux parce qu'ils croyaient avoir raison contre René Lévesque ? Le PQ recrute une bonne partie de ses électeurs, de ses militants et de ses députés dans la petite bourgeoise des fonctionnaires, des enseignants et des cadres dont les enfants privilégiés sont descendus dans la rue. Normal, me direz-vous, qu'un parti défende les intérêts des groupes sociaux qu'il représente. Mais avant d'être le parti de la petite bourgeoisie francophone, ce parti incarne la volonté d'indépendance des Québécois. Malheureusement, il me semble qu'à chaque fois qu'il est placé devant un dilemme entre sa mission première d'être le rassemblement pour l'indépendance nationale et les intérêts de classe de ses adhérents, il choisit en leur faveur. Pour beaucoup de Québécois comme moi, aux prochaines élections, il va nous être difficile de voter pour un tel parti. |
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