2008-11-07 |
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Magazine Adbusters #73 © 2007 |
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La publicité endommage le cerveau [1] |
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L'image plaisante que nous avons toujours eue de la publicité cède maintenant la place à un portrait beaucoup plus sombre : celle de la pollution mentale. Kalle Lasn, Fondateur de Adbusters, 2007 |
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À mesure que le réchauffement de la planète s'intensifie et qu'une sombre réalité s'installe, les gens commencent à poser certaines questions embarrassantes : Pourquoi me dit-on d'acheter une nouvelle voiture une douzaine de fois par jour ? Pourquoi me presse-t-on constamment de folles dépenses pour moi-même « parce que je le mérite bien » ? Pourquoi, en cet âge écologique qui est le nôtre, avons-nous besoin d'une industrie de 500 $ milliards qui nous incite des milliers de fois chaque jour à consommer davantage ? Dans notre Occident bien nanti — où 80% du budget mondial de la publicité est dépensé —, ne consommons-nous pas déjà assez ? L'industrie met tous les efforts pour parer à ce genre de réflexion. Al Gore a eu droit aux hommages des plus grandes vedettes à Cannes cette année lors de son spectacle annuel de réprimandes. Hamish McLennan, chef de la direction chez Young & Rubicam, a récemment déclaré dans le New York Times : « Le sentiment des consommateurs est à fleur de peau ... nous devons changer la façon dont les gens consomment. » MTV lance une nouvelle campagne créée par six des plus grandes agences américaines, et qui doit être diffusée dans 162 pays, portant exclusivement sur « les choix de vie respectueux de l'environnement chez les jeunes. » On peut lire ceci sur une page de leur site Web, (mtvswitch.com) : « OK, nous aimons consommer — c'est très bien — Switch n'est pas ici pour vous dire de vous mettre à embrasser les arbres et devenir éco-guerrier même si c'est un très bon engagement. Non, tout ce que nous voulons, c'est vous demander de faire des petits changements à votre façon de consommer. Ces changements sont si minimes que vous ne les remarquerez même pas. »
Pendant ce temps, une menace beaucoup plus inquiétante se profile dans l'industrie :
Les gens commencent à blâmer la publicité
envahissante pour le stress dans leur vie. Jadis, on rencontrait quelques dizaines d'annonces quotidiennes. Aujourd'hui, 3 000
messages publicitaires par jour envahissent le cerveau de l'Américain moyen. En plus de toutes les autres pressions de la vie moderne,
ce battage publicitaire constitue un encombrement désordonné
de sexe et de violence que beaucoup d'entre nous ne peuvent traiter.
Donc, pour éviter le stress, l'invasion de la vie privée, la surcharge d'information et l'érosion de l'empathie, les gens coupent TV,
magazines et sites Web infestés de réclames. Il existe également des mouvements naissants qui revendiquent maintenant la taxation des
annonces et demandent leur interdiction dans les écoles et même dans les villes. L'image plaisante que nous avons toujours eue de la publicité cède maintenant la place à une image beaucoup plus sombre : celle de la pollution mentale. Comme de plus en plus de gens font maintenant le lien entre la publicité et leur propre santé mentale, les enjeux de la réclame seront changés à jamais... C'est une bête sauvage dont nous devons nous protéger. |
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[1]
Kalle Lasn, Advertising is Brain Damage, Adbusters, édition canadienne, sept./oct. 2007, # 73 © 2007,
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