par
Le
discours écologique m'apparaît comme un discours de mauvaise foi collective.
Nous assassinons, chacun de nous, par nos comportements quotidiens individuels
et collectifs, la planète et ses écosystèmes alors qu'un discours médiatique
incitatif en appelle à notre sens écologique pour arrêter le massacre.
Certaines pétrolières nous présentent même une publicité qui prétend à
l'engagement environnemental. Aussi bien dire Hitler se vantant
d'humanisme dans les camps de la mort.
Non,
vraiment, je n'ai rien d'autre à dire. Il faut des lois coercitives très
sévères pour ramener l'humain à un comportement collectif écologique. Cette
visée est aux antipodes de la société de consommation qui, par définition,
consiste à envoyer la planète au rebus le plus rapidement possible. Nos
problèmes écologiques n'en sont pas. Je les vois plutôt comme des problèmes de
valeurs. Quand nous donnerons à notre vie un sens autre que des valeurs de
consommation, d'ubiquité et d'individualisme, le problème se résoudra de
lui-même. En attendant, il faudrait instaurer des mesures punitives très
sévères pour enrayer le fléau. Mais quel pays s'y prêtera le premier alors que
tous les autres le regarderont sans bouger? Nous savons qu'encore tout
récemment, les États-Unis comptaient pour 80% de la pollution mondiale alors
qu'ils ont refusé de s'engager sur l'accord de Kyoto.
Pensez
donc! Au Québec, on vient tout juste d'interdire de fumer dans les restaurants.
Rien que pour mettre en force cette mesure, le débat a duré 30 ans depuis que
nous avons les preuves scientifiques irréfutables des dommages imputables au
tabac sur la santé. Et encore que la santé soit d'ordre personnel. Pensez-vous
que les gens vont se mobiliser massivement pour la cause écologique alors qu'en
bons individualistes, ça leur a pris autant de temps pour régler un problème
qui les concerne personnellement?
Mais
après tout, il faut s'y faire. Alors, j'en fais une affaire personnelle. Dans
la mesure du possible, j'agis : mon style de vie n'a aucun péché
écologique sur la conscience. Je vis sans voiture, je roule à vélo 365 jours
par année etc. Pour le reste, je fais en sorte que la réalité soit celle que je
désire, comme le proposait Descartes dans
sa Morale provisoire, au moment de son épochê :
« M'attarder à changer mes désirs
plutôt qu'à changer l'ordre des choses.». Pourrais-je trouver la
sérénité autrement? Et ceux qui entonnent le discours écologique, je les
renvoie à la « Fable
des abeilles » de Mandeville en
attendant que nous ayons la sagesse de mettre en force une police efficace
inspirée de la philosophie du grand Machiavel.