Que les choses que je vois de mes yeux et celles que je touche de mes mains existent bien,
qu'elles existent réellement, je ne soulève aucune question à ce sujet. La seule chose dont
nous nions l'existence est celle que les philosophes appellent matière ou substance corporelle.
[...]
Il n'y a qu'à vouloir et, sur le champ, telle ou telle idée s'éveille dans ma fantaisie :
le même pouvoir l'efface, et donne la place à une autre.
,
1710.
Regardez attentivement la page couverture du magazine.
Quelque chose cloche. Le voyez-vous immédiatement ?
Je ne sais pas si l'auteur l'a voulu intentionnellement,
mais il ne pouvait pas mieux accoupler
l'image et le titre du sujet. Allez, faites un effort.
Non ? Vous ne voyez pas ce qui cloche ? Bon. Ouvrons le magazine à la page 49.
Nous y trouvons un effet d'optique saisissant créé par
.
Chacun des carrés du damier est rigoureusement égal aux autres et... carré !
Ne me croyez pas sur parole. Cliquez sur l'image et vérifiez en glissant la fenêtre sur le bord de l'écran.
Les petits carrés disposés de façon stratégique — rigoureusement carrés et égaux eux aussi —
provoquent un effet d'optique forçant le cerveau à voir des lignes courbes.
Revenons à la page couverture.
Si notre cerveau nous trompe, comment être certain que l'affirmation :
« Votre cerveau vous trompe » ne nous trompe pas ?
Voilà une autre forme du fameux paradoxe :
« Un grec dit : " Tous les Grecs sont menteurs. " »
Ou encore l'affiche que l'on voit partout à Paris :
« DÉFENSE D'AFFICHER ».
Le journaliste scientifique qui a créé la page couverture a-t-il pensé au paradoxe ?
Gageons que son cerveau l'a trompé lui-même à son insu
.
Ou alors, le type est génial d'illustrer aussi pertinemment le sujet.
Passez le test à vos amis. S'ils saisissent l'« effet d'optique sémantique », ils vont bien rigoler.
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