2004-06-28 |
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Et donc, tu penses ? |
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Beau site humoristique !! Que de fou-rires avec des réflexions dénuées de tout fondement, qui utilisent des références à l'envers de leur sens. Ah, tous ces lieux communs frappés du bon sens populaire, que n'ont-ils pas musclé mes zygomatiques ! Et toutes ces théories fondées sur des argumentations digne de marchand d'aspirateur : joie de la simplification et du raccourci ! Et que de joie face à l'incompétence de l'esprit, quand cette crétinerie se conjugue à la suffisance... Merci de faire rire l'intelligence et d'oeuvrer pour l'humour, Monsieur le "philosophe" (ah! ah!) [signé :] un désormais fidèle rieur ! ------------------------------------------------------------------ Bonjour Monsieur « Zygomatique » (‘permettez que je vous baptise ?) Je vous remercie de l'intérêt que vous manifestez pour Philo5. J'aurais aimé que vous soyez un peu plus explicite sur la partie de mon site qui vous a tant fait rire ; j'aurais eu plaisir à partager vos rigolades. Mais peut-être votre rire cache-t-il une intention de ridiculiser. Dans ce cas, je vous remercie de rappeler à mon immense prétention que nous sommes bien peu de chose, nous, les êtres humains : deux tas de glaise, vous comme moi, qui s'envoleront en poussière dans quelques années. Je n'ai sans doute pas compris avec la même intelligence que vous cette citation de Marcel Proust, mais laissez-moi encore stimuler vos zygomatiques (à moins que votre personnalité ne comporte aussi d'autres registres) : « Chaque lecteur est, quand il lit, le propre lecteur de soi-même. L'ouvrage de l'écrivain n'est qu'une espèce d'instrument optique qu'il offre au lecteur afin de lui permettre de discerner ce que sans ce livre, il n'eut peut-être pas vu en soi même. » (À la recherche du temps perdu, Le temps retrouvé, 1927.) Je suis désolé que mes textes n'aient révélé que votre aspect ridicule à vous-même. J'espère seulement que quand vous aurez fini de rire, vous vous consolerez de votre amertume en pensant que l'ironie n'est qu'une toute petite partie de la pensée qui se flagelle elle-même, et que des milliers de gens y trouvent d'autres usages pour se consoler d'être si peu de chose. En terminant votre courriel, vous flattez votre intelligence de rire de ma bêtise. Permettez à mes faibles neurones de recourir à Brassens pour définir l'intelligence d'une façon qui va encore vous faire rire, allez-y gaiement : « Entre-nous soit dit bonnes gens pour reconnaître que l'on n'est pas intelligent, il faudrait l'être. » Votre réaction me porte à penser au film de Francis Veber, Le dîner de cons (avec Thierry Lhermite et Jacques Villeret). Je vous le recommande vivement. Ensuite, j'aurais deux questions pour vous : 1. Pourquoi Veber caractérise-t-il le con essentiellement comme quelqu'un qui s'adonne passionnément à un hobby qui n'intéresse à peu près personne sauf ceux qui veulent le ridiculiser ? 2. En quoi fabriquer une miniature de la tour Eiffel avec beaucoup d'allumettes est-il con ? Je vous laisse tout de même avec la tristesse de penser que pour engager tant d'énergie à me ridiculiser, c'est que vous avez sans doute beaucoup souffert d'être trop souvent moqué. Il serait peut-être temps d'essayer de vous valoriser autrement qu'en distribuant les sarcasmes.
François Brooks |
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