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La connaissance : oppositions et analogies |
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Si donc on veut comprendre un certain philosophe, il est absurde de commencer par le refuser. Pour le comprendre, il faut d'abord consentir à penser avec lui, en lui « prêtant » [notre] propre liberté. | |||
La connaissance par les contrastes et l'analogie |
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La connaissance par les contrastes et l'analogie [2] Aucune métaphore n'illustre mieux l'intérêt de la philosophie que l'échiquier d'Adelson. Regardez-le attentivement. Maintenant, dites-moi si le gris de la case A est véritablement plus foncé que celui de la case B ? Ne sommes-nous pas prêts à jurer que la case B est plus claire ? Il faudra découper soigneusement les deux carrés et les juxtaposer hors du contexte original pour se convaincre qu'ils ont la même teinte. De manière analogue, les philosophes s'exercent à éclairer des contrastes inattendus. S'il nous est facile de voir que la vie s'oppose à la mort, comment comprendre par exemple que Camus y voit une opposition entre la révolte et l'absurde ? Il n'est pas besoin d'être philosophe pour bâtir sa vie autour de notions complémentaires. Nous le faisons tous. L'intérêt du jeu est d'essayer de comprendre comment le philosophe arrive à voir des contrastes là où nous n'y voyons que dalle. Mais plus encore, au-delà du contraste, des analogies étonnantes apparaissent. Si nous opposons passé à futur et corps à esprit ; nous pouvons apercevoir aussi une analogie entre passé et corps ou futur et esprit. De même, une analogie éclairante apparaît entre tous les termes de la colonne de gauche, et une autre entre ceux de la droite. L'exercice n'est pas banal puisqu'il est au coeur même de la connaissance ; rien ne peut être connu sans l'opposition et l'analogie ; la pensée fonctionne essentiellement par dissociation et regroupements. Les philosophes veulent nous intéresser à des combinaisons novatrices. Explorons des perspectives inhabituelles... |
Oppositions |
Philosophe |
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changement
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permanence | |
réalité
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idéal |
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mortel |
immortel |
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apparence |
essence (substance) |
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matière |
forme |
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passé |
futur |
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corps
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esprit |
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Nominalisme
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Essentialisme | |
homme |
Dieu |
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finalité |
causalité |
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être |
essence (principe - définition) |
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intuition
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concept | |
l'étendue
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la pensée | |
sensualisme
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rationalisme - 1. genèse |
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sens
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entendement | |
matérialisme |
spiritualisme |
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objet |
sujet |
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a posteriori |
a priori |
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la science
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la foi | |
phénomène |
noumène (chose en soi) |
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déterminisme
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volontarisme | |
assujettissement |
devoir |
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les résultats |
la loi |
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thèse |
antithèse |
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positif |
spéculatif |
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nécessité |
hasard |
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pratique |
théorie |
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mémoire |
volonté |
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dionysiaque
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apollinien | |
intelligence
|
instinct | |
science
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existence | |
immanence
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transcendance | |
existence
|
essence | |
la révolte
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l'absurde | |
cynisme |
romantisme |
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(le bien / le mal) l'éthique |
l'amour |
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raison
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sentiment |
un seul Dieu |
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Universalisme |
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Hénologie |
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le présent |
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Universaux |
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mathématiques |
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immatérialisme |
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Identité |
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synthèse (Histoire) |
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existence |
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logique |
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jeu de langage |
yin |
yang |
Principe femelle |
Principe mâle |
réceptivité |
émissivité |
terre |
ciel |
vacuité |
plénitude |
effet |
cause |
négatif |
positif |
[1] Inspiré de Jeanne Hersch, L'étonnement philosophique, Gallimard © 1981, Folio Essais #216, © 1993, page 212. [2] Voir le Vocabulaire d'oppositions philosophiques : carrefour de sens.
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