MES LECTURES - Passages choisis 

Éric Berne

24 avril 1986

Éditions Stock © 1975

Des jeux et des hommes

SOMMAIRE

Introduction

1. Rapports sociaux

2. La structuration du temps

Analyse structurale

Analyse transactionnelle

Appendice : La classification du comportement

Ce que nous avons dit jusqu'ici peut se résumer dans l'« expression familière » : «  Si l'on ne te caresse pas, ta moelle épinière se flétrira. (p. 14)

Chacun transporte à l'intérieur de soi ses parents. [...] Chacun possède un adulte. [...] Chacun transporte à l'intérieur de soi un petit garçon ou une petite fille. (p. 26)

* * *

Introduction

1. Rapports sociaux

p. 13

La théorie des rapports sociaux, exposée assez longuement dans l'Analyse transactionnelle [1], peut se résumer comme suit.

Spitz a découvert [2] que les nourrissons que l'on ne manipulait pas durant une période prolongée avaient finalement tendance à décliner de manière irréversible, et finissaient par succomber à la maladie qui se déclarait. Cela signifie, en fait, que ce qu'il appelle privation émotive peut provoquer une issue fatale. Ces observations font naître l'idée de l'appétit du stimulus, et indiquent que les formes préférées de stimuli sont celles que fournit l'intimité physique, conclusion qu'il n'est pas difficile d'accepter sur la base de l'expérience quotidienne.

Un phénomène apparenté s'observe chez les adultes en butte à la privation sensorielle. De manière expérimentale une telle privation peut susciter une psychose momentanée, ou du moins des troubles mentaux temporaires. Dans le passé l'on constate que la privation sociale et sensorielle a provoqué des effets similaires chez des individus condamnés à de longues périodes d'emprisonnement solitaire. En fait l'incarcération solitaire est l'un des châtiments les plus redoutés, fût-ce par des prisonniers aguerris à la brutalité physique [3] [4], et constitue aujourd'hui un procédé connu pour entraîner la soumission politique. (Inversement, la meilleure arme connue contre la soumission politique est l'organisation sociale [5].)

Sur le plan biologique, il est probable que la privation émotive et sensorielle a tendance à faire naître, ou bien à encourager, certaines modifications organiques. Si le système réticulaire d'activation [6] de la tige cérébrale ne se trouve pas stimulé suffisamment, il peut s'ensuivre, au moins de manière indirecte, une dégénérescence des cellules nerveuses. Cela peut représenter un effet secondaire, provoqué par une pauvre nutrition ; mais cette pauvre nutrition même peut constituer un produit de l'apathie, ainsi qu'il en va chez les nourrissons qui souffrent de marasme. On peut donc postuler l'existence d'une chaîne biologique, menant de la privation émotive et sensorielle, par l'intermédiaire de l'apathie, à la dégénérescence et à la mort. En ce sens, l'appétit de stimulus présente avec la survie de l'organisme humain la même relation que l'appétit de nourriture.

En réalité, non seulement de façon biologique, mais aussi de façon psychologique et sociale, l'appétit de stimulus est sous maints aspects parallèle à l'appétit de nourriture. Des termes tels que malnutrition, satiété, gourmet, gourmand, maniaque, ascète, arts culinaires, bon cuisinier, sont faciles à transférer du domaine de la nutrition dans celui de la sensation. Le gavage trouve son parallèle dans l'excès de stimulation. Dans les deux sphères, sous des conditions ordinaires d'approvisionnement abondant qui rend possible un menu varié, les choix seront fortement influencés par les idiosyncrasies de l'individu. Il se peut que certaines ou beaucoup de ces idiosyncrasies soient déterminées par la constitution, mais cela ne concerne pas les problèmes étudiés ici.

Ce qui intéresse en l'occurrence le psychiatre social, c'est ce qui se produit après la séparation du petit enfant d'avec sa mère, dans le cours normal de la croissance. Ce que nous avons dit jusqu'ici peut se résumer dans l'« expression familière [7]  » : « Si l'on ne te caresse pas, ta moelle épinière se flétrira. » Ainsi, une fois passée la phase d'étroite intimité avec la mère, l'individu pendant le reste de sa vie devra faire face à un dilemme entre les deux termes duquel sa destinée et sa survie seront continuellement ballottées. L'un des termes est constitué par les forces sociales, psychologiques et biologiques s'opposant à la continuation d'une intimité physique du modèle infantile ; l'autre terme, c'est le perpétuel effort en vue d'atteindre à cette intimité. Dans la majorité des cas, un compromis se produira. L'individu apprendra à se contenter de formes plus subtiles, voir symboliques, de manipulation, au point que le plus léger signe de reconnaissance en arrive dans une certaine mesure à faire l'affaire, bien que la soif originelle de contact physique puisse être demeurée entière.

Ce processus de compromis peut être appelé de différents termes, tels que sublimation ; mais quel que soit le terme, le résultat est une transformation partielle de l'appétit infantile de stimulus en quelque chose que l'on peut nommer appétit de reconnaissance. À mesure qu'augmentent les complexités du compromis, chaque personne fait preuve d'un individualisme de plus en plus grand dans sa quête en vue de la reconnaissance ; ce sont ces différences qui donnent de la diversité aux rapports sociaux, et qui déterminent la destinée individuelle. Un acteur de cinéma peut chaque semaine avoir besoin de centaines de « caresses », émanant d'admirateurs anonymes et indifférenciés, pour « empêcher sa moelle épinière de se flétrir », tandis qu'un savant peut se maintenir en bonne santé physique et mentale avec une caresse annuelle, provenant d'un maître qu'il respecte.

« Caresse » peut servir de terme général désignant un contact physique intime ; en pratique, ce dernier peut prendre diverses formes. Certaines personnes caressent véritablement le nourrisson ; d'autres l'embrassent ou le flattent, alors que certains le pincent par jeu ou lui font des pichenettes. Tous ces actes ont dans la conversation leurs analogues, si bien qu'il semble qu'on pourrait prédire comment tel individu manipulerait un bébé rien qu'en écoutant parler cet individu. Par extension de sens il est permis d'employer familièrement le mot « caresse » afin de désigner tout acte impliquant la reconnaissance de la présence d'autrui. Par conséquent la caresse peut servir d'unité fondamentale à l'action sociale. Un échange de caresses constitue une transaction, unité des rapports sociaux.

Sur le plan de la théorie des jeux, le principe qui se fait jour ici, c'est que n'importe quel rapport social présente un avantage biologique sur l'absence totale de rapports. Ce fait a été prouvé dans le cas des rats grâce à de remarquables expériences réalisées par S. Levine [8] , et dans lesquelles non seulement le développement physique, mental et émotif, mais aussi la biochimie du cerveau et même la résistance à la leucémie étaient favorisés par la manipulation. Le trait significatif de ces expériences fut que la manipulation modérée et les douloureux chocs électriques présentaient une égale efficacité dans l'amélioration de la santé des animaux.

Cette validation de ce qui a été dit plus haut nous encourage à passer avec une confiance accrue à la section suivante.

2. La structuration du temps

p. 16

Admettons que la manipulation des nourrissons, et son équivalent symbolique chez les adultes, la reconnaissance, aient une valeur de survie. La question qui se pose est : Et après ? En termes de tous les jours, que peut-on faire après avoir échangé des salutations, qu'elles soient le « Hey ! » des collégiens américains, ou bien un rituel oriental durant plusieurs heures ? Après l'appétit de stimulus et l'appétit de reconnaissance vient l'appétit de structure. Le perpétuel problème de l'adolescence est : « Que lui dit-on (à lui ou à elle) dans ce cas-là ? » Et pour bien des gens qui ne sont plus des adolescents rien n'est plus inconfortable qu'un hiatus d'ordre social, un laps de temps silencieux, non structuré, où nulle personne présente ne trouve à dire quoi que ce soit de plus intéressant que : « N'est-ce pas que les murs sont perpendiculaires, ce soir ? » Le problème éternel qui se pose à l'être humain consiste à savoir comment structurer ses heures de veille. En ce sens existentiel, la fonction de toute vie sociale est de se prêter mutuellement assistance à cet effet.

L'aspect opérationnel de la structuration du temps peut être appelé programmation. Elle a trois faces : [1.] matérielle, [2.] sociale, [3.] individuelle. La méthode la plus commune, la plus commode, la plus confortable et la plus utilitaire de structurer le temps, c'est au moyen d'un projet destiné à agir sur les matériaux fournis par la réalité extérieure : ce qu'on entend généralement par travail. Un pareil projet se nomme en langage technique une activité ; le mot « travail » est impropre, car une théorie générale de psychiatrie sociale doit reconnaître que les rapports sociaux constituent également une forme de travail.

[1.] La programmation matérielle naît des vicissitudes rencontrées dans les rapports avec la réalité extérieure ; ce genre de programmation n'offre ici d'intérêt que dans la mesure où les activités donnent matière à « caresse » et reconnaissance, entre autres formes plus complexes de rapports sociaux. La programmation matérielle ne constitue pas un problème essentiellement social ; en son essence elle est fondée sur un processus de données. L'activité consistant à construire un bateau repose sur une longue série de mensurations et d'estimations de probabilités, auxquelles tout échange social qui se produit doit se subordonner pour qu'avance la construction.

[2.] La programmation sociale a comme résultats des échanges traditionnels, ritualistes ou semi-ritualistes. Son critère principal est l'acceptabilité locale, appelée vulgairement « bonnes manières ». Dans toutes les parties du monde, les parents enseignent à leurs enfants les bonnes manières, ce qui revient à dire qu'ils connaissent les rituels propres aux salutations, à l'alimentation, aux sécrétions, à la cour amoureuse, au deuil, ainsi que la façon de mener à bien les conversations qui s'imposent, avec les réticences et les renforcements qui conviennent. Réticences et renforcements constituent le tact ou la diplomatie, en partie universels, en partie locaux. Roter à table ou demander des nouvelles de l'épouse d'un autre homme, voilà deux actions encouragées ou défendues par une ancestrale tradition locale ; il existe en fait, et dans une large mesure, une corrélation inverse entre ces transactions particulières. D'ordinaire, aux endroits où les gens rotent à table il est peu sage de demander des nouvelles des femmes ; et là où les gens demandent des nouvelles des femmes, il est peu sage de roter à table. Le plus souvent les rites formels précèdent les conversations d'ordre général, à demi ritualistes ; on peut distinguer ces dernières en les nommant passe-temps.

[3.] À mesure que les gens se connaissent davantage, il s'infiltre, avec une abondance croissante, de la programmation individuelle, en sorte que des « incidents » commencent à se produire. À l'examen superficiel, ces incidents paraissent fortuits ; il se peut que les parties concernées les décrivent ainsi, mais une attentive observation révèle qu'ils ont tendance à se conformer à des types définis, susceptibles d'être classifiés, et que leur succession est régie par des lois et règlements tacites. Ces règlements demeurent latents aussi longtemps que les amitiés ou les hostilités se déroulent conformément à Hoyle, mais deviennent manifestes à la suite d'un coup illicite, suscitant le cri symbolique, verbal ou légal, de « Tricheur ! ». De telles successions, lesquelles, contrairement aux passe-temps, sont fondées sur la programmation individuelle plus que sur la programmation sociale, peuvent être appelées des jeux. La vie familiale et la vie conjugale, aussi bien que la vie menée en des organisations de différentes sortes, peuvent reposer année après année sur des variantes du même jeu.

Déclarer qu'en gros l'activité sociale consiste à jouer à des jeux ne signifie pas nécessairement qu'elle soit « drôle » en majeure partie, ni que les joueurs ne soient point sérieusement engagés dans la relation. D'une part, « jouer » au football ainsi qu'à d'autres « jeux » athlétiques peut n'être pas amusant du tout, et les joueurs peuvent avoir une expression d'intensité sinistre ; ce genre de « jeux » partagent avec les « jeux » de hasard, entre autres, la faculté de devenir fort graves, funestes parfois. D'autre part certains auteurs, Huizinga [9]  par exemple, comprennent parmi les « jeux » des choses aussi sérieuses que les festins de cannibales. Ainsi le fait d'appeler « jeux » des comportements aussi tragiques que le suicide, l'alcoolisme et l'abandon aux drogues, le crime ou la schizophrénie, n'est ni fou, ni facétieux, ni barbare. La caractéristique essentielle du jeu humain n'est pas que les émotions soient fausses, mais qu'elles soient réglementées. Cela se révèle quand des sanctions punissent un déploiement illégitime d'émotions. Le jeu peut être d'un sérieux sinistre ou même fatal, mais les sanctions sociales ne seront sérieuses que si les règles sont transgressées.

Passe-temps et jeux se substituent à la pratique réelle d'une intimité réelle. Voilà pourquoi l'on peut les considérer comme des fiançailles préliminaires plutôt que comme des unions ; d'où leur caractère poignant. L'intimité commence lorsque la programmation individuelle (en général instinctive) croît en intensité, et que les schèmes sociaux, ainsi que les restrictions et les motifs secrets, se mettent à céder. L'intimité constitue la seule réponse entièrement satisfaisante à l'appétit du stimulus, à l'appétit de reconnaissance, à l'appétit de structure. Le prototype de l'intimité, c'est l'acte de fécondation amoureuse.

L'appétit de structure a la même valeur de survie que l'appétit de stimulus. L'appétit de stimulus et l'appétit de reconnaissance expriment le besoin d'éviter la famine sensorielle et émotive, l'une et l'autre aboutissant à la détérioration biologique. L'appétit de structure exprime le besoin d'éviter l'ennui, et Kierkegaard [10]  a signalé quels maux résultaient d'un temps non structuré. S'il persiste un certain temps, l'ennui devient synonyme de famine émotive, et risque d'entraîner les mêmes conséquences.

L'individu solitaire a deux moyens de structurer son temps : l'activité ; la fantaisie. Un individu peut demeurer solitaire en présence même d'autrui, comme le savent tous les maîtres d'école. Quand on fait partie d'un agrégat social de deux personnes ou davantage, on a le choix entre plusieurs façons de structurer le temps. Par ordre de complexité ce sont : 1) les rites, 2) les passe-temps, 3) les jeux, 4) l'intimité, 5) l'activité, qui peut donner matière à l'une quelconque des autres façons de structurer le temps. Le but de chaque membre de l'agrégat consiste à tirer de ses transactions avec d'autres membres autant de satisfactions que possible. Plus il est accessible, et plus il peut tirer de satisfactions. La programmation de ses opérations sociales est en majeure partie automatique. Certaines des « satisfactions » obtenues par suite de cette programmation, comme celles qui sont autodestructives, étant difficiles à reconnaître dans l'acception usuelle du mot « satisfactions », mieux vaut le remplacer par un terme plus discret, tel que « gains » ou « avantages ».

Les avantages du contact social tournent autour de l'équilibre somatique et psychique. Ils sont liés aux facteurs suivants : 1) relâchement de tension, 2) évitement de situations nuisibles, 3) obtention de « caresses », et 4) maintien d'un équilibre stable. Tous ces points ont été examinés et discutés avec un grand luxe de détails par les physiologistes, les psychologues et les psychanalystes. Traduits dans le langage de la psychiatrie sociale, on peut les considérer comme : 1) les avantages primaires internes, 2) les avantages primaires externes, 3) les avantages secondaires, et 4) les avantages existentiels. Les trois premiers peuvent être mis en parallèle avec les « bénéfices de la maladie », décrits par Freud : respectivement bénéfice interne paranosique, bénéfice externe paranosique, et bénéfice épinosique [11] . L'expérience a montré qu'il est plus utile et plus instructif d'étudier les transactions sociales du point de vue des avantages obtenus que de considérer ces transactions comme des opérations défensives. D'abord, la meilleure défense consiste à ne s'engager dans aucune transaction ; ensuite, le concept de « défenses » ne recouvre qu'une partie des deux premières classes d'avantages, le reste, ainsi que les troisième et quatrième classes, échappant à ce point de vue.

Les formes les plus agréables de contact social, qu'elles soient ou non imbriquées dans un moule d'activité, sont les jeux et l'intimité. Rare est l'intimité prolongée ; et même alors, il s'agit essentiellement d'un phénomène privé ; les rapports sociaux significatifs prennent le plus souvent l'aspect de jeux, thème qui forme ici l'objet principal de notre étude. Pour plus ample information sur la structuration du temps, consulter l'ouvrage du même auteur traitant de la dynamique de groupe [12] .

Analyse structurale

p. 25

L'observation de l'activité sociale spontanée, la plus fructueuse en certains groupes de psychothérapie, révèle que parfois les gens présentent des changements notables dans la posture, le point de vue, la voix, le vocabulaire, entre autres aspects du comportement. Ces modifications du comportement s'accompagnent souvent de modifications du sentiment. Chez un individu donné, un certain type de comportement correspond à un état d'esprit, tandis qu'un autre type de comportement est lié à une attitude psychique différente, souvent sans rapport avec la première. Ces modifications, ces différences, sont à l'origine du concept des états de l'ego.

En langage technique, un état de l'ego peut se décrire phénoménologiquement comme un système cohérent de sentiments, et opérationnellement comme un système cohérent de types de comportement. En termes plus pratiques, il s'agit d'un système de sentiments accompagné par un système lié de types de comportement. Chaque individu paraît disposer d'un répertoire limité de ces états de l'ego, qui ne sont pas des rôles, mais des réalités psychologiques. Ce répertoire peut se classer dans les catégories suivantes :

1) états de l'ego ressemblant à ceux des figures parentales,

2) états de l'ego orientés de manière autonome vers l'appréciation objective de la réalité,

3) ceux qui représentent des traces archaïques, des états de l'ego fixés dans la prime enfance et toujours en activité.

En langage technique on les nomme respectivement états de l'ego extéropsychiques, néo-psychiques, archéopsychiques. En langage familier on les appelle Parent, Adulte et Enfant ; ces termes simples servent pour toutes les discussions, excepté les plus formelles.

Voici donc la situation : en un moment précis chaque individu placé au sein d'un agrégat social manifestera un état Parental, Adulte ou bien Enfantin de son ego, et ces individus peuvent passer d'un état de l'ego à l'autre avec une aisance plus ou moins grande. Voilà des observations qui suscitent certaines affirmations diagnostiques. « Ça, c'est votre Parent » signifie : « Vous vous trouvez maintenant dans l'état d'esprit qui était celui de l'un de vos parents (ou d'un substitut parental), et vous réagissez comme il réagirait, avec la même attitude, les mêmes gestes, le même vocabulaire, les mêmes sentiments, etc. » « Ça, c'est votre Adulte » signifie : « Vous venez d'apprécier la situation de manière autonome, objective, et rendez compte sans préjugé de ces processus de pensée, ou des problèmes qui se posent à vous, ou des conclusions auxquelles vous êtes arrivé. » « Ça, c'est votre Enfant » signifie : « Le type et le but de votre réaction sont ceux-là mêmes que vous auriez eus quand vous étiez un tout petit garçon ou une toute petite fille. » Cela sous-entend :

1. Que chaque individu a eu des parents (ou des substituts parentaux), qu'il porte en soi-même un système d'états de l'ego reproduisant les états de l'ego de ces parents (tels que l'individu les percevait), et que ces états parentaux de l'ego peuvent être activés dans certaines circonstances (fonctionnement extéropsychique). En langage familier : « Chacun transporte à l'intérieur de soi ses parents. »

2. Que chaque individu (y compris les enfants, les retardés mentaux et les schizophrènes) est capable de données objectives, si l'état approprié de l'ego peut être activé (fonctionnement néopsychique). En langage familier : « Chacun possède un adulte. »

3. Que chaque individu fut plus jeune autrefois qu'il ne l'est à présent, et qu'il porte en soi des traces fixées des années antérieures, traces qui seront activées dans certaines circonstances (fonctionnement archéopsychique). En langage familier : « Chacun transporte à l'intérieur de soi un petit garçon ou une petite fille. »

Parvenus à ce point, il convient de tracer la figure 1 (a), intitulée Schéma structural. Elle représente, du point de vue dont nous traitons ici, un diagramme de la personnalité complète de n'importe quel individu. Elle comprend ses états Parental, Adulte et Enfantin de l'ego. Ces derniers sont soigneusement séparés les uns des autres, étant donné qu'ils diffèrent beaucoup entre eux, et sont fréquemment tout à fait sans lien l'un avec l'autre. Au début, ces distinctions peuvent manquer de clarté pour un observateur inexpérimenté, mais ne tardent pas à impressionner, à intéresser quiconque prend la peine d'étudier le diagnostic structural. Il conviendra donc d'appeler les personnes véritables parents, adultes ou bien enfants, sans majuscules ; Parent, Adulte et Enfant, avec une majuscule, serviront à désigner les états de l'ego. La figure 1 (b) présente une forme simplifiée, commode, du schéma structural.

Avant de quitter le sujet de l'analyse structurale, nous devons mentionner certaines complications.

1. Le mot « puéril » n'est jamais employé dans l'analyse structurale, car il présente un fort aspect péjoratif, peu souhaitable. Le terme « enfantin » se trouve utilisé dans la description de l'Enfant (état archaïque de l'ego) car il est plus biologique et non péjoratif. En réalité l'Enfant constitue à beaucoup d'égards la partie la plus précieuse de la personnalité, et peut apporter à la vie individuelle exactement ce que le véritable enfant peut apporter à la vie familiale : le charme, le plaisir et l'esprit créateur. Si l'Enfant, au sein de l'individu, est troublé, en mauvaise condition, les conséquences risquent d'être fâcheuses ; mais il est possible et souhaitable d'y remédier.

2. Même remarque en ce qui concerne les mots « mûr » et « non mûr ». Dans notre système on ne trouve pas trace de « personne non mûre ». Il n'y a que les gens chez qui l'Enfant domine de manière inadéquate ou infructueuse, mais toutes ces personnes possèdent un Adulte complet, bien structuré, n'ayant besoin que d'être découvert ou activé. Inversement les gens prétendus « mûrs » sont des personnes capables de garder la plupart du temps le contrôle de l'Adulte ; mais à l'occasion leur Enfant prendra le dessus comme chez n'importe qui, donnant souvent des résultats déconcertants.

3. Il faut noter que le Parent se manifeste sous deux formes, directe et indirecte : en tant qu'état actif de l'ego, et en tant qu'influence. Lorsqu'il est directement actif, la personne réagit comme son propre père (ou sa propre mère) réagissaient véritablement (« Fais comme moi »). Dans le cas de l'influence indirecte, la personne réagit de la façon dont les parents voulaient qu'elle réagît (« Ne fais pas comme moi ; fais comme je te dis de faire »). Dans le premier cas la personne devient l'un des parents ; dans le second, elle se conforme à leurs exigences.

4. Ainsi l'Enfant se manifeste-t-il sous deux formes : l'Enfant adapté, et l'Enfant naturel. L'Enfant adapté, c'est celui qui modifie son comportement sous l'influence Parentale. Il se conduit comme son père (ou sa mère) voulaient qu'il se conduisît : avec soumission, par exemple, ou précocité. À moins qu'il ne s'adapte en se dérobant, ou bien en pleurnichant. Ainsi l'influence Parentale est-elle une cause, et l'Enfant adapté un effet. L'Enfant naturel représente une expression spontanée : rébellion ou esprit de création, par exemple. On trouve une confirmation de l'analyse structurale dans les résultats de l'intoxication alcoolique. Généralement celle-ci démet en premier lieu le Parent de ses fonctions, de sorte que l'Enfant adapté se trouve libéré de l'influence Parentale, et transformé par cette libération en Enfant naturel.

Il est rarement nécessaire, pour l'analyse effective des jeux, d'aller au-delà de ce que nous avons esquissé ci-dessus quant à la structure de la personnalité.

Les états de l'ego sont des phénomènes physiologiques normaux. Le cerveau humain est l'organe ou l'organisateur de la vie psychique ; ses produits sont organisés, emmagasinés sous forme d'états de l'ego. Déjà nous trouvons des preuves concrètes de cette assertion dans certaines découvertes de Penfield et ses associés  [13] , [14]. Il existe d'autres systèmes de classement situés à différents niveaux, comme la mémoire des faits, mais la forme naturelle de l'expérience proprement dite est dans la modification des états d'esprit. Chaque type d'état de l'ego présente, pour l'organisme humain, sa propre valeur vitale.

En l'Enfant résident l'intuition  [15] , l'esprit de création, l'élan et l'amusement spontanés.

L'Adulte est nécessaire à la survie. Il élabore les données, suppute les probabilités essentielles pour traiter efficacement avec le monde extérieur. En outre il fait l'expérience de ses propres revers et succès. Traverser une route encombrée, par exemple, requiert l'élaboration d'une série rapide et complexe de données ; l'action sera suspendue jusqu'à ce que les calculs indiquent avec une forte probabilité qu'il est possible de gagner l'autre côté sans danger. Les satisfactions apportées par d'heureux calculs de ce genre procurent certaines des joies du ski, de l'aviation, de la navigation, entre autres sports mobiles. Une autre tâche de l'Adulte consiste à réglementer les activités du Parent et de l'Enfant, ainsi qu'à jouer le rôle entre eux de médiateur objectif.

Quant au Parent, il a deux fonctions principales. D'abord, il permet à l'individu de jouer le rôle effectif de parent d'enfants réels, assurant ainsi la survie de la race humaine. La valeur du Parent, à cet égard, est révélée par le fait que l'éducation des enfants parait plus difficile aux gens qui furent orphelins dans leur prime enfance qu'aux personnes parvenues à l'adolescence en un foyer intact. Le Parent, en second lieu, rend maintes réactions automatiques, ce qui économise beaucoup de temps et d'énergie. Bien des choses se font parce que « cela se fait ». Voilà qui libère l'Adulte de la nécessité de prendre d'innombrables décisions banales, ce qui lui permet de se consacrer à des questions plus importantes, abandonnant la routine au Parent.

Ainsi les trois aspects de la personnalité sont-ils d'une grande importance pour la vie et la survie ; ce n'est qu'au moment où l'un ou l'autre d'entre eux compromet l'équilibre de la santé qu'analyse et réorganisation s'imposent. Autrement chacun d'eux, le Parent, l'Adulte et l'Enfant, mérite un respect égal, et trouve sa place légitime au sein d'une existence pleine et productive. [16] 

Analyse transactionnelle

p. 31

L'unité de rapport social est appelée transaction. Si deux personnes, ou davantage, se rencontrent pour former un agrégat social, tôt ou tard l'une d'elles parlera, ou manifestera par quelque autre signe qu'elle reconnaît la présence d'autrui. L'on nomme ce phénomène un stimulus transactionnel. Une autre personne, à ce moment, dira ou fera quelque chose qui se relie de façon quelconque à ce stimulus, et qui a nom réaction transactionnelle. L'analyse transactionnelle, en sa forme simple, consiste à diagnostiquer quel état de l'ego a exécuté le stimulus transactionnel, et quel état de l'ego a exécuté la réaction transactionnelle. Les plus simples transactions sont celles où stimulus et réaction proviennent l'un et l'autre des Adultes des parties en cause. L' « agent », estimant d'après les données qu'il a devant lui qu'un scalpel est maintenant l'instrument souhaitable, tend la main. Celui qui réagit interprète correctement ce geste, évalue les forces et les distances en cause, et place le manche du scalpel à l'endroit exact où le chirurgien l'attend. Par ordre de simplicité viennent ensuite les transactions Enfant-Parent. Fiévreux, l'enfant demande un verre d'eau ; sa mère, qui prend soin de lui, le lui apporte.

Ces deux transactions sont complémentaires ; c'est-à-dire que la réaction adéquate, attendue, suit le bon ordre naturel des relations humaines. La première, classifiée en tant que Transaction complémentaire du type I, est représentée par la figure 2 (a) ; la seconde, ou Transaction complémentaire du type II, par la figure 2 (b), Il est toutefois évident que les transactions tendent à se produire en chaînes, de sorte que chaque réaction constitue à son tour un stimulus. La première règle de la communication, c'est que cette dernière se déroulera sans incident tant que les transactions seront complémentaires ; corollaire : dans la mesure où les transactions sont complémentaires, la communication peut, en principe, se poursuivre à l'infini. Ces règles, indépendantes de la nature et du contenu des transactions, se fondent entièrement sur la direction des vecteurs en cause. Aussi longtemps que les transactions sont complémentaires, peu importe que deux personnes s'adonnent à la médisance (Parent-Parent), résolvent un problème (Adulte-Adulte) ou jouent ensemble (Enfant-Enfant ou Parent-Enfant).

Règle inverse : la communication se trouve interrompue lorsqu'une transaction croisée a lieu. La transaction croisée la plus commune, et celle qui détermine et a toujours déterminé dans le monde la majorité des difficultés sociales, que ce soit dans le mariage, dans l'amour, dans l'amitié ou dans le travail, est représentée par la figure 3 (a), en tant que Transaction croisée du type I. Ce type de transaction constitue la grande affaire des psychothérapeutes ; la réaction de transfert, classique en psychanalyse, en fournit la meilleure illustration. Le stimulus est Adulte-Adulte : par exemple, « Peut-être que nous devrions rechercher pourquoi vous avez bu davantage ces temps-ci », ou « Sais-tu où sont mes boutons de manchettes ? » La réaction Adulte-Adulte adéquate en chacun des cas serait : « Peut-être. Je serais ravi de le savoir ! » ou « Sur le bureau ». Mais si la personne qui réagit se met en colère, ses réactions donneront quelque chose comme : « Vous êtes toujours à me critiquer, exactement comme le faisait mon père » ou « Tu me fais des reproches à propos de tout ». Il s'agit dans les deux cas de réactions Enfant-Parent, et, comme le montre le schéma transactionnel, les vecteurs se croisent. En des cas semblables, la résolution des problèmes d'Adultes concernant le fait de boire ou les boutons de manches doit être suspendue jusqu'à ce que l'on ait pu réaligner les vecteurs. Cela peut demander quelque délai variant entre plusieurs mois dans l'exemple de la boisson, et, dans celui des boutons de manchettes, quelques secondes. Ou bien l'« agent » doit devenir Parental en tant que complément à l'Enfant subitement activé de la personne qui réagit, ou bien l'Adulte de celle-ci doit être réactivé en tant que complément à l'Adulte de l'« agent ». Si la bonne se rebiffe au cours d'une discussion concernant la vaisselle, la conversation Adulte-Adulte sur la vaisselle aura pris fin ; il ne pourra s'ensuivre qu'une tirade Enfant-Parent, ou la discussion d'un autre problème d'ordre Adulte, en l'occurrence, le maintien dans son emploi de la bonne.

L'inverse de la Transaction croisée du type I se trouve illustré par la figure 3 (b). Il s'agit de la réaction de contre-transfert, familière aux psychothérapeutes : le patient fait une remarque objective, d'Adulte, et le thérapeute croise les vecteurs en réagissant comme un parent qui s'adresse à un enfant. C'est la Transaction croisée du type II. Dans la vie courante, « Sais-tu où sont mes boutons de manchettes ? » peut donner lieu à : « Pourquoi ne fais-tu pas plus attention à tes propres affaires ? Tu n'es plus un enfant. »

Le schéma de rapports de la figure 4, qui montre les neuf vecteurs possibles entre la personne qui agit et celle qui réagit, présente certaines qualités géométriques (topologiques) intéressantes. Les transactions complémentaires entre « égaux psychologiques » sont figurées par (1-1), (5-5) et (9-9). Il y a trois autres transactions complémentaires : (2-4) (4-2), (3-7) (7-3) et (6-8) (8-6). Toutes les autres combinaisons forment des transactions croisées, qui dans la plupart des cas se présentent effectivement comme des croisements dans le schéma ; ainsi (3-7) (3-7), qui a pour résultat deux personnes muettes, en train de se dévisager avec fureur. Si aucune d'elles ne cède, la communication est rompue et ces personnes n'ont plus qu'à se séparer. Les solutions les plus fréquentes consistent pour une des personnes à céder, à prendre la position (7-3), ce qui provoque un jeu de « Scène » ; ou mieux, à prendre la position (5-5), auquel cas les deux antagonistes éclatent de rire ou se serrent la main.

Les transactions complémentaires simples se produisent le plus souvent dans les relations superficielles de travail ou de société ; ces transactions sont facilement troublées par des transactions croisées simples. En fait, une relation superficielle peut être définie comme une relation limitée à des transactions complémentaires simples. Des relations de ce genre apparaissent dans les activités, les rituels et les passe-temps. Plus complexes sont les transactions cachées — impliquant l'action simultanée de plus de deux états de l'ego —; cette catégorie est à la base des jeux. Les vendeurs sont particulièrement aptes aux transactions angulaires, impliquant trois états de l'ego. Un exemple grossier mais frappant du jeu de la vente est illustré par le dialogue suivant :

Le Vendeur : « Cet article est meilleur, mais trop cher pour vous. » La Ménagère : « Je le prends. »

L'analyse de cette transaction est représentée par la figure 5 (a). Le vendeur, en tant qu'Adulte, exprime deux faits objectifs : « Cet article est meilleur » et « Il est trop cher pour vous ». Au niveau ostensible, ou social, ces deux observations s'adressent à l'Adulte de la ménagère, dont la réponse Adulte devrait être : « Vous avez raison dans les deux cas. » Mais le vecteur caché, ou psychologique, est adressé par l'Adulte bien entraîné, bien expérimenté du vendeur à l'Enfant de la ménagère. Le bien-fondé du jugement du vendeur se trouve démontré par la réponse de l'Enfant, qui déclare en effet : « Tant pis pour les conséquences financières : je vais montrer à cet insolent, que je vaux bien toutes ses autres clientes. » Aux deux niveaux la transaction est complémentaire, la réponse de la ménagère étant prise officiellement pour un contrat d'achat émané de l'Adulte.

La double transaction cachée met en cause quatre états de l'ego ; on la découvre souvent dans les jeux du flirt.

Le Cow-Boy : « Venez donc voir la grange, » La Visiteuse : « Je raffole des granges depuis ma plus tendre enfance. »

Ainsi que la figure 5 (b) le montre, il s'agit d'une conversation d'Adultes au sujet des granges, mais au niveau psychologique il s'agit d'une conversation d'Enfants sur les jeux sexuels. En surface, l'Adulte paraît détenir l'initiative, mais comme il en va dans la majorité des jeux le résultat se trouve déterminé par l'Enfant, et les participants pourraient bien avoir une surprise.

Les transactions peuvent donc être classifiées en transactions complémentaires ou croisées, simples ou cachées ; l'on peut subdiviser les transactions cachées en type angulaire et type double.

Appendice : La classification du comportement

p. 211

À tout moment déterminé l'être humain se trouve engagé dans une ou plusieurs des classes de comportement suivantes :

Classe 1. Programmée de manière interne (archéopsychique).
Comportement autistique.

Ordres :

a) Rêves

b) Fantasmes

Familles :

I. Fantasmes extérieurs (accomplissement de souhait)

II. Transaction autistiques, inadaptées

III. Transactions autistiques, adaptées (avec programmation néopsychique)

c) Fugues

d) Comportement illusoire

e) Actions involontaires

Familles :

I. Tics

II. Affectations

III. Parapraxis

f) Divers

Classe 2. Programmée suivant la probabilité (néopsychique).
Comportement à l'épreuve de la réalité.

Ordres :

a) Activités

Familles :

I. Professions, métiers, etc.

II. Sports, manies, etc.

b) Procédés

Familles :

I. Élaboration des données

II. Techniques

c) Divers

Classe 3. Socialement programmée (en partie extéropsychique).
Comportement social.

Ordres :

a) Rituels et cérémonies

b) Passe-temps

c) Opérations et manœuvres

d) Jeux

Sous-ordres :

A. Jeux professionnels (transactions angulaires)

B. Jeux sociaux (transactions doubles).

e) Intimité

Dans ce schéma les jeux sociaux précédemment examinés se classeraient comme suit : Classe 3, programmée socialement ; ordre (d), jeux ; sous-ordre B, jeux sociaux.

L'intimité, « le mot de la fin », constituant le dernier terme de la classification, fait partie du mode de vie sans jeu.

Il est permis au lecteur de trouver à redire à la classification ci-dessus, mais non de s'en moquer. Nous l'insérons non parce que l'auteur y tient spécialement, mais parce qu'elle est plus fonctionnelle, plus réelle et plus pratique que d'autres systèmes en usage actuellement, et peut servir aux amateurs de taxonomie ou à ceux qui en ont besoin.

[1] Berne, E., Analyse transactionnelle en psychothérapie, Evergreen, 1961.

[2] Spitz, R., « Hospitalisme : genèse des conditions psychiatriques dans la prime enfance. » Étude psychanalytique de l'enfant, 1 : 53-74, 1945.

[3] Belbenoit, René, Guillotine sèche, Cape, 1938.

[4] Seaton, G. J., Cicatrices sur mon passeport, Hutchinson, 1951.

[5] Kinkead, E., Pourquoi ils ont collaboré, Longmans, 1960.

[6] French, J. D., « La Formation réticulaire », L'Américain scientifique, 196 : 54-60, mai 1957.

[7] Les « expressions familières » utilisées sont celles qui furent élaborées au cours du temps parmi les Séminaires de psychiatrie sociale de San Francisco.

[8] Levine, S., « Stimulation dans la prime enfance », L'Américain scientifique, 202 : 80-86, mai 1960.
     — « Expérience infantile et résistance à la tension physiologique », Science, 126 : 405, 30 août 1957.

[9] Huizinga, J., Homo Ludens, Routledge, 1949.

[10] Kierkegaard, S, Une anthologie kierkegaardienne, éd. R. Bretall, Presses de l'université de Princeton, Princeton, 1947, pp. 22 et sq.

[11] Freud, S., « Remarques générales sur les crises d'hystérie », Edition standard, Hogarth Press, Londres, 1955, vol. II. — « Analyse d'un cas d'hystérie » Ibid. Vol. VI, 1953.

[12] Berne. E., La Structure et la Dynamique des organisations et des groupes, Pitman Médical, 1963.

[13] Penfield, W., « Mécanismes de la mémoire » Archives de neurologie et de psychiatrie, 67 : 178-198, 1952.

[14] Penfield, W. et Jasper, H., L'Épilepsie et l'Anatomie fonctionnelle du cerveau de l'homme, Churchill, 1954, Chap. XI.

[15] Berne, E., « La Psychodynamique de l'intuition » Revue trimestrielle de psychiatrie, 36 : 294-300, 1962.

[16] [La structure de l'ego semble s'associer aux trois temps fondamentaux : passé pour le Parent (expérience et conservatisme) ; présent, pour l'Adulte (actualisation) ; futur, pour l'Enfant (rêve et liberté). (Note F. B.)]

[17] (Auteur Prénom Nom), (Titre), Éditions (Xyz) © (NNNN), page(s) (NN à NN).

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