MES LECTURES - Passages choisis 

Hellmuth Benesch

2005-04-05

Éd. LGF © 1995

Sentiments religieux et esthétiques [1]

SOMMAIRE

Sentiments religieux

Sentiments esthétiques

Sentiments religieux

Goethe fait dire à Faust : « Appelle cela comme tu veux, appelle-le bonheur ! Coeur ! Amour ! Dieu ! Je n'ai pas de mot pour cela ! Le sentiment est tout ; le nom n'est que bruit et fumée... »

Les sentiments religieux sont des expériences spirituelles (donc cognitives), qui changent de caractère selon l'objet central de la religion et la référence personnelle. Pour beaucoup de ceux qui croient en un Dieu personnel, la prière est un rapport émotionnel, le sentiment d'un lien, qui peut aller de l'abandon enfantin jusqu'au lien immatériel avec l'absolu. Les religions sans représentation de Dieu comme le bouddhisme Hīnayāna n'ont pu se maintenir sous cette forme ésotérique auprès de la masse des croyants, et ont été remplacées, dans le bouddhisme Mahāyāna, par d'innombrables attributs offerts à la vénération. Pour Spinoza, les sentiments d'amour et de joie sont au centre de sa profession de foi :

« L'amour pour une chose éternelle et infinie nourrit l'âme de la seule joie réelle et est exempt de toute tristesse. »

Les nombreuses religions existantes, d'une extraordinaire diversité d'expression y compris en matière de vie morale, renforcent ces expériences de lien par :

des représentations de la joie céleste,

la peur des tourments de l'enfer,

des explications concernant la destination de l'homme,

l'espoir d'un salut dans l'au-delà,

la délivrance des maux terrestres,

la suspension des horreurs de la mort

et l'espoir d'une justice qui ne semble pas exister sur terre.

Ces modèles ont servi à beaucoup d'autres conceptions du monde dénuées de références transcendantales.

Sentiments esthétiques

L'impression d'agrément suscitée par des objets, des rapports de grandeur et d'espace, des figures, des rapports chromatiques, etc., va de la jouissance immédiate à la « compréhension » intellectuelle, laquelle correspond plutôt au sentiment de l'importance de l'oeuvre d'art (ici en face de Néfertiti). Les jugements esthétiques sont extrêmement dépendants de leur époque et fluctuent beaucoup dans le temps. Ce qui passait pour laid il y a 80 ans, peut être ressenti aujourd'hui par la majorité comme beau.

Dans le domaine esthétique, plus que dans tout autre, il ne faut jamais oublier que les jugements sont fréquemment soumis au conformisme dominant. Beaucoup de ces jugements relèvent de la négation des impressions esthétiques effectives. Dans ce contexte, l'habitude joue un rôle important.

Quand on a fréquemment écouté un morceau de musique inhabituel, on en reconnaît les structures, on les comprend de mieux en mieux, on les intègre et l'on finit par y trouver de l'agrément.

[1] Hellmuth Benesch, Atlas de la psychologie, Éd. Librairie Générale Française © 1995, pp. 234-235.

Le psychologue français Henri Wallon a défini l'homme comme « une unité faite de contrastes et de conflits ». Science de l'homme, la psychologie se voudrait une, mais à l'image de son champ d'observation et d'investigation, elle tend à se diviser selon deux modèles principaux : la psychologie cognitive, centrée sur l'étude des activités intellectuelles et la psychologie clinique, traitant des conduites affectives.

Aussi cet atlas présente-t-il un intérêt majeur, en proposant pour la première fois en France un panorama synthétique des diverses spécialités de la psychologie.

Extraits du sommaire :
Histoire et méthode : précurseurs et pionniers, la psychologie moderne et l'analyse statistique.
Les grandes fonctions de la vie mentale : la perception, l'apprentissage, la mémoire, l'action, la cognition, le langage et la communication, l'émotion et la personnalité.
Les grands domaines de la psychologie moderne : psychologie du développement, psychologie sociale, psychologie des masses, de l'environnement, psychologie animale, psychodiagnostic, psychologie clinique, appliquée et enfin culturelle.
Une terminologie du vocabulaire spécialisé en début d'ouvrage et un glossaire beaucoup plus étoffé à la fin précisent et développent les notions essentielles. Un index des noms propres et un index des matières facilitent l'accès à l'étude d'un sujet particulier. La bibliographie, très riche, conserve une partie de la bibliographie allemande d'origine et présente des ouvrages jusqu'ici inconnus en France (en particulier sur l'histoire de la psychologie), utiles aux enseignants-chercheurs. Plus de 200 planches en couleurs.

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