par
Une
question revient toujours pour justifier notre absence de foi en Dieu : « Comment
Dieu, s'il existait, aurait-il l'audace de laisser faire toutes les ignominies
que les nouvelles nous rapportent chaque jour? De toute évidence, si Dieu était
bon et bienveillant, il ferait en sorte que toutes les guerres cessent. »
Donc,
Dieu n'existe pas! CQFD.
Dans
le texte Pourquoi Dieu laisse-t-il faire le mal?,
on personnifie Dieu. On y cite l'évangéliste Jane Clayson (fille de Billy
Graham) qui nous explique que, comme on ne permet plus d'enseigner la religion
dans les écoles, Dieu ne peut plus agir. Dieu, expulsé de l'école et de nos
vies s'est simplement résigné. Il s'est retiré.
Dans
un le film La vie est belle de
Roberto Benigni, son personnage, Guido, apprenti serviteur se demandait
jusqu'où il devait s'incliner pour saluer les clients. Son oncle juif lui a
simplement répondu : « Servir, c'est l'art suprême ; Dieu est
le premier serviteur. Dieu est au service des hommes mais il n'est pas
l'esclave de l'humanité. ».
Quelle surprise de penser que Dieu est notre serviteur à tous! Et si Dieu ne
faisait que ce qu'on lui demande?
Il
me semble que le problème de la foi ici se pose à l'envers. Nous pensons trop
souvent que c'est à Dieu d'agir. Comme si c'était un personnage extérieur qui,
à lui seul, un peu comme Superman, pouvait intervenir directement sur les
événements qui se produisent. Pour moi, ce Dieu là, de toute évidence, ne peut
pas exister. Si c'était le cas, nous ne serions pas libres, mais esclaves d'une
autorité à laquelle nous serions forcés de nous conformer. Je pense plutôt que
c'est à nous de faire « venir son règne ». Pour que Dieu existe, nous
devons en avoir la volonté. Mais quel Dieu appelons-nous à exister? Si mes
intentions sont bonnes, si je fais tous les efforts possibles pour être
bienveillant, juste, honnête etc. alors peut-être, ce Dieu là prendra-t-il
forme dans mes gestes et les événements qui s'en suivront.
Désormais,
mon attitude ne sera plus de blâmer Dieu pour s'être absenté du monde et avoir
laissé les ignominies se produire mais, chaque jour, je me demanderai : « Comment
ai-je créé Dieu aujourd'hui ». Dieu étant, de toute évidence,
impuissant sans ma détermination à le faire vivre, à le créer. C'est pourquoi
la bienveillance divine est une responsabilité personnelle, une disposition
intérieure, et non une action de force extérieure.
Bien
entendu, en être humain que je suis, je faillirai. Et c'est là que j'aurai
besoin de foi, d'opiniâtreté et de courage. Je devrai m'entêter à le créer
bienveillant, sachant qu'il peut exister un peu plus si je m'y acharne.