011016

Machiavel est-il toujours machiavélique?

par François Brooks

Machiavel nous rappelle que si nous pouvions compter sur la bonté des autres, nous pourrions vivre selon les préceptes humanistes qui nous animent lorsque tout va bien. Mais puisque nous ne pouvons pas compter là-dessus, vaut mieux nous assurer que chez l'ennemi, son attirail de guerre soit inopérant.

 

Tous les jours, depuis le 11 septembre, je lis les journaux qui rapportent les nombreuses manifestations antimilitaristes. On voudrait que les Américains soient de bons chrétiens et qu'ils usent plutôt de la négociation avec les terroristes et ceux qui les hébergent. Je ne sais si c'est par pleutrerie, naïveté, traîtrise ou ignorance, mais j'ai peine à croire le peu de solidarité qui foisonne parmi mes concitoyens. Les Américains et les Anglais sont partis nettoyer l'arsenal afghan qui est destiné à nous faire sauter la gueule et les gentils pacifiques protestent. Je me demande si on agirait de même si la Place Ville-Marie avait été emboutie par un 747 et qu'un parent innocent y avait trouvé une mort tragique?

 

Faut-il rappeler que les exhortations au pacifisme n'ont aucun effet sur Oussama Ben Laden et ses troupes kamikazes? Je voudrais sincèrement avoir la bonté du Christ mais l'heure n'est pas aux négociations lorsque l'ennemi transforme nos avions en bombes humaines et qu'il nous envoie des maladies par la poste.

 

La guerre est un état d'urgence qui exige que le souverain soit capable d'assumer la pénible décision d'engager une campagne de neutralisation des forces destructrices de l'ennemi. L'ennemi, c'est celui qui m'attaque, et ceux qui lui en donnent les moyens. Je ne peux me désolidariser de mes concitoyens victimes d'atrocités sans me sentir traître aux miens. La bonté suivra en temps de paix mais pour le moment, il faut sauver sa peau et stopper l'adversaire. En légitime défense, on panique, on se défend, on survit. Ensuite, on parlemente.

 

Merci, monsieur Bush et monsieur Chrétien d'être suffisamment courageux et risquer votre auréole de bonté pour défendre ma liberté, mon pays et ceux que j'aime. Ce n'est pas avec nos angéliques "manifestataires" que nous pourrions défendre leur liberté d'exprimer des opinions. Si on s'en tenait à leurs recommandations, la tyrannie musulmane aurait tôt fait de leur arracher leurs pancartes et de les soumettre à la prière 5 fois par jour.

 

Ceux qui croient en la liberté et la démocratie oublient qu'en temps de guerre, il faut d'abord trouver à survivre avant de penser à vivre dans le régime de luxe qui est le nôtre. Machiavel n'est machiavélique qu'en temps de paix. En temps de guerre, c'est un philosophe qui sauve nos vies.

 

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J'ai d'autant plus d'admiration pour ces soldats que je ne connais pas et qui sont partis risquer leurs vies pour défendre ma liberté et ma sécurité que moi-même, je ne le ferais pas. Oui, je l'avoue. Je suis un lâche qui s'effondre devant la douleur et je panique devant l'urgence de me défendre moi-même. Ces gens sont d'un héroïsme dont je n'arrive pas à la cheville. Si je ne les soutenais pas moralement, j'aurais l'impression d'être dix fois plus lâche que je ne le suis déjà et de ne pas mériter la liberté que leur engagement me procure.

 

Certains ont horreur de la guerre parce qu'ils y voient l'escalade des vengeances. Si c'est le cas, je suis avec eux et je m'y oppose. Mais est-ce de la vengeance que d'engager une armée à anéantir les forces de frappe qui ont fait périr atrocement plus de six milles New-Yorkais et détruit les gigantesques tours du World Trade Center? La vengeance, c'est la loi du talion : Œil pour œil, dent pour dent. Ici, il ne s'agit pas de rendre pareil sévices pour obtenir réparation, comme nous en menace l'ennemi qui refuse de se rendre, chaque fois que nous avançons sur son territoire. Il s'agit de détruire les outils de l'agresseur, de le capturer et le juger. Pour moi, ce moyen cherche à détruire les moyens d'agression de l'adversaire et non à tuer d'autres innocentes victimes pour se venger. Qui blâmerait le colosse voisin d'utiliser la force pour enlever son couteau à celui qui a agressé votre frère? C'est ce travail valeureux que certains moralistes cherchent à salir. Qu'ils aillent donc manifester chez Ben Laden pour le convaincre de parlementer! Non, bien sûr... ils ne se permettent de manifester que là où ils ne risquent rien. Mais ces manifestations ne seraient-elles pas de la lâcheté déguisée en sainteté? Pour ma part, je suis un lâche et je n'ai rien d'un saint, je l'avoue. Mais je suis de tout cœur avec les militaires qui visent ma protection et je les en remercie. Je souhaite simplement qu'ils ne fassent pas trop les erreurs humaines inhérentes aux actions humaines. Que Dieu les aide s'il existe! Et s'il n'existe pas, qu'ils le fassent exister et qu'ils le fassent bon.