Vico |
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1668 — 1744 |
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Historien italien |
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Philosophie de l'histoire |
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* L'HISTOIRE * |
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L'Histoire idéale éternelle suit un cycle où s'enchaînent les caractères du peuple. |
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L'histoire comporte des lois générales qui poursuivent une évolution cyclique. « Les peuples sont d'abord naturellement 1. cruels ; ils deviennent ensuite 2. sévères, puis 3. bienveillants, 4. délicats ; et enfin ils 5. s'énervent. » [1] L'Histoire idéale éternelle
1.
Le Désordre appelle le cruel ordre divin (l'ordre naturel) ; Au début des temps, c'était le chaos, le désordre : aucune loi ; c'était l'État de nature titanesque et impitoyable. Dans la dépravation et la misère, les peuples déchus réclament l'ordre divin. Les cruelles sanctions divines nécessitent la guerre, impitoyable, mais ordonnatrice. S'installe alors une période sévère et autoritaire, qui sera ensuite renversée par le besoin de clémence, de bienveillance et de tolérance. La bonté est maintenant propice à la douceur et au raffinement. Portée à l'excès, la tolérance dégénère alors en dépravation, perversion et décadence. La société déchue sombre alors dans la misère et c'est le retour au chaos initial. Et le cycle recommence éternellement. * * * L'ascension des peuples connaît trois stades La marche des nations comporte les trois âges établis par les Égyptiens : « 1. l'âge des dieux, 2. l'âge des héros et 3. l'âge des hommes ». [2] L'époque des dieux est brutale ; l'époque des héros est sévère ; l'époque des hommes est bienveillante. |
[1] Giambattista Vico, La science nouvelle (1725), Gallimard © 1993, p. 88.
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