Ens amans
La phénoménologie doit s'appliquer aussi à l'éthique, à la culture et à la religion.
La hiérarchie des valeurs morales permet d'établir les normes qui les distinguent.
L'essence primordiale de l'homme est l'amour — l'homme est un ens amans, une entité aimante — vient ensuite
la pensée et la volonté. Valeur et connaissance s'enracinent dans l'amour.
La hiérarchie des valeurs constitue un ordre amoureux. Plus j'aime, plus élevée est la valeur que j'attribue.
Chaque humain se distingue par sa propre hiérarchie des valeurs.
Les valeurs sont innées par la capacité de ressentir ; elles ne proviennent pas d'une simple théorisation intellectuelle.
Je ressens, donc j'aime plus ou moins, donc il s'établit une échelle de valeurs.
Hiérarchie des valeurs
Les valeurs se tiennent dans une hiérarchie
.
Chaque degré de valeur exprime un acte particulier de
sentiment, un
modèle de personne et une forme de
communauté ; la préférence doit être donnée aux valeurs supérieures.
(1. = la plus haute valeur ;
4. = la plus basse valeur)
Valeurs :
-
sacré «---» profane
-
beau «---» laid /
juste «---» injuste /
vrai «---» faux
-
noble «---» vulgaire
-
agréable «---» désagréable
Sentiment :
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amour personnel
-
sentir spirituel
-
sentir vital
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sentir sensible
Modèle :
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les Saints
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l'artiste, le législateur, le philosophe
-
le héros
-
l'artiste de la vie (l'artisan)
Communauté :
-
communauté de foi
-
nation
-
communauté de vie
-
la masse
Sympathie et empathie
La sympathie est un sentiment inné qui comporte 4 formes :
Le lien émotif direct (les époux assistent aux funérailles de leur enfant)
La participation volontaire (sympathie, compassion, pitié)
La participation spontanée (rire contagieux, atmosphère lourde)
La fusion par identification complète consentie
(hypnose, contagion psychique, amour)
L'empathie
est un sentiment volontaire qui consiste à « revivre les sentiments d'autrui ».
Par l'empathie, l'humain utilise la faculté intuitive de se mettre à la place de l'autre, de percevoir ce qu'il
ressent ; c'est un exercice délibéré d'identification affective à l'autre.
Bien que l'empathie permette de connaître les sentiments d'autrui, elle n'implique aucunement une participation à ceux-ci.
Je peux ainsi connaître les sentiments de l'autre sans éprouver la moindre sympathie, c'est-à-dire
sans participer à ses émotions.
L'amour sexuel
L'acte sexuel évolue à partir de la simple pulsion animale instinctive apparaissant en période de rut ou à la faveur
d'excitations variées jusqu'à la fusion extatique conduisant à la reproduction d'un être nouveau redevable à
« un acte créateur de la vie universelle ».
L'instinct sexuel suffit à la simple propagation et conservation de l'espèce,
mais l'acte sexuel volontaire et intentionnel exerce sur l'humain une action inhibitrice.
« D'un point de vue moral, la volupté et la procréation ne doivent pas être les fins de l'acte sexuel. »
Le partenaire ne doit pas être considéré comme un simple objet de jouissance auto-érotique.
L'amour sexuel, contrairement à l'instinct sexuel, contribue à l'élévation de l'humain et à son ennoblissement.
La valeur suprême
La personne humaine a une place prépondérante, elle est unique et se soustrait à toute objectivation. Elle ne prend connaissance
de soi qu'à travers l'accomplissement de ses actes ; et elle ne prend connaissance des autres que dans la coopération,
l'anticipation ou la reprise de leurs actes. L'idée de Dieu est la valeur suprême, et l'amour de Dieu est la forme
suprême de l'amour.
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