XXe SIÈCLE 

Scheler

18741928

Philosophe allemand

Phénoménologie

Anthropologie philosophique

Personnalisme éthique

* VALEUR *

L'être de l'humain, son identité la plus fondamentale, est l'amour.

L'axiologie — la théorie des valeurs — propose le discernement des valeurs morales grâce à une hiérarchie et aux normes qui en découlent.

L'empathie est une approche nouvelle de la sympathie qui permet de connaître les sentiments de l'autre sans y participer.

Ens amans

La phénoménologie doit s'appliquer aussi à l'éthique, à la culture et à la religion. La hiérarchie des valeurs morales permet d'établir les normes qui les distinguent. L'essence primordiale de l'homme est l'amour — l'homme est un ens amans, une entité aimante — vient ensuite la pensée et la volonté. Valeur et connaissance s'enracinent dans l'amour. La hiérarchie des valeurs constitue un ordre amoureux. Plus j'aime, plus élevée est la valeur que j'attribue. Chaque humain se distingue par sa propre hiérarchie des valeurs. Les valeurs sont innées par la capacité de ressentir ; elles ne proviennent pas d'une simple théorisation intellectuelle. Je ressens, donc j'aime plus ou moins, donc il s'établit une échelle de valeurs.

Hiérarchie des valeurs

Les valeurs se tiennent dans une hiérarchie suprahistorique. Chaque degré de valeur exprime un acte particulier de sentiment, un modèle de personne et une forme de communauté ; la préférence doit être donnée aux valeurs supérieures.

(1. = la plus haute valeur ; 4. = la plus basse valeur)

Valeurs :

  1. sacré «---» profane

  2. beau «---» laid   /    juste «---» injuste   /    vrai «---» faux

  3. noble «---» vulgaire

  4. agréable «---» désagréable

Sentiment :

  1. amour personnel

  2. sentir spirituel

  3. sentir vital

  4. sentir sensible

Modèle :

  1. les Saints

  2. l'artiste, le législateur, le philosophe

  3. le héros

  4. l'artiste de la vie (l'artisan)

Communauté :

  1. communauté de foi

  2. nation

  3. communauté de vie

  4. la masse

Sympathie et empathie

La sympathie est un sentiment inné qui comporte 4 formes :
Le lien émotif direct (les époux assistent aux funérailles de leur enfant)
La participation volontaire (sympathie, compassion, pitié)
La participation spontanée (rire contagieux, atmosphère lourde)
La fusion par identification complète consentie (hypnose, contagion psychique, amour)

L'empathie[1] est un sentiment volontaire qui consiste à « revivre les sentiments d'autrui ». Par l'empathie, l'humain utilise la faculté intuitive de se mettre à la place de l'autre, de percevoir ce qu'il ressent ; c'est un exercice délibéré d'identification affective à l'autre. Bien que l'empathie permette de connaître les sentiments d'autrui, elle n'implique aucunement une participation à ceux-ci. Je peux ainsi connaître les sentiments de l'autre sans éprouver la moindre sympathie, c'est-à-dire sans participer à ses émotions.

L'amour sexuel

L'acte sexuel évolue à partir de la simple pulsion animale instinctive apparaissant en période de rut ou à la faveur d'excitations variées jusqu'à la fusion extatique conduisant à la reproduction d'un être nouveau redevable à « un acte créateur de la vie universelle ». L'instinct sexuel suffit à la simple propagation et conservation de l'espèce, mais l'acte sexuel volontaire et intentionnel exerce sur l'humain une action inhibitrice. « D'un point de vue moral, la volupté et la procréation ne doivent pas être les fins de l'acte sexuel. » Le partenaire ne doit pas être considéré comme un simple objet de jouissance auto-érotique. L'amour sexuel, contrairement à l'instinct sexuel, contribue à l'élévation de l'humain et à son ennoblissement.

La valeur suprême

La personne humaine a une place prépondérante, elle est unique et se soustrait à toute objectivation. Elle ne prend connaissance de soi qu'à travers l'accomplissement de ses actes ; et elle ne prend connaissance des autres que dans la coopération, l'anticipation ou la reprise de leurs actes. L'idée de Dieu est la valeur suprême, et l'amour de Dieu est la forme suprême de l'amour.

Sources

[1] Le terme « empathie » n'est pas utilisé par Scheler ; il la désigne par « revivre les sentiments d'autrui » en explicitant le concept tel que nous l'entendons aujourd'hui.

Philo5
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