Le « fou » n'est pas un animal sans âme, ni un criminel à enchaîner,
et encore moins un être envoûté par le démon ;
mais un malade victime de son passé mental ou de dysfonction physiologique. On doit le soigner avec une ferme sollicitude,
et non le traiter violemment, le punir ou l'exorciser.
Les entraves ne font qu'aggraver son cas. Il faut libérer le malade de ses chaînes pour observer attentivement ses agissements et l'amener à
prendre le contrôle de son comportement en se servant du côté encore intact de sa raison.
L'aliéné pose des raisonnements compréhensibles lorsqu'on étudie son histoire personnelle.
Le passé éclaire souvent le sens de raisonnements qui, de prime abord, semblent irrationnels.
On peut ainsi le traiter moralement en l'amenant à voir où il s'égare.
La
étudie les caractères distinctifs des vésanies
(aliénations mentales) et propose une classification méthodique.
Les troubles mentaux — névroses des fonctions cérébrales — qui ne sont pas dus à des lésions organiques, sont
déclenchés par les émotions.
On distingue deux types : démence et idiotisme.
Le premier comprend
la mélancolie (dépression),
la manie (habitude bizarre, idée fixe, excès)
et la démence (conduite irraisonnée).
Le second, l'idiotisme, consiste à une
oblitération plus ou moins absolue des fonctions de l'entendement et des affections du coeur.
C'est l'affection la plus répandue ; elle est généralement incurable.
La guérison des manies périodiques et du délire s'effectue souvent sans médicament par le seul régime moral et physique.
Les crises ont un effet salutaire : le calme succède, et amène en général une guérison d'autant plus solide
que l'accès a été plus violent.
Le traitement consiste à apporter des remèdes moraux, comme les écrits de
,
,
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etc., et à cadrer les travers et caprices de l'insensé avec une fermeté inflexible et bienveillante.
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