Quelle que soit sa contenance, le visage de l'Autre expose à mon regard la plus extrême faiblesse présentée
dans toute sa nudité. Il éveille en moi le désir de meurtre, et à la fois, « est ce qui nous interdit de tuer ».
J'éprouve le désir d'anéantir cette vulnérabilité dans laquelle je me reconnais et en même temps le devoir de la protéger.
L'« épiphanie » d'autrui, dans son visage, engage immédiatement ma responsabilité.
Aussitôt que l'autre me regarde, il m'incombe d'assumer sa faiblesse, sa fragilité et sa vulnérabilité.
La relation qui s'établit, « constitue le fait originel de la fraternité » et engage ma liberté.
« Je suis responsable d'autrui sans attendre la réciproque, dût-il m'en coûter la vie. La réciproque c'est son affaire ».
Dans ma relation à autrui l'éthique se doit d'être élevée au niveau d'un absolu qui règle mon existence avec une rigueur inébranlable.
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