La Mettrie |
||
1709 — 1751 |
||
Médecin et philosophe français |
||
Monisme Mécanicisme Matérialisme radical
|
||
* HOMME-MACHINE * |
||
L'âme n'existe pas comme entité distincte du corps. L'homme est une machine. Le plaisir de vivre est la seule vertu. |
||
Âme matérielle Le dualisme corps-esprit est une illusion. Le principe d'animal-machine conçu par Descartes s'applique également à l'homme. Il n'y a, dans l'univers, qu'une seule substance diversement modifiée : la matière. L'âme n'est pas distincte du corps. Elle est une manifestation spontanée de la matière vivante. L'une ne va pas sans l'autre. L'âme n'est rien d'autre que la partie pensante du corps physique dont elle dépend totalement, et sans lequel elle ne saurait exister. Les multiples états de l'âme sont toujours des manifestations de l'état du corps. La matière vivante se meut par elle-même non seulement dans un corps organisé, mais aussi lorsqu'un membre détaché est stimulé. Le corps est une mécanique immense construite avec tant de finesse qu'il continue à fonctionner même si un membre lui manque. Imagination Avant l'invention des mots, l'humain était un animal faible et sans prétention, réduit à la seule connaissance intuitive. En développant les signes, il a acquis la connaissance symbolique et inventé les langues. « Tout s'imagine. Toutes les parties de l'âme peuvent être réduites à la seule imagination. L'imagination seule aperçoit que c'est elle qui se représente tous les objets, avec les mots et les figures qui les caractérisent ; et qu'ainsi c'est elle encore une fois qui est l'âme puisqu'elle fait tous les rôles. » Homme-Machine Les philosophes et théologiens sont des théoriciens qui souvent se trompent. Seuls les philosophes qui ont été médecins disposent des connaissances de l'observation directe pour être en mesure de déterminer la nature humaine. L'homme est une machine fort bien faite qui remonte elle-même ses ressorts qui ne sont rien d'autre que la vie s'organisant spontanément en mouvement perpétuel. Ces ressorts se distinguent entre eux par leur fonction et leur degré de force, et non par leur nature qui est uniquement matérielle. Le bonheur comme seule vertu L'athéisme n'est pas plus un signe de dépravation que la religion ne garantit la probité. L'Être Suprême existe probablement, mais il représente une théorie qui ne nécessite en rien l'obligation d'un culte religieux. La raison d'être de l'existence se justifie par elle-même. Toute créature vivante porte en elle le désir du plaisir. « La Nature nous a tous créés uniquement pour être heureux ; oui tous, depuis le ver qui rampe, jusqu'à l'aigle qui se perd dans la nuée. » La Loi naturelle commande de ne pas faire aux autres ce que l'on ne veut pas qu'on nous fasse. Ainsi chacun, poursuivant son propre bonheur, s'assure qu'aucun ne l'entravera. |