L'intentionnalité de la conscience se réfère à la constante corrélation entre les actes de la conscience
(percevoir, se souvenir, aimer, etc.)
qui se rapportent à un objet (acte de la visée : la
noèse), et l'objet tel qu'il apparaît dans ces actes
(l'objet intentionnel : le noème).
Le noème n'est pas l'objet dans son être réel en soi, mais l'objet tel qu'il est contenu
intentionnellement dans la fonction donatrice de sens des actes de conscience.
Les data de sensation et les noèses constituent les contenus
réels dans le vécu, alors que les noèmes sont le contenu irréel (objet intentionnel).
Pour apercevoir les phénomènes, il est nécessaire de modifier notre attitude naturelle à l'égard du monde au moyen de
la réduction phénoménologique.
Dans l'attitude naturelle, nous portons constamment des jugements sur l'être des objets en soi (croyance en l'être). L'attitude
phénoménologique, en revanche, s'abstient de tout jugement
(épochè
)
sur l'être et le non-être des objets ; ceci rend possible l'observation
sans préjugés de la conscience pure, c'est-à-dire de ce qui est donné comme phénomènes
dans la corrélation de la noèse et du noème.
Dans l'idéalisme transcendantal,
la conscience ne peut être décrite indépendamment des objets qu'elle
appréhende, et, inversement, les objets qui se présentent à la conscience ne peuvent être considérés hors du contexte de la conscience
dont ils sont tributaires. Même s'il y a distinction entre la conscience et les contenus de conscience, la question de savoir
si quelque chose peut être considéré comme étant, peut seulement être traitée à l'intérieur du monde qui apparaît à
la conscience, et seulement avec les moyens dont dispose la conscience.
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