Nous sommes des « machines à gènes » constituées pour les transmettre.
La sélection naturelle se réalise, non pas dans l'intérêt des espèces impliquées ni des groupes ni même des individus,
mais simplement dans l'intérêt des gènes. Le gène est à la nature ce que le mème est à la culture.
Le mème est l'élément le plus fondamental d'une culture.
Il peut se transmettre par des moyens non génétiques, notamment par imitation.
Le point central du concept de mème est qu'il s'agit d'une information copiée d'un cerveau à une autre.
Les mèmes sont tout ce qui est copié : mode
vestimentaire, ritournelle, langage, coutume, etc. ; ils sont en concurrence entre eux et évoluent dans une
direction. Les gènes répondent ensuite en améliorant l'imitation sélective. Dans le long processus de l'évolution darwinienne,
ceci conduit à accroître les capacités cérébrales et le volume du cerveau.
Nos volumineux cerveaux sont des dispositifs d'imitation sélective construits par et pour les mèmes, autant que pour les gènes.
Les gènes ont perfectionné leurs « machines à se reproduire » jusqu'à la doter d'un cerveau « culturel ». Ainsi les
mèmes ont pu prendre le contrôle de l'évolution.
Mais l'évolution n'est jamais à terme ; elle est toujours en marche. Il se peut que le mème participe à la mutation
humaine pour la faire évoluer vers d'autres formes s'il trouve le moyen de se propager en fabriquant de nouveaux véhicules plus efficaces.
Ainsi le développement des ordinateurs et de la robotique constitue peut-être l'avenir de l'évolution. À la limite, on peut imaginer un
monde où toute vie biologique aurait disparu pour faire place à des machines qui se reproduisent et au moyen desquelles les mèmes
peuvent se propager avec une efficacité décuplée.
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