II - De l'homme
CD1-3
II.3.
« Si le prince conduit le peuple au moyen des lois et le retient
dans l'unité au moyen des châtiments, le peuple s'abstient de faire mal ; mais il ne
connaît aucune honte. Si le prince dirige le peuple par la Vertu et fait régner l'union grâce aux rites, le peuple a honte de
faire mal, et devient vertueux. »
II.4.
« À quinze ans, ma volonté était tendue vers l'étude ;
à trente ans, je m'y perfectionnais ; à quarante ans, je n'éprouvais plus d'incertitudes ;
à cinquante ans, je connaissais le décret céleste ; à soixante ans, je comprenais, sans avoir besoin d'y réfléchir,
tout ce que mon oreille entendait ; à soixante-dix ans, en suivant les désirs de mon coeur, je ne transgressais
aucune règle. »
II.6.
Meng Ou pe¹, ayant interrogé le Maître sur la piété filiale, reçut cette réponse :
« Les parents craignent par-dessus tout que leur fils ne soit
malade. »
1. Meng Ou pe, fils aîné de Meng I tzeu (MBC).
II.7.
Tzeu iou ayant interrogé Confucius sur la piété filiale, le Maître répondit :
« La piété filiale qu'on pratique maintenant ne consiste qu'à fournir les
parents du nécessaire. Or les animaux, tels que les chiens et les chevaux, reçoivent aussi des hommes ce qui leur est nécessaire. Si ce
que l'on fait pour les parents n'est pas accompagné de respect, quelle différence met-on entre eux et les
animaux ? »
II.8.
Tzeu hia l'ayant interrogé sur la piété filiale, le Maître répondit :
« Il est difficile de tromper par un faux-semblant de piété filiale.
Quand les parents ou les frères aînés ont beaucoup à faire, si les fils ou les frères puînés leur viennent en aide ;
quand ceux-ci ont du vin et des vivres, et qu'ils les servent à leurs parents et à leurs aînés, est-ce suffisant pour qu'on loue leur piété
filiale¹ ? »
1. La piété filiale requiert en outre une affection cordiale.
CD1-4
II.14.
Le Maître dit :
« L'homme honorable aime tous les hommes et n'a de partialité pour personne.
L'homme de peu est partial et n'aime pas tous les hommes. »
II.15.
« Étudier sans réfléchir est une occupation vaine ;
réfléchir sans étudier est dangereux. »
II.16.
« Entrer en lutte avec le parti opposé, c'est nuisible. »
II.17.
Le Maître dit :
« Iou¹, veux-tu que je t'enseigne le moyen d'arriver à la
connaissance ? Ce qu'on sait, savoir qu'on le sait ;
ce qu'on ne sait pas, savoir qu'on ne le sait pas : c'est savoir
véritablement. »
1. Tzeu lou.
CD1-9
IV.11.
« L'homme honorable aspire à la perfection, et l'homme de peu, à la
terre ; l'homme honorable s'attache à observer les lois, et l'homme de peu, à s'attirer des
faveurs. »
IV.14.
Le Maître dit :
« Ne soyez pas en peine de ce que vous n'ayez pas de charge ;
mettez-vous en peine de vous rendre digne d'être élevé à une charge. Ne soyez pas en peine de ce que personne ne vous connaît ;
travaillez à vous rendre digne d'être connu. »
IV.16.
« L'homme honorable considère les choses à travers la justice, et l'homme de peu
à travers son intérêt. »
IV.17.
« Quand vous voyez un homme sage, pensez à l'égaler en vertu. Quand vous voyez
un homme dépourvu de sagesse, examinez-vous vous-même. »
IV.18.
« Si vos parents tombent dans une faute, avertissez-les avec grande douceur.
Si vous les voyez déterminés à ne pas suivre vos avis, redoublez vos témoignages de respect, sans vous opposer. Quand même ils vous
maltraiteraient, n'en ayez aucun ressentiment. »
IV.22.
« On s'égare rarement en s'imposant à soi-même des règles sévères. »
CD1-11
V.15.
Le Maître dit que Tzeu Tchang¹ pratiquait parfaitement
quatre qualités de l'homme honorable, à savoir la déférence envers ses égaux, le respect envers ses supérieurs,
la bienfaisance envers le peuple, la justice envers ses sujets.
1. Grand préfet de Tcheng.
CD1-15
VI.28.
« [...] La vertu d'humanité, c'est élever autrui comme on souhaiterait
l'être soi-même ; c'est le faire parvenir là où on le voudrait soi-même. [...] »
|