971112
par François Brooks
(Suite
à l'émission Le Point de Radio-Canada, dimanche le 9 novembre 97)
Il était quand même assez évident que les
journalistes avaient pris parti contre la méga-cité, en banlieusards —
automobilisés-qui-profitent-des-services-de-Montréal-sans-en-assumer-les-coûts
— qu'ils sont. Lorsque les journalistes ne présentent qu'un seul côté de la
médaille, ce n'est plus de l'information, c'est de la représentation. Faire une
méga-cité avec Montréal et le “beigne” qui l'entoure serait sans doute une
solution à l'endettement de Montréal dont les banlieusards profitent sans
vouloir en payer le prix. Ainsi, avec un compte de taxe uniformisé, la guerre
que livrent les villes du “beigne” à Montréal n'aurait plus lieu d'être. Les
économies réalisées par la fusion de plusieurs municipalités seraient
appréciables. Il n'y a qu'à penser au nombre de conseils municipaux, de maires,
secrétaires de maires etc. en moins. De plus, le maire de Montréal méga-cité
aurait une vue plus globale des besoins et ses décisions seraient plus
efficaces que les vaines interventions d'un ministre chargé de la Métropole.
Il faudrait aussi, sans doute, réviser
les services offerts par la municipalité pour qu'elle se concentre sur
l'essentiel. Je paye, dans mon compte de taxes, pour des services que je
n'utilise jamais et qui sont loin d'être essentiels pour l'ensemble des
citoyens. À mon sens, j'estime que, comme pour le service téléphonique, il
devrait y avoir un tarif de base qui couvrirait les services suivants :
— L'eau (aqueduc : filtration
et distribution)
—
Les égouts
(collecteurs et épuration)
— Le
transport public
(transport en commun, rues et trottoirs)
— Rebuts
(La cueillette des ordures : transport, recyclage et
enfouissement)
— La
sécurité civile
(pompiers, police, éclairage des rues et des parcs)
— Salubrité
(Permis et inspection : bâtiments, bruit-tranquillité,
brigade canine)
— Parcs (espaces verts :
entretien et préservation d'habitats fauniques)
— Patrimoine (conservation de vieux
bâtiments et de lieux historiques)
UN POINT, C'EST TOUT.
Tous les autres services
devraient être payés par les utilisateurs, comme on ajoute sur notre compte de
téléphone un montant pour chaque service supplémentaire commandé par
l'utilisateur. Par exemple, un tarif annuel pourrait figurer séparément pour
les abonnés à une bibliothèque municipale, les musées, les loisirs, les divertissements
(jardin botanique, Biodôme, Planétarium, maisons de la culture) etc. Pendant les années de vaches
grasses, plutôt que de baisser le compte de taxe des citoyens, les élus
municipaux se sont fait du crédit politique en dotant la ville de services
superflus au sens des besoins essentiels des citoyens. Tellement que, lors des
grèves des cols bleus, les citoyens n'ont souffert d'aucune carence de
services, comparativement aux périodes normales. S'il y a des carences, elles
sont dues, entre autre, au fait que l'on maintient des services qui ne sont pas
essentiels et que l'on coupe dans les budgets de tous les services. N'est-il
pas temps de rationaliser (ce mot a-t-il encore un
sens?) les services publics et
d'arrêter de dépenser l'argent du contribuable avec la même mentalité que les
élus du temps des vaches grasses? Ne faudrait-il pas arrêter de couper dans les
services pour ne garder que les services essentiels?