970403

L'$ de nos vieux jours

par François Brooks

Si, anciennement, les enfants assistaient directement leurs parents pour assurer leurs vieux jours, aujourd'hui, ils le font toujours mais, indirectement.

 

Les parents amassent des sommes d'argent importantes qu'ils appellent REÉR. Cet argent est confié aux banques qui le prêtent avec intérêt. Les enfants se font des dettes de toutes sortes et l'intérêt de ces dettes paye à leurs parents, indirectement, la rente pour leurs vieux jours. Et lorsque les parents meurent, l'héritage devrait rembourser aux enfants une partie de l'intérêt versé et le cycle recommence.

 

Vu sous cet angle, les dettes d'études et autres dettes des jeunes ne sont plus immorales. Les jeunes assument donc leur responsabilité envers leurs aînés et ils continuent, comme par le passé, à s'occuper de leurs “vieux” tout en évitant d'en être personnellement encombrés. Et l'État comblera la différence.

 

Mais, s'il y a dénatalité, qui empruntera les énormes sommes de capital disponibles? Les taux d'intérêts n'auront-ils pas tendance à chuter? L'offre et la demande opère là comme ailleurs. Voila la solution pour la dette nationale...

 

En effet, quel que soit le montant de la dette, si les taux d'intérêts sont dérisoires, celle-ci n'est plus inquiétante. Ce qui deviendra inquiétant, ce sera l'impossibilité d'amasser un capital suffisant pour pouvoir vivre des intérêts. À la limite, même avec un gros capital, un retraité vivrait pauvrement. Il lui faudra manger son capital. Et lorsqu'il n'aura plus d'argent, il devra vivre dans la pauvreté.