970324
par François Brooks
La société, c'est toujours une société de
privilèges, qu'elle soit communiste, socialiste, capitaliste, démocratique ou
non. Pour le moment, les sociétés communistes de ce monde sont en train de
s'effondrer, dit-on, mais elles sont, je crois, tout simplement en train de se
transformer en sociétés capitalistes. C'est à dire, une sorte de société
communiste à privilèges réservés aux riches. Cette société au mérite, donc
morale, donne, en principe, la chance à chacun de s'élever au rang de riche
pour peu qu'il s'enrichisse légalement. Cette société “socialiste” donne à
chacun ce dont il a besoin : Services d'éducation, soins de santé, transport en
commun, services juridiques, services publics (pompiers, vidangeurs, eau
potable, égouts etc.), etc. Mais il faut savoir la maigre qualité de ces
services lorsqu'on ne peut pas s'en payer avec son propre argent par des
services privés. Il faut savoir les longues heures d'attente à engager pour les
obtenir et le peu de secours (ou de garanties) lorsqu'ils sont mal dispensés.
Le communisme est une
solution fort noble mais il mène toujours, comme la monarchie, à des privilèges
pour quelques fonctionnaires qui sont l'équivalent des nobles pour la
monarchie. Le capitalisme est une solution en apparence plus noble puisqu'il
est supposé apporter à chacun selon son mérite. Mais le méritant vise le plus
souvent à obtenir un privilège permanent. L'objectif visé par chacun semble
être : se faire vivre par les autres puisque nous n'avons pas demandé à venir
au monde. Le privilège, comme dans la nature, revient à celui qui est le plus
fort. C'est lui qui survivra. Alors qu'on cesse de m'emmerder avec une
soi-disant société au mérite et morale. Notre société savante et nos systèmes
politiques ne font que reproduire le combat de tout être vivant pour sa survie.
Et là comme ailleurs, c'est la loi du plus fort qui prime.