961009
par François Brooks
En marchant à côté d'un étalage de
marchandises dans un luxueux centre d'achats, cet après-midi, je me suis encore
étonné de tous ces objets inutiles que l'on passe son temps à s'offrir, comme
si c'était Noël en permanence et que les surplus que me procure mon salaire me
servaient tout le temps à me faire des cadeaux. C'est au Schtroumpf farceur que
je pense : le cadeau explose toujours au visage de celui qui le reçoit et ça
fait rire celui qui le donne.
Toutes ces machines, logiciels,
et autres objets que l'on s'achète, finissent toujours par être brisés ou être
“buggés” et la déception m'envahit. Mais qu'est-ce que j'achète au juste ? Le
bonheur éphémère ? L'illusion temporaire ? Et pourquoi ? Pourquoi est-ce que je
vends une partie de ma vie pour m'acheter toutes ces bricoles ? Peut-être pour
entretenir l'illusion, comme la balle du jongleur qu'il faut sans cesse
relancer pour qu'elle reste en l'air ; l'illusion de la perfection que nous
promet toujours le fabricant. C'est comme une taxe permanente sur le rêve ;
c'est le hobby. Et puis après tout, quand on a subvenu à l'essentiel, il faut
bien se divertir ; la vie est longue, il faut bien s'occuper.