960610
par François Brooks
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chez l'homme
LE CORTEX
Henri Laborit disait : «Un cerveau ça ne
sert pas à penser, mais ça sert à agir.» Et pourtant, dans ce cerveau, il
déferle continuellement des images, une suite d'images sans fin, des idées en
cascades qui s'enchevêtrent, s'associent, se comparent et font à nouveau naître
d'autres images et ainsi de suite. À la limite, ce cortex, il s'alimente
lui-même. Il créé de nouvelles images avec celles qu'il contient déjà. Et tout
ça me donne la sensation d'être, d'exister et pourtant... J'ai l'impression
d'être autre chose ; être ma douleur ou ma joie ; sujet aux humeurs découlant
de mes sécrétions hormonales. À mesure que je m'observe et que j'analyse mes
composantes fondamentales, je prends conscience de l'existence de la mécanique
que je suis et dont je suis captif. Ma pensée, captive d'elle-même est comme
une relation circulaire. Cette mécanique que je suis, qu'est ma vie, semble
trouver sa raison d'être en elle-même. Hors de tout cela, rien, le néant. Je
serais le néant? C'est drôle comme ce mot, néant, est une idée terrible pour la
vie que je suis. Il me reste pourtant à l'apprivoiser, si je veux mourir en
paix. Le néant, c'est l'autre côté de la vie, la mort, l'autre partie du cycle
de la vie.
Quand je parle de la vie, je me sens
prétentieux. Comme si ma pensée pouvait avoir un point de vue extérieur à
elle-même. Comme si la vie dont je parle venait d'ailleurs que de ma pensée qui
est ma seule vie. Je vis des craintes, des peurs, et la pensée que mon cortex
fabrique (sécrète) s'arrange pour qu'il fabrique une pensée qui soit un baume
pour mes craintes. Ainsi, la vie, son chaos apparent et ses contradictions me
sont plus faciles à accepter.
Je pense que la solution doit provenir de
la simplicité. Dans ce monde bizarre aux modes qui nous portent à croire sans
cesse à de faux besoins, à une complexité croissante dans tout, j'en oublie
facilement mes simples besoins fondamentaux :
Me nourrir
Me vêtir
Me loger
Me faire aimer
Comme une prière, je sens
le besoin de me les répéter. Le non-sens des faux besoins (autos, ciné, restos,
gadgets etc.) que les battages publicitaires nous présentent sont si insistants
que mon esprit en perd parfois son sens critique.