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Nous sommes si pressés, tout le temps

par François Brooks

D'ailleurs, si nous sommes si pressés tout le temps, c'est que nous voulons tout faire plutôt que de faire agréablement une ou deux choses.

 

            Avez-vous remarqué comme, depuis plus de 30 ans, les métiers se sont spécialisés à outrance alors que dans nos vies privées, nous sommes devenus des hyper-généralistes : dans mon travail, je suis électricien spécialisé dans l'entretien d'éclairage de rue au service de la Ville de Montréal. Dans ma vie privée, je suis (prenez un grand souffle) père, électronicien, amant, jardinier, paysagiste, menuisier, réparateur d'appareils domestiques (laveuse, sécheuse, poêle frigo, TV, stéréo, ordinateur, grille-pain, ouvre-boîtes etc.), cuisinier, préposé à l'entretien domestique, magasinier, musicien, écrivain, culturiste, photographe, acousticien, domoticien, serrurier, plâtrier, cycliste, réparateur de vélo, joggeur, poseur de tapis, plombier, laveur de vaisselle, etc. Et, bien sûr, électricien aussi. Et... Dieu merci, j'ai choisi de vivre sans automobile. Quelle épargne de temps !

 

            En plus, j'enregistre toutes les émissions de télévision avant de les écouter afin de pouvoir zapper tous les commerciaux. Avec tout ce temps épargné, j'estime avoir le privilège de vivre le temps relatif de deux vies, à toute vapeur !? Mais où est le plaisir, le bon temps ? Quand pourrai-je laisser le bon temps rouler ? Suis-je devenu obèse de vie?