960821
par François Brooks
D'ailleurs, si nous sommes si pressés tout
le temps, c'est que nous voulons tout faire plutôt que de faire agréablement
une ou deux choses.
Avez-vous remarqué comme, depuis plus de 30 ans, les
métiers se sont spécialisés à outrance alors que dans nos vies privées, nous
sommes devenus des hyper-généralistes : dans mon travail, je suis électricien
spécialisé dans l'entretien d'éclairage de rue au service de la Ville de
Montréal. Dans ma vie privée, je suis (prenez un grand souffle) père,
électronicien, amant, jardinier, paysagiste, menuisier, réparateur d'appareils
domestiques (laveuse, sécheuse, poêle frigo, TV, stéréo, ordinateur,
grille-pain, ouvre-boîtes etc.), cuisinier, préposé à l'entretien domestique,
magasinier, musicien, écrivain, culturiste, photographe, acousticien,
domoticien, serrurier, plâtrier, cycliste, réparateur de vélo, joggeur, poseur
de tapis, plombier, laveur de vaisselle, etc. Et, bien sûr, électricien aussi.
Et... Dieu merci, j'ai choisi de vivre sans automobile. Quelle épargne de temps !
En plus, j'enregistre toutes les émissions de télévision
avant de les écouter afin de pouvoir zapper tous les commerciaux. Avec tout ce
temps épargné, j'estime avoir le privilège de vivre le temps relatif de deux
vies, à toute vapeur !? Mais où est le plaisir, le bon temps ? Quand pourrai-je
laisser le bon temps
rouler ? Suis-je devenu obèse de
vie?