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Réflexion sur la mort

par François Brooks

La vie terrestre serait donc éternelle pour tout être vivant, y compris l'être humain!!!

 

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Extrait du texte Le mythe et la réalité tiré de Avant la philosophie (Before Philosophy de Henri Frankfort, Mrs H.A. Frankfort, John A. Wilson et Thorkild Jacobson) Pelican Books traduit par Josette Beaulieu — Département de philosophie CEGEP de Maisonneuve Automne 1978.

 

(...) Notons en premier lieu que la vie s'oppose à la mort, ce qui accentue le fait que la vie en elle-même, est conçue comme n'ayant pas de fin. Seule l'intervention d'un autre phénomène, la mort, lui donne une fin. (...)

 

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Si j'accepte l'idée qu'après la mort, je serai remis au néant où j'étais avant ma naissance, ma vie actuelle se retrouve soustraite de toute angoisse face à la mort. La crainte de la souffrance existe toujours mais l'angoisse de l'inconnu que sera ma non-existence devient absurde. Dans le néant, qui, par définition, est un état de non-être, rien de ce qui me permet de ressentir des émotions n'existe. Si mon corps, qui est l'outil indispensable des perceptions et des réactions émotives, n'existe pas, comment le rien pourrait-il être le paradis, l'enfer ou quelque autre au-delà que ce soit qui m'accorderait une existence subjective quelconque. Pour ressentir, il faut être constitué d'un organisme sensible ; c'est un must.

 

Donc, chaque minute de ma vie, où je pense à après ma mort, est du temps perdu pour ma vie puisque ma vie n'a rien à foutre d'un état qu'elle ne connaît pas et qu'elle ne connaîtra jamais. La mort est un état qu'ignore la vie puisqu'il faut être en vie pour se soucier de la vie ou de la mort ... mais, de la mort des autres puisque la mort de la vie n'est déjà plus la vie ... La vie est nécessaire à l'angoisse et la mort c'est même pas le repos éternel, c'est le néant pour l'être.

 

Le néant est très difficile à accepter, à concevoir et à comprendre pour la vie (ou pour un être vivant comme l'humain) parce qu'il nie l'être. Comme il est difficile de concevoir la non-existence pour un être existant! C'est comme essayer de réfléchir à un problème qui ne se pose pas (comme craindre les serpents au pôle nord) ; ça devient une simple fantaisie de l'esprit, une fantaisie de la pensée. Le jour où je mourrai, je ne le saurai pas, puisque pour le savoir, il faudrait que je sois en vie et je ne serais donc pas mort.

 

C'est bizarre, comme cette réflexion me ramène au piège de la pensée circulaire de l'œuf et de la poule. Comme si l'exercice de la réflexion nous tendait toujours ce piège. Est-ce que la régulation serait, en fait, la conscience? Qu'elle soit mécanique, biologique ou humaine?