par
Chez
l'adolescent comme chez le jeune adulte, le désir d'avoir une identité propre
lui fait exécrer les parents, tout ce qui vient d'eux et souvent, tout ce qu'ils
représentent : l'autorité, le pouvoir, la prospérité, etc. Chaque génération jette les héros des
« pop charts » disait le chanteur Paul Simon. Comment aborder le
jeune adulte qui m'attire tant par son intelligence, son enthousiasme et sa
fraîcheur sans qu'il me repousse, moi, homme mûr de 44 ans qui peut représenter
tout ce qu'il exècre : l'image parentale?
* * *
Chaque année, il y a une
nouvelle « batch » de jeunes femmes qui me deviennent légalement
courtisables. Sur la rue, dans les campus ou les magasins, je les croise avec
délice. Elles ont toujours 18 ans ; ce groupe d'âge reste immuable.
Pourtant, à chaque année j'ai l'impression qu'elles sont plus jeunes, plus
attirantes et plus inaccessibles. Je brûle de toucher leur peau parfaite, de
respirer leur haleine, de m'enivrer de leur arôme. C'est peut-être ça le
« démon du midi » : vieillir et voir les jeunes rajeunir, nous
apparaître dans toute leur splendeur, celle qu'on a perdue. Dans quelques années,
elles m'apparaîtront sans doute comme des bébés. Le « démon » sera
passé et ma perspective sur le monde se sera encore complètement modifiée.