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par François Brooks
Je déteste le Québec! Ses effluves faussement nationalistes, sa médiocrité généralisée et ses prétentions minables me donnent raison.
Les médias ne cessent de nous émerveiller en nous présentant les toutes dernières percées du monde médical qui nous permettront bientôt de vivre jusqu'à cent cinquante ans. Du moins, si nous ne crevons pas dans le corridor d'un hôpital en attendant la greffe miraculeuse que nous n'avons même pas les moyens de nous payer.
Les services de santé publique et d'éducation ressemblent en tout point à l'inefficacité et la désuétude caractéristique de la défunte URSS.
Nos écoles gardent les enfants plus de quinze ans sur leurs bancs sans pouvoir leur apprendre à conjuguer correctement le verbe être à tous les temps. Où est la liberté d'expression s'ils n'en possèdent même pas la structure fondamentale? Ils auraient raison de se révolter mais ils sont bâillonnés par leur ignorance. Leur restera-t-il bientôt autre chose que la violence?
Mais si le Québec n'était pas le pays où j'ai choisi de vivre, pourrais-je mieux m'épanouir ailleurs? En tout cas, nous n'aurions pas la chance d'être ensemble, ma compagne, Michael et moi, ce soir, pour échanger délicieusement nos états d'âme.
Je n'aime pas le Québec mais j'aime bien ce qu'il me permet de vivre. Très souvent. Et puis, le bien-être qu'il me procure m'a permis de m'endormir et d'arrêter de chercher un ailleurs meilleur où j'aurais aimé mieux vivre.
Somme-toute, c'est peut-être l'endroit idéal pour me permettre de bâtir mon pays intérieur. Existe-t-il un autre pays où habiter?