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par François Brooks
« Des armes et des mots c'est
pareil, ça tue pareil »
(Léo
Ferré, Le chien, 1970-71)
Je voudrais que mes textes soient des bistouris destinés à extirper les balles logées dans les âmes souffrantes. Tout mon problème est d'y arriver sans faire plus de dommage à l'âme que la balle en a fait elle-même.
Je me sens si maladroit et si ignorant. Que sais-je de la portée des mots que j'utilise? Les autres vont-ils se blesser avec? Je les voudrais pour eux comme des armes libératrices, des outils constructeurs, mais il ne me reste que l'incertitude après avoir accouché de ces rejetons qui m'ont apporté la sérénité.