par François Brooks
Égales ou différentes : Les femmes doivent-elles se définir comme égales ou différentes des hommes?
Parité : Du point de vue de la représentativité démocratique, doit-on considérer le citoyen comme neutre ou sexué?
Prostitution : Doit-on considérer la prostitution comme un métier honnête ou de l'esclavage?
Droit des enfants à une famille biparentale : Si chacun a le droit de disposer de son propre corps, l'enfant a-t-il le droit à père ET mère ou bien doit-on reconnaître à la femme un droit légitime d'enfanter seule?
Histoire : Doit-on écrire une Histoire des femmes.
* * *
Le féminisme est souvent évalué en bloc comme s'il présentait une thèse homogène à combattre. En fait, rien n'est plus faux. Au sein même du féminisme il existe des paradoxes insolubles très intéressants. Si les masculistes veulent combattre le féminisme, ils auront beaucoup plus à faire du côté politique que du côté idéologique puisque sur ce dernier, les femmes sont loin de s'entendre entre elles. Examinons les cinq principaux paradoxes qui divisent les troupes féministes.
Si les femmes sont différentes, elles devraient donc avoir droit à des installations publiques spécialement aménagées pour elles : toilettes pour femmes, conduite des camions et autobus facilitée en raison de leur force physique moindre ; lieux prévus pour l'allaitement ; etc.
Au contraire, si les femmes sont égales, elles ne devraient être soumises à aucun traitement spécial ; nous devrions nous attendre à ce qu'elles produisent le même travail physique que n'importe quel homme, et dans les mêmes conditions ; il serait donc nécessaire de ne pas tenir compte des différences des femmes puisque celles-ci réclament l'égalité en toute équité.
Bien entendu, la galanterie naturelle des hommes répond d'instinct à l'aide qu'une femme peut avoir besoin en raison des impératifs de sa féminité. Les féministes égalitaires en sont insultées puisqu'elles se voient ainsi rétrogradées à la position de 2e sexe. Au contraire, les féministes « différentialistes » exigent que l'on tienne compte de leur différence sans qu'elles en soient pénalisées.
Doit-on établir des quotas visant une représentation égale ou bien laisser les candidats libres de se présenter indifféremment du sexe?
Nous vivons en démocratie. Ceci implique l'élection de candidats pour nous représenter. Ainsi, lors d'un scrutin, devrions nous considérer qu'une personne est capable de représenter aussi bien les hommes que les femmes, ou devrions-nous exiger une représentation sexuée. Les « universalistes » comme Élisabeth Badinter pensent que l'homme (ou la femme) est aussi bien placé(e) pour représenter les deux sexes puisque l'un comme l'autre porte en lui(elle) l'essence du genre humain.
Les partisans de la parité soutiennent au contraire que puisque la population est composée à peu près à égalité d'hommes et de femmes, il devrait y avoir autant d'élus hommes que femmes pour les représenter. En Suède, les femmes ont obtenu gain de cause en menaçant de fonder un parti féminin avec ses propres listes électorales.
Quatre façons de se positionner face à la prostitution :
a) Le prohibitionnisme : la prostitution est interdite et réprimée, comme le proxénétisme.
b) Les pays abolitionnistes, tolèrent la prostitution, mais répriment le proxénétisme.
c) Le réglementarisme autorise les femmes en vitrine.
d) Aux Pays-Bas, ils sont depuis septembre 2000 totalement légaux, et les personnes qui y exercent sont désormais des « travailleuses du sexe » tandis que les exploitants ont le titre d'entrepreneurs.
Si chacun a le droit de disposer de son propre corps, quel droit prévaut sur l'autre, celui de la mère ou celui de l'enfant? Droits de l'enfant ou droit à l'enfant?
Les mères porteuses représentent-elles une forme de solidarité féminine ou une trahison de l'enfant à naître dans une famille normale?
L'avortement est-il un droit de la femme ou le meurtre d'un enfant à naître?
En France, sous l'influence du MLF, des femmes ont affirmé le droit d'exprimer leur différence. De là est né un besoin d'histoire et de recueil des mémoires.
D'autres pensent que l'histoire des femmes est inextricablement liée à celle des hommes.
* * *
Comme on peut le constater, l'idéologie féministe est loin de faire l'unanimité chez les femmes. Doit-on considérer l'humanité comme la conjonction de deux entités distinctes, ou comme un tout composé d'hommes et de femmes?