2012-2023
Cogitations
PRÉSENTATION
Je pratique ce que l'on appelle l'écriture de soi. En relisant mes premiers textes, j'éprouve souvent le même sentiment de répulsion que lorsque je me regarde dans le miroir. Que c'est mal écrit ! J'écrivais sans filtre, comme pour me défouler en essayant de ne froisser personne. On ne sait jamais comment on va être interprété. Le langage ne nous appartient pas, mais je n'ai rien d'autre pour me raconter. Écrire, c'est se trahir. Quand on n'est pas littéraire dans l'âme, l'écriture nous montre nus comme devant le miroir.
Au-delà du désir de m'exprimer sans agresser, j'ai découvert que je butais continuellement sur d'autres règles. Qu'il est difficile d'écrire ! D'abord, la grammaire et l'orthographe doivent être impeccables. Ensuite, le texte doit se lire en douceur, comme une voiture luxueuse aplanit les bosses, sans que l'attention n'accroche sur les aspérités linguistiques si courantes dans le langage parlé. Il faut aussi respecter l'intelligence et la liberté du lecteur en évitant les redondances et les coq-à-l'âne. Comme l'eau d'un fleuve qui coule agréablement, le texte doit glisser sous l'oeil du lecteur avec facilité, sans complaisance, ni mièvrerie, ni racolage, ni prosélytisme. Exprimer mes idées non pas pour convaincre, mais pour témoigner d'un agréable exercice de réflexion, et si possible, d'ingéniosité.
Les textes que vous allez lire sont le fruit de plusieurs années de pratique scripturale qui, je l'espère, s'est améliorée. Chacun est le fruit d'au moins trente heures de travail intense, de recherches, de relectures, d'agencement des idées, de corrections et de vérifications. J'écris d'abord d'un trait. Je laisse mûrir quelques jours pour prendre un peu de distance. Je relis ensuite et ordonne. Je laisse encore passer quelques jours pour avoir l'esprit neuf qui permet l'autocritique. S'il me semble toujours intéressant, je le relis alors en boucle, corrigeant au maximum les aspérités comme un sculpteur aplanit les angles de sa création. Depuis 2012, avant de publier, je travaille chacun de mes textes avec une attention redoublée. J'éprouve maintenant moins de répulsion à me relire. Il y en a même certains dont je suis assez fier, et qui, je l'espère, vous feront découvrir des perspectives fascinantes.
Philo5
Quelle source alimente votre esprit ?