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Stéphanie Martin |
2005-05-19 |
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Internaute |
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Sans talent pour l'écriture |
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Monsieur, « J'ai longtemps hésité à les publier. »... visiblement, vous auriez pus continuer à hésiter un certain temps. Je ne sais pas qui, à travers ce que vous appelez votre « cheminement », vous a fait croire, par pitié sans doute, que vous aviez le moindre talent pour l'écriture et encore pire, pour la réflexion. Vos nombreuses lectures (si vous avez vraiment compris ce que vous avez lu) auraient pourtant dû vous apprendre que tout ce qui nous traverse l'esprit ne peut pas nécessairement être qualifié de « réflexion », loin s'en faut. Je n'ai jamais parcouru, sur le net, un site d'une telle prétention, d'une telle outrecuidance. Vos propos transpirent la frustration et le manque de réflexion, justement. Si vous dites que vous avez cheminé, je me demande bien de quoi vous aviez l'air il y a 10 ans ! Vous faites des affirmations à l'emporte-pièce, sur un ton dogmatique et moralisateur, vous portez jugement de valeur par-dessus jugement de valeur, vous posez de fausses questions en y répondant vous-même en 2 minutes, réponse qui est toujours très sentencieuse. Vos réflexions au sujet de vos amis me laissent espérer qu'ils n'ont pas gardé intacte l'amitié qu'ils vous portaient après avoir pris connaissance de tout le mépris qu'ils vous inspirent. Je ne suis pas en désaccord avec vous puisque vos textes manquent tellement de chair, de profondeur, de sérieux et surtout de rigueur et d'humilité que je ne vois même pas l'intérêt de réfléchir à ce qu'ils proposent. Je vous suggère de commencer par apprendre à écrire avant toute chose, cela vous permettrait sans doute de mieux exprimer vos pensées, quoique je doute qu'elles en deviennent plus intéressantes de ce seul fait. C'est certainement le plus désolant aspect de l'internet de donner au moindre quidam l'opportunité de faire la démonstration de toute la vacuité de sa pensée et de l'absence du moindre talent, tout en faisant la leçon à ses lecteurs et en se prenant pour le nombril du monde. ---------------------------------------------- 2005-05-19 Bonjour, M. ou Mme QuiNeM'AimePas Je reçois rarement une lettre aussi agressante, mais il y a une constante : l'anonymat. Il semble que les haineux(ses) de votre espèce ressentent une certaine honte à s'identifier. Puis-je seulement vous suggérer de lire cette petite phrase de Marcel Proust : « Chaque lecteur est, quand il lit, le propre lecteur de soi-même. L'ouvrage de l'écrivain n'est qu'une espèce d'instrument optique qu'il offre au lecteur afin de lui permettre de discerner ce que sans ce livre, il n'eut peut-être pas vu en soi même. » (À la recherche du temps perdu, cit. # 143) Cordiales salutations P.S. Comment se fait-il que vous ayez perdu votre temps à lire mes textes, et plus encore, à m'écrire ? Nourrissez-vous un penchant pour la fange ? François Brooks ---------------------------------------------- 2005-05-20 Monsieur, Je ne vois pas où vous voyez que mon courriel soit anonyme, je vous écris de mon courriel de la maison, et non pas d'un courriel yahoo ou hotmail ; auriez-vous eu besoin de mon numéro de téléphone pour vos dossiers ?? Mon nom est Stéphanie, et je suis tombée sur votre site par l'entremise du forum des LocoLocass. J'ai pris la peine de lire les textes qui s'y retrouvent car, contrairement à vous, je suis très ouverte d'esprit et avant de me permettre de critiquer quelque chose, je m'astreins à bien le connaître. Par ailleurs, je ne vois pas non plus en quoi mon courriel vous apparaît haineux !! Vous êtes visiblement très susceptible et ne supportez aucune critique, si vous trouvez haineux des propos concernant votre style d'écriture et vos réflexions que VOUS affichez ouvertement sur internet, donc dans le but d'être lu. Je ne me suis aucunement attaquée à votre personne, je ne vous connais pas, je vous fais part de ce que la lecture de vos documents dégage, pour moi, un point c'est tout. Sachez qu'en vous exposant ainsi sans retenu, et avec exhibitionnisme, comme vous le dites si bien sur votre site, vous ouvrez la porte aux critiques également. Je crois que vous devriez consulter votre dictionnaire au mot "haineux", vous verriez qu'il ne s'applique pas du tout ici. Remarquez, je vous comprends d'être mécontent, il peut être déplaisant de constater que notre génie ne fait pas l'unanimité. Je suis assez étonnée de voir qu'en dépit de votre "cheminement", vous ne soyez pas encore arrivé au point de pouvoir vous remettre en question. En terminant, je n'ai pas écrit que je ne vous aimais pas. Je garde ce genre de sentiment pour mes proches, vous ne m'en voudrez pas, j'espère, de cette retenue, que nous ne partageons pas semble-t-il. ---------------------------------------------- 2005-05-20 Bonjour, Mme Stéphanie Martin D'abord, excusez-moi pour la méprise. Puisque votre courriel n'était pas signé, j'ai d'abord cru qu'il était anonyme. Vous me confirmez que votre adresse courriel est votre signature. Je suis enchanté de faire votre connaissance. Je n'aurais que faire de votre numéro de téléphone, mais suis curieux : Quel âge avez-vous ? Quelle ville habitez-vous ? Laissez-moi deviner... vous êtes une jeune femme de 20 ans qui habite le Québec, probablement Montréal. Quoique le fait que vous écriviez à peu près sans fautes dans un style grammatical qui ne laisse pas d'équivoque sur ce que vous pensez me laisse croire que vous pourriez être un peu plus âgée, sinon très douée. Permettez-moi maintenant de répondre à votre critique que vous vous défendez bien de qualifier de haineuse. Je suis peut-être passé aux conclusions trop vite, c'est ce que nous allons voir. À reprendre vos mots, vous me jugez : 1. Sans talent pour l'écriture 2. Sans talent pour la réflexion 3. Incapable de vraiment comprendre ce que je lis 4. Rédacteur d'un site prétentieux sans pareil 5. Réflexions à l'emporte-pièce, dogmatique et moralisateur 6. Jugement de valeur sur jugement de valeur 7. Me posant des fausses questions et y répondant sentencieusement en 2 minutes. 8. Méprisant pour mes amis 9. Mes textes manquent de chair [?], de profondeur, de sérieux, de rigueur et d'humilité, sans intérêt pour la réflexion et dans le dernier courriel vous rajoutez 10. Contrairement à vous, je suis fermé d'esprit 11. Contrairement à vous, je ne connais pas bien ce que je critique 12. Je suis très susceptible et ne supporte pas la critique 13. Je m'expose sans retenue, avec exhibitionnisme Maintenant, je vais suivre votre conseil et consulter mon dictionnaire au mot « haineux ». Voyons voir... Mon Petit Larousse dit : HAINEUX : Qui manifeste de la haine. Un caractère haineux. Bon... voyons maintenant le mot « haine »
HAINE :
Il est vrai que mon jugement à vos yeux est invalide, mais il me semble que les 13 critiques que vous adressez à mes textes et à moi-même, par ce biais, expriment une vive répugnance, une aversion pour ceux-ci. Est-ce que je me trompe ? Mais dites-moi Stéphanie, comment pouvez-vous être si sûre de vos jugements alors que vous ne savez même pas reconnaître les sentiments haineux que vos critiques expriment ? Une chose est certaine, mes textes vous touchent. Je serais même tenté de dire qu'ils vous piquent au vif. Mais ils ne vont chercher que l'expression de votre mépris. Pas un seul compliment, rien que du vil, de l'abject, voilà ce qu'ils suscitent en vous. Vous prétendez avoir lu tous mes textes avant de les critiquer. Permettez-moi d'en douter (plus de 440 textes). Vous exprimez en bloc un tel ressentiment pour ceux-ci qu'il m'est impossible de croire que vous vous soyez imposé une telle violence. Quels sont les textes que vous avez lus et qui ont suscité une telle réaction ? Et pourquoi avez-vous particulièrement arrêté votre attention sur ceux-ci ? Vous qui prétendez bien comprendre ce que vous lisez, dites-moi comment vous avez compris cette petite phrase de Marcel Proust : « Chaque lecteur est, quand il lit, le propre lecteur de soi-même. L'ouvrage de l'écrivain n'est qu'une espèce d'instrument optique qu'il offre au lecteur afin de lui permettre de discerner ce que sans ce livre, il n'eut peut-être pas vu en soi-même. » (À la recherche du temps perdu, cit. # 143) ? Je reconnais que plusieurs de mes textes expriment maladroitement mes idées et mes sentiments. Vous avez raison pour une certaine part de vos critiques, et je suis le premier à le reconnaître. Mais, mon « cheminement » (désolé si ce mot vous fait tiquer) en est bien un. C'est-à-dire que, comme vous l'avez peut-être constaté, chacun de mes textes est daté. Une fois écrit, il est déjà désuet puisque je suis maintenant ailleurs. Si vous décidez de vous en emparer par la lecture, libre à vous d'en faire ce que vous voulez. Vous avez choisi de les utiliser pour vous transformer en personne haineuse, c'est-à-dire, pour rester dans les termes du Larousse, exprimer une « vive répugnance, une aversion pour » ceux-ci. J'en connais pourtant une grande majorité qui choisit de les transformer en sentiments positifs. Voilà votre liberté. Contrairement à ce que vous pensez, je suis très heureux d'avoir reçu cette critique de vous. Vous avez raison de dénoncer l'indécence de ma vanité. L'Ecclésiaste l'exprimait aussi bien, mais sans votre haine : « Vanité des vanités, tout n'est que vanité... » Permettez-moi, pour ma défense d'invoquer Léo Ferré qui disait : « Il faut se dire "Je suis le meilleur" sinon, on ne fait jamais rien. Comment voulez-vous écrire encore de la musique après Bach ou Beethoven ? » Quantité de gens écrivent beaucoup mieux. Je ne saurais trop vous recommander d'arrêter de me lire et d'ouvrir votre esprit (déjà très ouvert, pensez-vous) à eux plutôt qu'à moi. Mes textes ne représentent d'ailleurs qu'une petite partie des richesses que vous pouvez découvrir sur Philo5. Par exemple, découvrez Les philosophes dans les courts textes originaux qui fondent leur pensée. Ou encore, laissez Guy Sorman vous présenter ce qu'il appelle Les vrais penseurs du XXe siècle. Peut-être est-il temps d'alimenter votre esprit à d'autres sources que le babillard de clavardage de LocoLocass ? Il semble que celui-ci vous ait très bien appris à reconnaître chacun des 13 défauts que vous avez projetés sur mes textes sans ménagement. Maintenant, passez à autre chose. Cheminez... Tiens pour vous être utile, je vous fais un cadeau. J'ai découvert, pas plus tard qu'hier, l'écrivain Philippe Muray qui nous explique ce que c'est qu'un Démon. Le texte met à nu les méandres du petit jeu pervers auquel vous vous livrez sans doute inconsciemment. Autre suggestion. Voyez le film Le dernier Samouraï avec le « prétentieux » Tom Cruise qui pourtant donne une prestation magnifique, et qui nous fait voir un siècle où l'honneur et le service à la nation nous amène à rencontrer une Japonaise qui a infiniment plus de valeur que notre époque ne vous donnera jamais la possibilité d'en déployer. Je vous laisse sur cette pensée d'Oscar Wilde tirée de Aphorismes (p. 28) : « Il y a toujours quelque chose de ridicule dans les émotions des gens que l'on a cessé d'aimer. » Mais avant de terminer, j'allais oublier. Il se peut que vous vous sentiez parfaitement à l'aise dans votre haine et qu'elle soit la stimulation que vous cherchiez. Amélie Nothomb nous rappelle que « Sur la terre, personne n'est indispensable, sauf l'ennemi ». Si vous logez à cette enseigne, Philo5 peut aussi vous inspirer : j'y ai publié un condensé de L'art d'avoir toujours raison du brillant philosophe Schopenhauer. Vous y trouverez tout l'arsenal philosophique nécessaire pour fourbir vos armes et mieux blesser vos cibles. Désolé, mais à ce titre, je suis une mauvaise cible ; si vos critiques me touchent, ce n'est que par empathie. Il me semble que je me sentirais très mal dans ma peau si j'avais besoin de projeter tant de fiel sur les auteurs que je lis. Mes plus cordiales salutations. François Brooks |
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