1. De quoi le monde est-il fait ?
Quelle est la substance du monde ?
Dès la naissance de la philosophie, les hommes ont voulu savoir de quoi l'univers était fait. Certains pensaient qu'il existait une seule substance élémentaire à partir de laquelle
tout est formé, d'autres pensaient qu'il existait une infinité de choses, d'autres refusaient même l'existence des choses physiques. C'est une question qui reste difficile pour les
philosophes et les scientifiques.
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Réponses de quelques philosophes :
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Thalès pensait que l'eau est l'élément premier.
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Anaximandre croyait en un principe abstrait, qui est infini. Il se distinguait de ses contemporains qui partaient du principe que l'eau ou l'air sont les substances de base.
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Empédocle croyait que la nature est composée de quatre éléments, à savoir, la terre, l'air, l'eau et le feu, et que chaque chose est un mélange de ces
éléments dans différentes proportions.
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Démocrite pensait que chaque chose est faite de minuscules particules indivisibles appelées atomes. Selon lui, il existe un très grand nombre d'atomes
différents, chacun doté de crochets et de pointes qui leur permettent de s'accrocher les uns aux autres pour former tout un tas d'objets différents.
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Platon pensait qu'il existe deux mondes : le monde des formes (la version parfaite de toutes les choses) et
notre monde, fait de copies imparfaites des formes.
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Aristote croyait que tous les objets sont constitués de matière et de forme. La matière étant ce dont les choses sont faites, la forme étant les
caractéristiques de chaque chose. Aristote pensait qu'un objet contient plusieurs formes possibles et que tous les changements de la nature impliquent la transformation de
quelque chose de potentiel en une forme réelle.
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Épicure croyait que l'Univers est fait de matière et de vide. Il adopta le point de vue de Démocrite selon lequel la matière est constituée de
minuscules particules invisibles appelées atomes.
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Hobbes était un matérialiste. Pour lui, toute chose est faite de matière et même les pensées humaines, les émotions et les sensations sont essentiellement d'ordre physique.
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Descartes était un dualiste. Pour lui, le monde est fait de deux types de substances : la matière qui occupe
l'espace, et l'esprit ou l'âme immatérielle. Elles sont toutes les deux créées par Dieu, mais n'ont aucun contact entre elles, sauf chez les êtres humains où la glande pinéale
permet à l'esprit de communiquer avec le corps.
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Pour Spinoza, l'Univers est fait d'une seule substance qu'il appelle « substance »,
« Dieu » ou « Nature ».
Cette substance est dotée d'une infinité d'attributs dont les deux seuls accessibles à l'homme sont la « pensée »
et l'« étendue ».
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Leibniz pensait que le monde est fait d'un nombre infini de substances indivisibles qu'il appelait
« monades ». Dieu est la monade des monades et toutes les autres sont créées par lui.
Chaque monade [sans fenêtre] est douée de perceptions qui contiennent des images détaillées de toutes les autres monades.
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Berkeley était un idéaliste. Il croyait que les objets matériels n'existent pas indépendamment de l'esprit. Pour lui, les objets sont en fait des
idées dans notre esprit, et l'esprit de Dieu, notre créateur, contient les idées parfaites des choses sur lesquelles nos idées se coordonnent.
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Kant établit la distinction entre le monde des phénomènes et celui des noumènes. Chaque individu peut connaître le monde des phénomènes, c'est-à-dire
le monde tel qu'il apparaît pour l'homme, mais il est impossible de savoir quoi que ce soit sur le monde des noumènes, c'est-à-dire le monde tel qu'il est véritablement,
indépendamment de la perception que nous en avons. [Le monde des noumènes n'est accessible que par la foi.]
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Au début de sa carrière, Wittgenstein pensait que le monde est constitué de simples objets immuables dont la seule configuration ou l'arrangement
peut changer. Il pensait que cet « atomisme » peut être établi par l'analyse logique du langage.
La nature de ces atomes reste un mystère.
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2. Nos sens peuvent-ils nous indiquer de quoi le monde est réellement fait ?
Comment trouver la connaissance vraie ?
Tout cela n'est-il qu'un rêve ?
D'où viennent les idées ?
Un des plus anciens débats philosophiques est de savoir comment nous acquérons des connaissances. Les philosophes adoptent généralement deux points de vue différents sur cette question.
Certains pensent que la connaissance s'acquiert par les sens et l'expérience, d'autres pensent plutôt que la raison est une source de connaissance plus fiable.
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Réponses de quelques philosophes :
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Parménide percevait, grâce à ses sens, que les choses changeaient. Mais sa raison lui disait qu'il était logiquement impossible qu'une chose devienne autre
chose tout en restant la même. Parménide arriva à la conclusion suivante : le changement n'existe pas et nos sens sont incapables de nous
dire de quoi le monde est réellement fait.
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Platon pensait que l'âme immortelle de l'homme réside dans le monde des « formes »
(versions parfaites de chaque chose) avant de naître dans ce monde imparfait. Elle ne conserve qu'un souvenir flou de ces formes, et notre expérience sensorielle de toutes les copies
imparfaites des formes de ce monde, nous rappelle les formes elles-mêmes.
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Pour Aristote, rien ne peur exister dans la conscience qui n'ait d'abord été perçu par nos sens. Aristote était un empiriste dans la mesure où il pensait
que notre connaissance du monde se construit à partir de nos expériences sensorielles. Contrairement à Locke et à Hume, il insistait sur le fait que les formes essentielles du monde
extérieur font partie de la nature éternelle. Il pensait que les idées de l'esprit étaient le miroir exact des formes essentielles et immuables du monde extérieur.
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Descartes était un rationaliste à la recherche du fondement de la connaissance. Même si nos sens peuvent nous tromper, nous ne pouvons être trompés quant
à la réalité de notre existence. À partir de cet énoncé indubitable, il plaide en faveur de l'existence de Dieu. Dieu ne nous trompant pas, toutes nos croyances qui survivent à
l'examen de la raison doivent être vraies.
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Locke était un empiriste. Il pensait que l'expérience sensorielle est à la base de toute connaissance. Même s'il soutenait que toutes nos idées viennent de
nos sens, il pensait que l'esprit était capable de manipuler ces idées, de les relier par exemple, pour former des idées complexes, ceci afin de nous aider à nous faire une image du monde.
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Pour Berkeley, tout ce qui existe n'existe qu'en tant que perçu par un sujet percevant. De son point de vue empirique, il pensait que nos sens nous
disent ce qu'est le monde, mais que la réalité de ce monde n'est que spirituelle. Il croyait que seuls existent les idées et l'esprit, et que les choses ne sont rien d'autre
que les représentations que nous en avons.
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En tant qu'empiriste, Hume pensait que le seul objet immédiat de notre expérience, ce sont nos contenus de conscience (perceptions). Il croyait
qu'il est impossible de se représenter ou de penser une chose qui n'ait été donnée auparavant dans la perception immédiate. Pour lui, la nécessité (ou causalité) ne repose
que sur l'habitude que nous avons de constater dans l'expérience certaines successions constantes.
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Kant pensait que nos sens ne pouvaient pas nous dire à quoi ressemble le monde. Selon lui, c'est la raison qui façonne nos expériences sensorielles
et nous ne pouvons pas savoir ce qu'est le monde en soi, mais seulement comment il nous apparaît.
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3. Sommes-nous libres ?
Crois-tu au destin ?
Tous nos mouvements sont-ils régis par des lois ?
Nous faisons des choix tous les jours, mais agissons-nous en toute liberté ? Aurions-nous pu faire un autre choix dans des circonstances
comparables, ou bien les événements qui nous conduisent à faire ce choix font que nous n'aurions jamais pu choisir différemment ? Si tout
a une cause, tous les événements ne sont-ils pas prédéterminés par la première cause, au début des temps ? Il s'agit d'un problème
philosophique classique.
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Réponses de quelques philosophes :
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En tant que stoïcien, Zénon de Citium pensait que tous les phénomènes naturels sont assujettis aux lois inviolables de la nature. Selon lui,
tout arrive par nécessité et nous sommes impuissants face au destin.
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Saint Augustin pensait que nous sommes doués d'un libre arbitre dans la mesure où nous sommes entièrement responsables de nos actions, mais pour
lui, Dieu prévoit tout ce que nous allons faire. Il croyait aussi que notre salut est dans les mains de Dieu seul et ne dépend pas de nous.
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Pour Spinoza, ce que nous faisons et pensons est régi par les lois de la nature. Toute chose faisant partie de la
« Nature » ou de « Dieu »,
la seule chose capable d'agir totalement librement est « Dieu » ou la
« Nature ». Même si l'homme peut essayer d'être libre, il ne sera jamais doué d'une véritable liberté.
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Si Hume croyait que tous les événements, y compris les actions humaines, ont une cause, il pensait cependant que nous sommes libres. Pour lui, la liberté
est un pouvoir d'agir ou de ne pas agir selon les déterminations de la volonté. La liberté consiste à faire ce que l'on veut sans être gêné par autrui.
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Kant pensait qu'en tant que participant au monde sensible, nous sommes assujettis à des lois de cause à effet et que nous ne sommes pas libres.
Cependant, en tant qu'êtres moraux, nous appartenons aussi au monde intelligible des choses en soi, et nous sommes libres. Cette liberté ne peut être démontrée et il nous
est impossible de connaître le monde intelligible.
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Sartre insistait sur le fait que nous sommes tous libres de faire nos propres choix dans la vie. Il condamnait toute tentative qui niait notre liberté de décision.
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4. Existe-t-il une façon de vivre correcte ?
Quel est le bien ou le mal ?
Quelles valeurs morales faut-il adopter ?
Ne pouvons-nous voir le monde que depuis notre point de vue ?
Certains philosophes pensent qu'il n'y a pas de réponse catégorique à la question de savoir comment chacun doit mener sa vie. Pour d'autres cependant, il existe certains principes
qui doivent servir de base à notre conduite.
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Réponses de quelques philosophes :
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Kant pense que nous avons tous accès à la même loi morale, qu'il appelle « impératif
catégorique ». Selon lui, chacun doit agir comme il aimerait qu'autrui agisse s'il se trouvait dans la même situation.
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Kierkegaard était davantage préoccupé par le fait que chacun est appelé à prendre des décisions et à avoir des opinions que par les questions
objectives du bien et du mal. Il pensait en particulier qu'il ne servait à rien de se contenter de croire que le christianisme était
« vrai », mais qu'il fallait le pratiquer réellement.
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Fortement influencé par Heidegger, Sartre pensait que même si la vie est absurde, l'homme est néanmoins libre et nous devons tous prendre
conscience de cette situation. À chacun donc de décider pour lui comment mener sa vie. [Mais il incombe à chacun d'assumer l'entière responsabilité de ses actes.]
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Selon les mots du sophiste Protagoras, « l'homme est la mesure de toute chose ».
Il voulait dire que la question du bien et du mal doit toujours être considérée d'un point de vue individuel plutôt qu'universel.
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Même s'il ne donnait pas de formule pour choisir comment agir correctement dans la vie, Aristote pensait que le but ultime de l'homme est de bien vivre.
Il faut donc acquérir les vertus morales à l'aide d'exercices, en suivant le juste milieu entre les extrêmes. Le courage, par exemple, est le juste milieu entre l'imprudence et la lâcheté.
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Selon Aristippe, « le bien suprême est le plaisir, et le plus grand des maux est la
douleur ». Il s'efforça de développer un style de vie dont le but était d'éviter la souffrance sous toutes ses formes.
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Épicure préconise la recherche des plaisirs naturels et nécessaires. Il pense aussi qu'il est important de surmonter la peur de la mort.
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Pour Diogène, mener une vie simple, dépouillée de tout luxe ou désir matériel, est la clé du bonheur. Nous devrions ne rien vouloir de plus que
satisfaire nos besoins nécessaires.
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Heidegger décrit l'homme comme ayant été « jeté » dans le monde
où il doit ensuite faire face aux problèmes de l'« être ». Pour Heidegger, il n'y a aucun
sens en dehors de nous qui puisse nous aider à accepter notre existence. C'est la prise de conscience de cette situation qui provoque la peur. C'est à chacun de trouver une
façon d'« être » pour résoudre ce problème.
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Nietzsche méprise toute notion de bien ou de mal comme valeurs universelles et déplore les vérités sanctionnées par l'État et la société. Pour lui,
les véritables penseurs doivent être capables de créer leurs propres vérités et leur propre moralité.
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5. Dieu existe-t-il ?
Comment trouver Dieu ?
Les philosophes ont adopté des points de vue très différents sur cette question. Certains se sont attachés à prouver l'existence de Dieu, d'autres à prouver qu'il n'existe pas.
D'autres encore ne se sont pratiquement pas penchés sur cette question, ou ont déclaré qu'elle était absolument ridicule.
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Réponses de quelques philosophes :
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Aristote décrit un « premier moteur », un être divin qui mit
l'Univers en mouvement. Il pensait que l'existence d'un tel être était indispensable pour pouvoir expliquer tous les mouvements du monde naturel.
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Saint Thomas d'Aquin insiste sur le fait que l'existence de Dieu peut être établie aussi bien par la foi que par la raison. Pour lui, tout doit avoir
une cause et la cause ultime de toute chose doit être Dieu.
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Pour Descartes, il y a de nombreuses preuves de l'existence de Dieu. L'une des plus connues est l'argument ontologique
[d'] selon lequel un être parfait doit forcément
exister puisqu'un des attributs de la perfection est l'existence.
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Berkeley affirme que nos idées doivent avoir une cause et, comme il refuse l'existence de la matière, cette cause doit être de nature spirituelle.
En partant de la beauté, de l'ordre et de l'harmonie de ses idées il conclut que la cause de ses idées doit être sage et puissante au-delà de toute compréhension, et que c'est Dieu.
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Kant pense [que l'existence de Dieu est aussi indémontrable qu'irréfutable]. Nous devons accepter Dieu en tant que
« postulat pratique ».
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Kierkegaard est contre toute tentative pour prouver l'existence de Dieu. Pour lui, le véritable christianisme est centré sur la foi et toute recherche
de preuve ne fait qu'ébranler la foi.
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Russell se décrit parfois comme athée — c'est-à-dire qu'il rejette l'existence de Dieu —, parfois comme agnostique — acceptant la possibilité de
l'existence de Dieu. Il pense cependant, la possibilité de l'existence de Dieu étant si infime, que ce n'est pas la peine d'en tenir compte. Il est fortement opposé à toute
religion organisée. Il décrit le christianisme comme
« une maladie née de la peur et une source de malheur sans pareille pour la race humaine ».
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Les travaux d'Einstein l'amenèrent à se demander ce qui pouvait bien se cacher derrière la nature de l'Univers. Selon lui,
« Le sentiment religieux du scientifique prend la forme d'une stupéfaction profonde devant l'harmonie des lois de la nature qui
révèlent une intelligence d'une telle supériorité qu'en comparaison, toutes les pensées et actions systématiques des êtres humains sont une réflexion tout à fait
négligeable ».
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Schlick et le positivisme logique pensent qu'il est inutile de poser cette question, car elle est dénudée de sens. D'après eux, vu qu'il
est inconcevable de pouvoir vérifier ou nier l'existence de Dieu par quelque moyen que ce soit, la question de son existence est totalement futile.
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Sartre est athée. Il pense que l'existence de Dieu est incompatible avec la liberté de l'homme. Pour lui, si Dieu existait, il aurait créé des êtres
humains dotés d'une « essence », ce qui, de toute évidence, n'est pas le cas. D'où sa philosophie
centrée sur la maxime « l'existence précède l'essence ».
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6. Qu'est-ce que le temps ?
Le temps existe-t-il vraiment ou n'est-ce qu'une illusion ?
Le Temps est-il seulement un concept ou s'agit-il de quelque chose d'indépendant de la pensée ? S'il n'y avait pas d'événements,
le Temps existerait-il quand même ? Si le temps s'écoule comme une rivière, pouvons-nous voyager dans le
Temps ? Il s'agit d'un concept difficile à saisir et les opinions sont très diverses. La question du Temps est liée à celle de l'Espace.
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Réponses de quelques philosophes :
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Saint Augustin, reconnaissant la difficulté de la question, dit ces phrases restées célèbres :
« Qu'est-ce que le temps ? Si personne ne me le demande, je sais ce que c'est.
Si je veux expliquer à celui qui me le demande, je ne sais pas ».
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Saint Thomas d'Aquin ne considérait pas le temps comme une constante absolue. Il suggérait le fait que le temps existe différemment pour Dieu et pour nous.
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Newton défend une théorie d'un temps absolu. Il considère le temps comme une chose réelle dotée de sa propre existence, une sorte de réceptacle pour
tous les événements, qui existe par dessus et au-delà des choses qu'il contient.
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Leibniz refuse la théorie de Newton selon laquelle le temps est une chose réelle en soi. Pour lui, le temps est seulement la succession ordonnée des
événements. L'idée d'un temps vide, un temps sans événement, est tout simplement dénudée de sens.
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Berkeley adopte une approche relativiste. Il pense que le temps en soi n'existe pas et qu'il n'est rien d'autre qu'une propriété de nos idées. Certaines
de nos idées ont lieu avant d'autres, certaines ont lieu simultanément. Sans idées, il n'y aurait pas de temps.
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Kant pense que le temps est un mode de perception et non un attribut du monde physique. Pour lui, l'esprit impose le temps à toutes nos expériences.
Les choses en soi n'ont aucune propriété temporelle.
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Nietzsche adopte le point de vue des anciens selon lequel le temps est un cycle d'événements en perpétuelle répétition.
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Pour Einstein, l'espace et le temps sont une seule chose — l'« espace-temps » — et non deux.
L'espace-temps est une structure à quatre dimensions dans laquelle tous les événements ont lieu. Il pense que les événements eux-mêmes ne sont pas dotés des valeurs absolues de durée temporelle
ou de séparation spatiale — celles-ci dépendent du mouvement de l'observateur —, mais il soutient que les intervalles espace-temps entre les événements sont absolus.
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Reichenbach, positiviste logique, insiste sur l'importance de la convention dans l'étude du temps. Lorsque nous adoptons un certain type d'horloge
pour la physique, il s'agit d'une convention. Il est impossible de découvrir si l'horloge reste à l'heure ; nous assumons simplement que c'est le cas.
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7. Qu'est-ce que l'espace ?
Est-ce que l'espace existe indépendamment de notre pensée ?
S'agit-il seulement d'un concept ou est-ce une chose en soi ? L'Espace est-il le néant ?
L'Espace peut-il exister tout en étant vide ? La question de savoir ce qu'est l'Espace est liée à celle de la définition du temps.
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Réponses de quelques philosophes :
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Newton adopte une théorie de l'espace absolu, miroir de sa conception du temps. Pour lui, l'espace est une chose réelle, dotée d'une existence propre,
une sorte de réceptacle pour toutes les choses physiques et dont l'existence est au-dessus et au-delà des choses qu'il contient.
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Leibniz n'est pas d'accord avec la théorie de l'espace absolu présentée par Newton. Pour Leibniz, l'espace ne peut pas être une substance dotée d'une
existence propre. L'espace n'est rien d'autre que les relations spatiales entre les objets. Pour Leibniz, un espace qui ne contient rien n'a aucune signification.
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Berkeley, comme Leibniz, pense qu'il est impossible de se faire une idée de l'espace en dehors des corps qu'il contient. Il critique l'espace absolu
de Newton qu'il considère comme une abstraction dépourvue de sens.
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Pour Kant, l'espace est un mode de notre perception et non un attribut du monde physique.
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Pour Einstein, l'espace et le temps sont une seule chose, l'« espace-temps »,
et non deux. L'espace-temps est une structure à quatre dimensions dans laquelle tous les événements ont lieu. Il pense que les événements eux-mêmes ne sont pas dotés des valeurs absolues
de durée temporelle ou de séparation spatiale — celles-ci dépendent du mouvement de l'observateur —, mais il soutient que les intervalles espace-temps entre les événements sont absolus.
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Les philosophes ont longtemps cherché à découvrir les propriétés de l'espace par le biais de la raison pure sans se référer à la science empirique.
Schlick, positiviste logique, affirme que c'est entièrement faux. Il pense que la théorie de la relativité d'Einstein montre que l'investigation de l'espace relève de la
physique et non de la philosophie.
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8.
Que suis-je ?
Sommes-nous tous les produits d'une imagination ?
L'homme est-il une machine ?
Qui es-tu ?
En réfléchissant sur eux-mêmes, les philosophes se sont posé une foule de questions. Quelles sont les différentes choses qui composent le
« moi » ? Comment puis-je rester la même personne
si je suis en perpétuel changement ? Quelle est la relation entre mon esprit et mon corps ?
L'esprit et le cerveau, est-ce la même chose ? Autant de questions que les philosophes modernes continuent à poser.
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Réponses de quelques philosophes :
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Démocrite pense que chaque chose est faite d'atomes. Il croit même que l'âme humaine est un objet physique, composé d'atomes d'âme particuliers.
Lorsqu'une personne meurt, ces atomes s'envolent dans toutes les directions et peuvent devenir les éléments qui forment une nouvelle âme.
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Platon pense qu'une personne est composée d'un corps physique, périssable, et d'une âme immatérielle immortelle. L'âme existe avant le corps et survit à la mort du corps.
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En tant que matérialiste, Hobbes pense que toute chose est faite de matière, même l'esprit. Selon lui, les pensées et sentiments dont est composé
l'esprit sont essentiellement des processus physiques qui ont lieu dans le corps humain. Il décrit l'esprit comme « une matière en
mouvement ».
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Descartes pense que le corps humain appartient au monde physique, mais que l'esprit appartient au monde immatériel, ou spirituel.
L'esprit n'est donc pas assujetti aux mêmes lois physiques que le corps. Bien que les deux soient composés de substances différentes, Descartes pense que l'esprit est
capable de communiquer avec le corps par l'intermédiaire d'un organe du cerveau appelé « glande pinéale ».
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Locke réalise que les personnes changent au cours de leur vie, mais il pense qu'il existe quelque chose qui donne une unité aux individus dans le temps.
Selon lui, l'unité d'un individu est maintenue par la conscience de soi ou mémoire. Si vous vous souvenez d'une expérience passée, vous êtes aujourd'hui exactement la même
personne que vous étiez dans le passé.
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Selon Berkeley, l'Univers se trouve dans les esprits et leurs idées ou perceptions. Il pense que tout dépend de l'esprit. De nos jours,
de nombreux scientifiques pensent que l'esprit n'est rien d'autre qu'un aspect du corps humain physique. Berkeley, lui, aurait pensé que le corps humain n'est
rien d'autre qu'un aspect de l'esprit.
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Hume croit qu'une personne est faite de ses expériences, et, de même que nos expériences changent constamment, nous sommes en perpétuelle
transformation. Il refuse l'existence d'un moi immuable à la base de chaque individu tout au long de sa vie. Pour Hume, le moi n'est rien d'autre qu'un assemblage de perceptions.
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Alors que Descartes s'identifie à un être pensant, c'est-à-dire un être conscient, Freud pense qu'il existe une autre couche importante de l'esprit, à savoir, le subconscient.
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9. Comment vivre ensemble ?
Comment survivre ?
Les philosophes ne se contentent pas de poser des questions abstraites. Beaucoup d'entre eux se sont penchés sur des questions d'ordre politique et certains ont joué un rôle
important dans l'élaboration des nouveaux systèmes politiques adoptés au cours de l'histoire.
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Réponses de quelques philosophes :
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L'État utopique idéalisé par Platon est un régime tripartite. Il décrit comment un petit groupe de personnes dirigé par la raison
(par exemple, les philosophes) doit diriger et gouverner. D'autres, les gardiens, veilleraient à la bonne direction de l'État, et les travailleurs seraient
responsables de la production. Platon insiste sur l'importance de l'acceptation pour chacun de sa place au sein du système.
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Aristote décrit trois types de gouvernements acceptables, à savoir : la monarchie, l'aristocratie et la
démocratie. Dans tous les trois, l'objectif des dirigeants devrait être l'accession au bonheur ; ceci implique que le peuple reçoive
une éducation morale et vertueuse. Aristote considère qu'une éducation réussie pour tous est plus importante que le bien-être de tous.
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Machiavel affirme que le souverain doit, en cas d'urgence, être capable de faire aussi le mal.
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Selon Hobbes, afin d'éviter la guerre et l'anarchie, nous devons vivre sous une souveraineté qui agit comme étant la somme de tous
les individus de l'État. Pour lui, le souverain ne peut faire aucun mal à ses sujets puisque ses actions sont en fait les leurs, pour autant que le contrat
qui garantit sa protection en échange de leur obéissance reste intact.
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Locke, dont les idées ont influencé les révolutions française et américaine, pense qu'un gouvernement légitime doit avoir le consentement du peuple.
Il insiste sur le fait qu'un peuple a le droit de se rebeller lorsque ce consentement est perdu. Locke est en faveur du droit à la propriété privée, mais il dit que le
bien de la communauté doit passer avant les droits individuels.
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Rousseau pense que la civilisation a aliéné l'humanité et corrompu notre conscience morale naturelle. Il plaide en faveur d'un système démocratique
dans lequel la « volonté générale » de la communauté déciderait de la légitimité des lois
pour tous les citoyens. Il pense que les hommes peuvent retrouver leur liberté en obéissant à la volonté générale.
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Condorcet pense que tous les hommes sont nés avec les mêmes « droits naturels ».
Il se fait aussi l'avocat de l'égalité des sexes et plaide en faveur de systèmes qui reflètent cette égalité.
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Mill prône l'utilitarisme, doctrine selon laquelle nous devons aspirer au plus grand bonheur possible pour le plus grand nombre. Sur cette
base, Mill dit que nous devons réfléchir aux conséquences de nos actions. Il insiste particulièrement sur la notion de liberté individuelle tout en affirmant que
l'État doit être autorisé à interdire à un individu de se faire mal volontairement.
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Marx observe que le système capitaliste donne lieu à un conflit croissant entre ceux qui possèdent les moyens de production et les travailleurs.
Il pense que le système capitaliste est incapable de se maintenir et que le fossé entre les classes sociales ne fera que s'élargir jusqu'à ce qu'une révolution sociale
devienne inévitable. Dans le communisme qu'il préconise à la place du capitalisme, les travailleurs seraient les propriétaires à parts égales des moyens de production.
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Exercice extrait du CD-ROM Le monde de Sophie, Seuil Multimédia © 1997.
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Philo5
Quelle source alimente votre esprit ?
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