L'homme se tient entre deux infinis :
l'infiniment petit et l'infiniment grand. Comme le domaine de la raison se limite au fini, c'est le coeur qui devient la véritable instance
de la connaissance.
Le coeur doit prendre la décision pour ou contre la foi. En décidant s'il y a ou non un Dieu, l'homme, s'il parie sur Dieu,
mise du fini (sa négligeable existence) pour gagner l'infini (sa félicité éternelle). Nous sommes engagés, nous n'avons pas le
choix ; nous devons parier puisque s'abstenir c'est encore miser sur l'inexistence de Dieu. En effet,
s'il existe nous gagnons tout. S'il n'existe pas, nous ne perdons rien, au contraire, puisque les efforts engagés dans notre croyance
nous auront quand même conduits à mener une bonne vie.
Telle est l'issue de la misère de l'existence ; l'homme est un malheureux être
intermédiaire : par son esprit, il est presque un ange ;
par sa bassesse, il est presque une bête.
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