La raison d'être de tout être est de se maintenir vivant et se reproduire. Ceci constitue l'équilibre biologique. Les plantes se nourrissent
sans devoir se déplacer. Comme les animaux doivent se déplacer pour se nourrir, ils sont dotés d'un système nerveux qui leur permet d'agir
dans l'espace.
La pulsion qui pousse les êtres vivants à assouvir leurs besoins fondamentaux s'exprime dans quatre
comportements :
-
La consommation :
boire, manger, copuler ; ce qui produit la gratification quand l'expérience aboutit au plaisir.
-
La fuite :
pour se soustraire au danger, éviter la « punition ».
-
La lutte :
pour s'emparer de l'objet convoité ou détruire le sujet de l'agression.
-
L'inhibition :
l'attente en tension, immobile quand on ne peut ni fuir ni lutter.
L'humain est constitué de trois cerveaux :
-
Le cerveau reptilien
déclenche les comportements de survie immédiate : boire, manger, copuler.
-
Le cerveau de la mémoire (ou de l'affectivité)
sert à se souvenir de ce qui est agréable et désagréable en vue de répéter ou d'éviter les expériences passées.
-
Le cortex associatif permet de combiner les perceptions immédiates
avec celles de la mémoire pour avoir un comportement efficace dans l'environnement. Ce cerveau produit essentiellement un processus créatif.
Les trois cerveaux doivent fonctionner ensemble. Ils sont reliés par les faisceaux de la
« récompense » et de la
« punition » qui sont les
indicateurs relatifs au succès des opérations débouchant sur la fuite ou la lutte. En cas de réussite, la
libération de substances chimiques produisant le plaisir vient renforcer le désir de renouveler la même action.
Les deux premiers cerveaux fonctionnent automatiquement en toute inconscience. Ils nous font agir à notre insu.
Le troisième fournit les alibis dans un langage explicatif élaboré par notre socioculture.
Nous ne sommes que la mémoire de nos échanges avec les autres, nous sommes les autres. Notre mémoire est constituée
de tout ce que la socioculture a mis en nous depuis notre naissance. Quand nous mourrons, ce n'est que cette mémoire
qui meurt, ce sont les autres, mis en nous, qui vont mourir.
Comme un système nerveux ne sert qu'à agir, quand un animal — donc l'humain — est mis dans l'impossibilité
d'agir, cette inhibition de l'action débouche sur la somatisation :
la maladie psychique et physique.
La personnalité d'un individu se bâtit sur une somme de lieux communs formant l'édifice de sa pensée. À mesure qu'il vieillit,
cette structure est de moins en moins flexible et se cristallise. Lorsqu'il est exposé à une remise en question qui menace cette
structure il débouche sur l'angoisse qui risque de s'exprimer par l'agression.
|