par François Brooks
Même Cyrano, au faîte de son élégance verbale, ne mettait jamais toute son intelligence qu'au service de sa libido.
Chaque fois, madame, que je vous fais rire avec mes mots d'esprit, chaque fois que je mets toutes les ressources de mon intelligence pour vous démontrer combien vous êtes belle, désirable, intelligente et tout ce que je sens que vous désirez être, bref, chaque fois que je vous fais la cour, même feignant parfois ne pas vous la faire, j'espère hisser mon honneur à la hauteur de votre cul.
J'utilise ainsi mes ressources comme un soufflet pour faire grossir le feu de votre désir qui vous fera mouiller votre culotte et moi la mienne.
À combien de bassesses me livrerai-je encore, défiant les lois du bon sens, pour avoir le privilège de me vautrer dans votre pot de miel? Ainsi, je pratiquerai vos sports préférés à votre rythme alors que nos physionomies ne sont même pas construites pour que nos rythmes s'accordent. Aussi, je vous donnerai toute mon attention dans la conversation et je vous ferai voir mon intérêt même pour vos idées qui m'ennuient. Je concéderai volontiers et avec une joie évidente pour le choix du restaurant qui sera complice de mes intentions alors qu'un simple sandwich me suffirait. Je vous suivrai, même si vous dites des niaiseries pourvu que le sillon de vos fesses m'allume.
Nous serons des crapauds magiques : dès le moment que nos corps, furtivement, se frôleront en acompte des ébats que j'espère, vous serez ma princesse et je serai votre prince.
Oh, mon Dieu, faites que je rencontre un jour le cul qui me fera bâtir le Tadj Mahall! Peut-être faudrait-il que ce cul ait aussi un cœur et un esprit. En ces temps d'individualisme, ça ne courre pas les rues, une femme comme ça. Ou peut-être est-ce moi qui suis aveugle ou impotent à la faire apparaître.